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Tunisie : De nouveau, les nahdhaouis font des prédicateurs des « super stars » !

Les Tunisiennes et Tunisiens n’ont pas fini de pâtir des agissements d’Ennahdha , si loin de la sphère du pouvoir soit-elle. Le parti islamiste , au lieu de soutenir le pays dans ses efforts de lutte contre le terrorisme et d’adhérer à une politique efficace basée sur l’équité pour toutes les régions du pays, s’emploient à faire de la Tunisie une « terre promise » pour la promotion des visions religieuses étrangères au pays au milieu de l’omerta des autorités. On a pensé, à la faveur l’interdiction faite, en 2013, à un certain nombre de prêcheurs de venir en Tunisie, qu’on en a fini avec cette forme d’hospitalité qui fait des prédicateurs des super stars. On a cru, depuis lors, que plus personne n’a le droit de nous rendre visite sous aucun prétexte à caractère religieux, mais en vain. Les nahdhaouis déroulent le tapis rouge devant le prédicateur, qu’il soit étranger ou tunisien comme s’il est l’envoyé de Dieu !

Extradé du Maroc, le cheikh Béchir Ben Hassen est arrivé, dimanche, à l’aéroport Habib Bourguiba à Monastir. Il est venu de France après y avoir purgé une peine de prison de 9 mois pour avoir enlevé ses enfants nés de son union avec son épouse, de nationalité française.

Il a été accueilli en grande pompe à l’aéroport de Monastir comme une star par le membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Habib Ellouz et le leader au sein du Mouvement Ennahdha, Manar Skandrani. Ce n’est pas la première fois que des imams, plus est tunisiens, sont traités en supers stars, mais il est sidérant de voir de telles attitudes avoir encore cours dans un pays gouverné par un cabinet de technocrates.

Pour ceux qui ne connaissent pas Béchir Ben Hassen, il est né en 1973. Il a étudié à l’Institut d’Oum Al Qura à la Mecque, ainsi qu’à l’Université Américaine internationale de théologie islamique et a suivi des cycles de formation au Centre Islamique et culturel de Bruxelles. Ainsi pétri de convictions et de professions de foi puisées dans les milieux extrémistes, il est revenu en Tunisie pour promouvoir ses visions auprès de l’opinion publique .

Les autorités ont sans doute omis d’anticiper les conséquences forcément néfastes de telles pratiques sur la société. Ils ont oublié que ces imams sont, à leur échelle, à l’origine des menaces terroristes qui pèsent sur la Tunisie aujourd’hui. Ce sont eux qui ont encouragé la prolifération du terrorisme dans le pays. Ils sont les artisans, à travers leurs prêches, de la division qui mine la société et qui classe ses citoyens entre croyants et « laïques », en bannissant, par exemple, la mixité dans les établissements scolaires ou en encourageant le port du hijab parmi des fillettes de quatre ans.

Rappelons sur ce registre la visite, en Tunisie, du prédicateur égyptien radical, Wajdi Ghenim qui a suscité des remous sur la toile et chez nombre de responsables politiques. Ce chantre de l’extrémisme religieux a provoqué un tollé dans la société civile suite à ses propos appelant à l’instauration de la charia et à ses fervents plaidoyers pour l’excision des femmes. N’est-ce pas lui qui a chaleureusement salué les femmes en niqab et appelé les hommes à se faire pousser la barbe ? N’est-ce pas lui encore qui a choqué les Tunisiens et provoqué une grande polémique à travers ses prêches ?

Rappelons aussi la visite de Nabil Al Aouadhi, prédicateur koweïtien, qui a suscité la colère de la société civile laquelle a crié à l’endoctrinement des jeunes enfants et tiré la sonnette d’alarme sur une nouvelle tentative d’islamisation de la société tunisienne. Al Aouadhi, a été reçu par le Cpriste Imed Daïmi, à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, déclenchant un nouveau conflit entre progressistes et islamistes.

A vrai dire, le terrorisme a essaimé et s’est installé en Tunisie à cause des discours haineux des chefs terroristes et imams extrémistes prononcés en Tunisie, alors que la société civile se fait faute d’occuper le terrain autant que le font les imams.

En effet, nombre de ces prédicateurs s’adressent à des mineurs. Plus influençables, ils peuvent facilement se faire entraîner vers un exercice extrémiste de la religion qui n’encourage pas le vivre ensemble mais véhicule au contraire un message de haine, d’où un appel aux autorités et notamment au Chef du gouvernement Mehdi Jomaâ de réagir pour mettre fin à ces pratiques et éviter que le scénario d’après le 14 janvier se reproduise en Tunisie. Il est aussi du devoir des associations de la société civile de se mobiliser contre ce fléau.

Pour rappel, le ministère de l’Intérieur tunisien avait interdit déjà à plus de 8 prédicateurs des pays du Golfe de venir en Tunisie. Il avait également interdit les tentes de prosélytisme sans l’autorisation des autorités compétentes.

Khadija Taboubi

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