AccueilLa UNETunisie : 3 Présidents «qui donnent une mauvaise image» de leur pays.

Tunisie : 3 Présidents «qui donnent une mauvaise image» de leur pays.

Il aurait été journaliste ou homme de médias, un avocat en mal de publicité aurait porté plainte conte lui ou le gouvernement l’aurait accusé de donner une piètre image de son pays et même qu’il décourage les investissements. Lui, c’est Moncef Marzouki, le Président provisoire de la République tunisienne. Il l’a fait en concertation avec le chef du Gouvernement et le président de la Constituante.Dimanche 31 mars 2012,  la présidence tunisienne annonce par un communiqué que l’état d’urgence était une nouvelle fois prolongé jusqu’à fin d’avril. Le communiqué indique que cette décision était prise «en concertation par les trois partis au pouvoir, en réponse à la persistance de nombreux troubles dans le pays». L’explication fournie  était que «malgré l’amélioration, ces dernières semaines, de la situation sécuritaire dans le pays, elle présente encore certains risques et  que les activités des pouvoirs publics sont entravées, de temps à autre, dans certaines régions du pays». Ce communiqué intervient, il faut le dire, à la veille d’une saison touristique sur laquelle tout un pays compte pour redresser, un tant soit peu, l’économie d’un pays qui souffre d’un manque flagrant d’argent, de projets et de touristes. L’état d’urgence avait été mis en place, depuis janvier 2011. Il durera donc  16 mois au moins. Sa reconduction intervenait aussi, après différents reproches, faits par plus d’un représentant de la troïka, à toute la presse et aux médias tunisiens. Une paranoïa tunisienne vis-à-vis de la situation sécuritaire, qui a mené  jusqu’à porter plainte contre une blogeuse pour avoir fait une déclaration, sur les ondes d’une radio canadienne, déclaration jugée comme une atteinte à l’image du pays.Adnène Mnasser, porte-parole de la présidence de la République tunisienne, a certes tenté de rassurer les Tunisiens, en précisant que «l’état d’urgence n’implique pas nécessairement un rétrécissement des libertés publiques et individuelles». Il est aussi vrai que l’état d’urgence est supposé donner aux forces de l’ordre et à l’armée des pouvoirs exceptionnels et interdire de fait toute manifestation. Mais force est de constater que presque jamais les manifestations n’avaient cessé , jusqu’à obliger le ministre de l’Intérieur par exemple, à encercler son département de barbelés et à installer des check-points un peu partout.Mais cette reconduction, la 6ème du genre, de l’état d’urgence intervenait aussi, il est vrai, après différents mouvements disparates, qui nuisent, on ne doit pas s’en cacher, à un pays où l’image est un fonds de commerce inestimable. Des sit-in, au barrage  des routes, en passant par les conflits tribaux, l’assassinat (l’assassinat du prédicateur) et les appels au meurtre  (celui de Béji Caïed Essebssi) et les manifestations dans les rues des grandes villes et qui avaient fini par pousser le ministre de l’Intérieur Ali Larayedh à décréter quelques jours auparavant l’interdiction de toutes les manifestations sur l’avenue principale de la capitale Tunis. Elle intervenait aussi et surtout après la flopée de chiffres, toujours plus positifs les uns que les autres, chaque fois donnés aux journalistes par le ministère de l’Intérieur sur l’amélioration de la situation sécuritaire en Tunisie.Après coup, on se rendrait même compte, que plus d’un signe avant-coureur avait précédé cette reconduction. Vendredi dernier, Hamadi Jbali déclarait, à l’ouverture d’un débat sur la situation sécuritaire à l’Assemblée constituante, que «notre pays a enregistré dernièrement des phénomènes dangereux ». Deux jours plus tard, c’est le président de cette Assemblée, Mustapha Ben Jaafar, qui mettait en garde contre «le chaos et la rébellion», soulignant que des «événements dangereux » s’étaient produits récemment en Tunisie. Bien avant, c’était le ministre de l’intérieur qui déclarait au journal français Le Monde, que la confrontation avec les salafistes était inévitable.Il n’en demeure pas moins vrai, comme l’a justement indiqué le professeur de droit Constitutionnel, Kais Saïed, dimanche soir, sur les ondes de la radio privée Express FM, qu’il était du devoir du président de la République tunisienne de s’expliquer publiquement sur cette mesure exceptionnelle, et donc  les impacts, politique, social et économique, sont importants pour la situation transitoire et pour la conjoncture économique. Un communiqué, ce n’est pas communicatif, et cela fait peur. Il est en plus, du devoir de tout chef d’Etat qui se respecte de s’adresser à son peuple, lorsque la conjoncture l’y oblige. Et quoi de plus important que l’instauration de l’état d’urgence, en ce qu’elle implique en termes de  détérioration de la situation sécuritaire du pays. C’est à se demander, enfin, qui des journalistes ou des premiers responsables tunisiens, est réellement en train de dégrader chaque fois l’image de la Tunisie à l’extérieur ?

Khaled Boumiza.
 

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