AccueilLa UNETunisie-ANC-Nabli : La réponse du berger à la bergère

Tunisie-ANC-Nabli : La réponse du berger à la bergère

Une relative sérénité a empreint le déroulement de la séance plénière que l’assemblée nationale constituante a tenue, mercredi après-midi, pour écouter Mustapha Kamel Nabli s’expliquer sur la décision de son limogeage du poste de gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, par le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, le 17 juin dernier.

Les constituants l’ont entendu dans le cadre de la discussion de l’arrêté républicain y afférent, entamée, mardi après-midi, et qui s’est étirée jusqu’à 23h30, pour finir en queue de poisson, même si le représentant du gouvernement a eu l’occasion d’exposer bon mal an, les raisons et les justifications mises en avant pour justifier cette décision.

Des raisons qui ont été rassemblées a posteriori, après que le président provisoire de la République a signé le texte, et qui ne s’adossent à aucun fondement, a d’emblée affirmé Mustapha Kamel Nabli, réfutant point par point les arguments invoqués par le gouvernement pour valider la décision présidentielle. D’autant plus, a-t-il révélé, que, le 27 juin, jour de la publication de la décision le relevant de ses fonctions, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, lui a téléphoné pour lui déclarer qu’il avait accueilli avec surprise cette décision et lui affirmer que le gouvernement la désapprouve, lui demandant enfin de temporiser.

Mustapha Kamel Nabli a affirmé qu’a aucun moment ni par quel que moyen que ce soit, le gouvernement n’a exprimé ses réserves ni sa désapprobation de la politique monétaire de la BCT ou du manque de coordination entre la gouvernement et la BCT dans quel que domaine que ce soit , contrairement a ce qu’a soutenu le représentant du gouvernement, ajoutant que les relations de travail avec le chef du gouvernement demeurent à ce jour cordiales, professionnelles et exemptes de tensions.

Si tension il y avait, a-t-il souligné, cela est dû à l’affirmation par la banque centrale de son indépendance dès lors que le gouvernement a introduit dans son programme d’action un volet concernant la politique monétaire, ce qui ne rentre pas dans ses prérogatives et viole les statuts de la BCT.

Concernant la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par l’agence de notation Standards & Poor’s, il a indiqué que l’agence a expliqué son évaluation par l’incapacité du gouvernement à prendre les décisions nécessaires pour faire face aux problèmes économiques et par le flou dans la vision concernant les prochaines étapes de la situation politique du pays .Aussi, imputer la responsabilité de cette dégradation à la BCT, ne repose sur aucune réalité et renvoie à une tentative du gouvernement de se dérober de ses responsabilités, a souligné Mustapha Kamel Nabli.

Il s’est , en outre, inscrit en faux contre les allégations du représentant du gouvernement selon lesquelles la politique de la BCT a porté préjudice à la politique économique du pays et a contribué à jeter le trouble dans l’opinion publique . C’est une accusation très grave, a estimé le gouverneur de la BCT ajoutant que la politique de l’institut d’émission a renforcé la confiance et évité au pays des « dangers catastrophiques».

Pour ce qui est des transactions financières du réseau de corruption lié au régime déchu, Mustapha Kamel Nabli a affirmé qua la BCT a entrepris un énorme travail pour étudier les transferts financiers par ceux qui sont impliqués dans la corruption parmi les familles Ben Ali et Trabelsi et ceux qui traitaient avec eux. La Banque centrale n’a de leçons à ne recevoir de personne dans ce domaine, a déclaré le gouverneur.

S’agissant enfin de la récupération des avoirs volés, il a indiqué que ce dossier n’est pas du seul ressort de la Banque centrale mais de celui d’un comité ministériel national. Et « si nous voulons tirer prétexte de l’inefficacité de l’action de ce comité pour démettre le gouverneur de la BCT, il faudra alors démettre tout à la fois le ministre des Finances, le ministre de la Justice, le ministre des Affaires étrangères et le ministre chargé de la Lutte contre la corruption, car ils sont tous des membres responsables de ce comité », a conclu Mustapha Kamel Nabli.

L’intervention du gouverneur de la BCT a été vivement applaudie par l’assemblée alors que sur les bancs du parti Ennahdha et du CPR, l’applaudimètre était à plat. D’ailleurs, les interventions des orateurs appartenant à ces deux formations, à la reprise des travaux, ont confirmé, de par leurs critiques des explications de Nabli, cette réaction.

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