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Tunisie : Doute, international, sur la capacité du gouvernement Jbali à redresser la situation économique.

Il y a quelques jours, un des Conseillers de Moncef Marzouki, qu’il avait traités lui-même d’adolescents politiques, avaient parlé d’un projet de loi sur la criminalisation du fait de dire des choses positives sur les 23 dernières années. Nous allons quand même en parler, au moins avant que les gouvernants ne «clouent le bec de la presse» une nouvelle fois.

Quoiqu’on puisse dire sur les dossiers de malversations, ouverts ça et là par une Tunisie qui ne semble avoir que cela à faire, la Tunisie a hérité à fin 2010 d’une situation financière assainie. L’héritage financier légué aux nouveaux dirigeants d’Ennahdha qui s’en plaint, c’est en effet une dette étrangère ne dépassant pas les 38 % du PNB, des réserves de 13 milliards DT soit 150 jours d’importation, des actifs accrochés du secteur bancaire en baisse, des chiffres vérifiables à tout moment à travers les livres comptables et des placements en devises auprès des banques étrangères.

La faible, première dégradation de la note souveraine, juste après la Révolution du 14 janvier 2011, reflétait en fait cette situation financière, sommes toutes assainie et la volonté des agences [non des associations, comme dit par Hammadi Jbali] internationales de notation, de donner une chance à ce que le monde avait qualifié de «Révolution du jasmin».

Deux éléments essentiels, pour bien lire cette dégradation de la note souveraine :

– Le premier élément, est le fait que la récente dégradation, par Standard & Poor’s (S&P), bientôt suivie par Fitch Rating, de la notation souveraine de la Tunisie, traduit manifestement un changement de cap de ces agences. Comme le constatent tous les Tunisiens, la situation économique et financière, s’est sensiblement dégradée et la confiance, économique, placée dans le gouvernement de Hammadi Jbali, pour redresser la situation économique, semble sérieusement ébranlée.

Les réserves en devises ont baissé de 3 milliards DT, passant de 13 au début 2011, à 10 milliards ou l’équivalent de seulement 100 jours d’importation. Indicateur important pour les agences de rating, la capacité de la Tunisie à rembourser sa dette extérieure, a baissé de … 40 % en un an et demi. Les réserves qui couvraient 55 % de la dette extérieure à fin 2010, ne couvrent plus actuellement que 35% de cette dette étrangère. La dette, malgré la ponction faite sur les réserves, ne cesse d’augmenter. De 23,6 milliards DT à fin 2010, elle passait à 25,4 milliards DT à fin 2011. Une augmentation de 1,8 milliards DT en une seule année.

Bien plus, le fait de s’appuyer sur un schéma de développement pour 2012, qui se base sur un déficit courant de 7,5 à 8 %M, alors que les IDE n’augmentent, au mieux, que de 1 à 1,5 % du PIB, signifie que la dette extérieure augmentera de 6 à 7 % du produit intérieur brut (PIB). Cela veut dire, qu’en deux ans, la Tunisie aura annulé des efforts de plus de 5 % de baisse de ce niveau de la dette, un ratio que ces mêmes dirigeants fustigeaient lorsqu’ils étaient opposants à l’étranger.

La loi de Finance complémentaire, a officiellement retenu un déficit budgétaire de 6,8 % du PIB. En réalité, compte tenu des fragilités qui pèsent sur les ressources, le déficit serait plus élevé de 1,5 à 2 % du PIB, ce qui augmentera d’autant la dette publique.

– Le deuxième élément qui a induit la dégradation de la note souveraine et du rating de la Tunisie, c’est le doute sur la capacité de l’actuel gouvernement, en place en Tunisie, à redresser la situation économique et financière.

Au-delà des problèmes politiques et sécuritaires, le rapport de Standard & Poor’s a surtout pointé la situation économique et financière et plus particulièrement [ce qui a été occulté dans la réaction du Chef du gouvernement qui semble avoir été touché dans son amour propre], la capacité de l’équipe gouvernementale actuelle à gérer une situation, financière et budgétaire, qui se complique rapidement, compte tenu des revendications sociales que les gouvernements successifs ne sont pas arrivés à juguler ou à endiguer, des dégâts occasionnés des Sit-in et grèves, ou même des recettes de l’Etat et de ses réserves en devises.

Une récente mission du FMI, dont le rapport n’a toujours pas été publié, semble aller dans le même sens que celui de la remarque de S&P, lorsqu’il mettait Jbali en colère par sa remarque sur l’incapacité de son gouvernement à redresser la barre.

Jbali et son gouvernement, bien que parcourant la Tunisie de long en large pour annoncer des enveloppes de financement pour le développement régional, restent focalisés sur des éléments, de la conjoncture économique, jusque là incapables de résoudre les grands problèmes, économiques et financiers de la Tunisie de l’après Ben Ali. La chasse aux sorcières, les interdictions de voyage d’hommes d’affaire dont on se moque même en leur proposant de travailler par Skype, les questions marginales que soulèvent ça et là des membres du gouvernement, les divergences entre les trois présidences sur des questions, parfois essentielles et le manque de visibilité politique, n’arrangent en rien la situation de Hammadi Jbali et de son gouvernement Nahdhaoui.

K.B

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