AccueilLa UNETunisie : Des remous qui entachent l’image et le crédit de l’UTICA

Tunisie : Des remous qui entachent l’image et le crédit de l’UTICA

Les remous continuent au sein de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, touchée de plein fouet par des mouvements de protestation et de dissidence. Au point que de nouveaux syndicats patronaux sont annoncés ça et là, soit pour  tenir lieu et place de l’UTICA existante, soit pour cohabiter avec elle sur un échiquier sur lequel pèsent de nombreuses incertitudes.

Au niveau même de l’organisation patronale reconnue et actuellement en exercice, il existe une direction bicéphale avec un Bureau exécutif et un Comité national de transition. Le président de l’UTICA et en même temps de son Bureau exécutif, Hamadi Ben Sédrine, a annoncé, jeudi soir, sa démission pour se rétracter le lendemain, sur une chaîne de radio privée. Parallèlement, le Comité national de transition s’en tient à la démission de Hamadi Ben Sédrine « actée et archivée », selon le porte-parole officiel du Comité.

De tout ce la, il se dégage une certaine confusion qui jette une ombre sur l’image et le crédit de l’Organisation patronale à quelques mois de son congrès national et à la veille de l’ouverture des négociations sociales, sans parler des énormes difficultés auxquelles font face de nombreuses entreprises.
En tout cas, le comité national de transition, a tenu, samedi, une conférence de presse à Tunis, pour faire le point sur son rôle  stratégique et sa mission fondamentale qui  consiste à relever plusieurs défis, à savoir le renforcement du secteur de l’emploi dont de larges pans  sont menacés  et la priorité de soutenir  500  entreprises gravement endommagées depuis les derniers événements.
 Wided Bouchamaoui, présidente du comité, a précisé que ce comité se compose de 5 membres de l’ancien Bureau exécutif, de 5 représentants de fédérations sectorielles, de 5 représentants des jeunes dirigeants, 5 présidents des unions régionales et d’une représentante de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprises, dont notamment le représentant de la centrale syndicale , chargé des futures négociations sociales. Elle a ajouté que le Bureau exécutif a un rôle important qui consiste à traiter les affaires financières et administratives, ainsi que la préparation des rapports moral et financier à présenter au prochain congrès. Il est à noter que la commission se chargera de l’organisation des élections au niveau des bases des structures locales et régionales en prévision du prochain congrès en 2011. Les décisions de la commission seront prises sur la base du vote et non de l’unanimité.

L’emploi et les entreprises endommagées

Le comité  a abordé la problématique de l’emploi, dont notamment environ 80 000 emplois menacés étant donné que plusieurs chefs d’entreprises ne sont pas dans la situation de pouvoir payer les employés dans les prochains mois. Les membres du comité ont affirmé qu’ils sont déterminés  à renforcer l’employabilité dans plusieurs secteurs,  à savoir la création de postes d’emploi dans le secteur de l’électricité, la mécanique, l’informatique…

Selon le comité, il faut  fournir des efforts assidus en partenariat avec le gouvernement provisoire pour  réduire le taux du chômage afin de soutenir les chefs d’entreprises  pour que les employés puissent garder leurs postes d’emploi.
Il s’agit de  collaborer avec le gouvernement pour créer 60 000 emplois dont 20 000 dans le secteur privé et 20 000 autres dans le secteur public. Egalement, ils ont indiqué   que des programmes d’investissement sont en cours pour mener à bien  cette stratégie, à savoir la création d’une unité de production à Kasserine pour créer plus d’emploi pour mille personnes.

En ce qui concerne les entreprises endommagées, il y a beaucoup de personnes qui ont perdu leur travail, dont notamment la destruction de plusieurs unités de production, étant noté que les pertes enregistrées sont de l’ordre de 140 millions de dinars, et suite à cette conjoncture jugée très difficile, le gouvernement provisoire a mis en place des mesures urgents et rapides pour soutenir ces entreprises afin qu’elles  puissent reprendre leur activité.
La présidente du comité  a réitéré sa préoccupation s’agissant à cette situation alarmante. Elle   a précisé que de 80 000 postes d’emploi sont en danger et menacés, mettant l’accent sur la nécessité de préserver les postes d’emplois existants.  Il s’agit aussi  de mobiliser les entreprises étrangères, notamment françaises dont le soutien à la Tunisie revêt une importance particulière au cours de cette étape.

Il faut travailler pour améliorer le secteur de l’emploi. Il a été rappelé qu’en 1995, la Tunisie  a conclu un accord de partenariat avec l’Union européenne. Cet accord a  essentiellement exigé la transparence, la démocratie, et l’ouverture du marché maghrébin. « Nous devons réaliser ces principes qui sont fondamentaux pour renforcer l’activité économique », a-t-il été affirmé.
Le comité a en effet  profité de cette rencontre pour appeler les différentes parties d’arrêter les grèves et les sit- in pour que les entreprises puissent travailler dans un climat sécurisé afin de protéger les postes d’emploi.

Ben Sedrine encore à la tête de l’UTICA

Répondant à une question concernant les raisons qui ont amené  Hamadi Ben Sedrine à annoncer sa démission, le comité a affirmé que cette démission a été présentée via une chaîne de radio privée avant que Ben Sédrine ne revienne sur sa décision.
Le comité  ajoute que l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat  ouvre ses portes à tout le monde sans exception pour faire participer les différentes parties. Elle est « la maison des hommes d’affaires et des jeunes entrepreneurs qui ont  pratiquement besoin d’être soutenus   dans la création de leurs futurs projets ».

Nadia Ben Tamansourt

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