Le Président de la République par intérim, Foued Mbazza, a annoncé dans une allocution radiotélévisée, jeudi soir, l’organisation d’élections pour l’Assemblée nationale constituants, et ce le 24 juillet 2011, avec pour mission d’élaborer une nouvelle Constitution pour le pays. Un décret sera pris dans ce sens convoquant les électeurs pour ce scrutin.
Foued Mbazza a indiqué qu’il poursuivra sa mission en tant que président de la République par intérim au-delà de la date de 15 mars, et ce jusqu’à la tenue des élections.
Autre décision annoncée par le Président par intérim : la mise en place d’une organisation de l’autorité publique composée du président de la République et d’ un gouvernement transitoire, une organisation de l’exécutif qui prendra fin le jour même où la Constituante prendra ses fonctions à l’issue d’élections libres et transparentes.
Entretemps, il sera procédé à l’élaboration d’un système électoral particulier ; une commission est à l’œuvre pour préparer le texte de loi y afférent.
Le Président de la République par intérim a affirmé que toute réforme politique sérieuse et profonde nécessite fondamentalement une nouvelle Constitution, notant que la Constitution actuelle est obsolète et dépassée par les événements ne permettant plus au peuple d’exercer sa souveraineté dans le cadre d’un nouveau régime politique. Il a ajouté que la Constitution actuelle a été dénaturée par les multiples amendements qui y ont été introduites par le régime déchu et qui ont été votés, faut-il le rappeler, par un pouvoir législatif, plus particulièrement une chambre des Députés au perchoir duquel se trouvait l’actuel président par intérim.
Avant d’annoncer ces décisions, Foued Mbazza a ouvert son allocution en rassurant les Tunisiens que la situation sécuritaire a enregistré une amélioration remarquable, dénonçant « les tentatives menées par certains pour semer la terreur et nuire à la transition pacifique et civilisationnelle et perturber le fonctionnement normal des institutions nationales ».
Il a en outre lancé un appel aux Tunisiens en vue d’être imbus du sens de la responsabilité, de reprendre le travail et d’abandonner les revendications personnelles et catégorielles.
Ainsi, la voie semble toute tracée pour l’avènement en Tunisie de la Deuxième République, dans la mesure où tout changement de la Constitution et l’élection d’une Constituante donnent automatiquement lieu à l’avènement d’un nouveau régime, c’est-à-dire une nouvelle République.