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Tunisie /ATI : Les investissements et les équipements de filtrage mis au rebut

On n’a pas encore fini de débattre de la censure en Tunisie, un sujet qui continue de faire  couler beaucoup d’encre et de faire  polémique. D’aucuns soutiennent que  la censure d’Internet est en train de faire  son retour en Tunisie surtout avec le filtrage de plusieurs sites à la suite de décisions émanant de plusieurs ministères.

La situation est dénoncée par plusieurs acteurs, principalement l’Agence Tunisienne de l’Internet, qui s’offusque d’un vide juridique et de l’opacité des procédures relatives à la censure. Un point de presse a été tenu,  mardi, par Moez Chakchouk, PDG de l’ATI pour aborder en particulier le jugement en référé, prononcé par le tribunal de première instance ordonnant à l’Agence Tunisienne d’Internet ATI de fermer tous les sites à caractère pornographique. « Je respecte bien le point de vue de ces avocats qui ont déjà leurs justifications. Mais on a pris une décision d’un arrêt d’exécution pour cette« action en référé », et on a une entière confiance dans notre loi ». Il  tentera de justifier la position l’ATI en évoquant la décision de l’agence qui a été prise sur la base de trois points de vue : juridique, économique et technique. « A travers une étude qu’on a pu faire sur ce jugement, notre action devrait être claire et précise. Et là, j’espère que cette action sera la bonne décision pour la Tunisie surtout que l’Internet n’est pas un simple medium où on prend des décisions qui vont à l’encontre de la volonté du peuple tunisien, il est et il reste le moteur de cette
révolution tunisienne.»

Donc, et selon lui, l’ATI serait ouverte à toute initiative, elle sera transparente par rapport à toutes ses actions et elle est également neutre. « On est neutre par rapport au contenu et par rapport aux acteurs de l’Internet que ce soit les FSI et les trois opérateurs de télécommunications. Un principe fondamental pour nous, tant qu’on est IXP (Internet Exchange pointed), le point de passage de trafic Internet en Tunisie ». Il souligne dans ce contexte le respect de ces deux principes afin de réaliser le progrès souhaité. Il rappelle un point fondamental, cependant, à savoir la nécessité de mettre en place une loi régissant  l’Internet, puisqu’il y a actuellement un vide juridique. Dans ce contexte, le Pdg s’est interrogé : « Pourquoi ce filtrage et pourquoi l’ATI précisément ?? Y répondant, il affirme  que l’instauration de  règles est nécessaire pour bien organiser les tâches. « Il faut avoir des règles pour que le filtrage soit transparent et réglementaire. Si le législateur tunisien vient avec un projet de texte où il implique l’agence pour filtrer, nous serons  preneurs et on aura les ressources nécessaires ». Il a profité de  l’occasion pour mettre l’accent sur les techniques de filtrage. « Différentes techniques et différents manières d’agir : le filtrage se réalise à travers l’URL, Smart filter et le mot clé.

En effet, et du temps du président déchu, le gouvernement a exercé l’une des censures les plus importantes du net à travers le monde en interdisant l’accès à plusieurs sites y compris ceux d’Al Jazeera, Wikileaks, Youtube, et DailyMotion, ainsi que de multiples pages Facebook. A ce propos,  l’intervenant  précise que l’ATI n’a joué aucun rôle dans la censure. « C’était une action menée sur nos équipements mais à distance de manière à filtrer les contenus. L’accès à des milliers de sites Internet a déjà été bloqué durant cette période, souvent en raison de contenus mais aussi pour des motifs politiques. Et là, je peux dire qu’au niveau technique, c’était l’ATI à travers les équipements qui ont évolué suivant un budget bien déterminé». Pour l’étape actuelle, personne, au niveau de l’ATI, ne peut être qualifié pour filtrer. Le filtrage, en fait, est une action, un métier très compliqué.

Pour la désactivation de ces équipements suite au déclenchement de la révolution, le responsable a affirmé que ce n’était pas la décision de l’ATI, c’était une décision politique à la date du 8 février 2011. « Tout le management de l’entreprise va orienter son budget par rapport aux priorités de l’Etat. Et il faut signaler que les trafics Internet ont augmenté d’une manière considérable. Selon les chiffres, entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011, on a eu une augmentation de 35% de trafic et, jusqu’aujourd’hui, si on compare par rapport au décembre 2010, on a atteint environ 40% de trafic et s’attend même  à  un doublement avec la fin d’année vu que le marché est en train d’évoluer, l’usage de l’internet étant massif », a- t-il ajouté.

« Avant, il y avait des trafics utiles pendant le régime de Ben Ali et on avait des prévisions claires par rapport à nos investissements et ils vont avec le volume de trafic effectué. On n’attendait pas déjà cette ouverture brusque. Par rapport aux investissements qu’on a prévus en 2011, on a revu notre budget pendant le mois de mars qui s’oriente aujourd’hui vers l’hébergement et l’amélioration de la qualité de service Internet. « Nos investissements ne sont plus orientés vers le filtrage.

D’ailleurs, on aura un projet au mois de juillet pour la transformation de ces équipements de filtrage ». A ce propos et avec la désactivation des équipements de filtrage où  l’Etat dépense annuellement environ 1.5MD, plusieurs questions se posent : Qu’est-ce qu’on va faire avec ces équipements ? Quels sont les priorités de l’ATI par rapport à ce nouvel Internet après le régime Ben Ali? Ouverture, transparence et neutralité restent, selon le responsable, les meilleures réponses.

Wiem Thebti

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