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Tunisie : En finir avec la Troïka et effacer ses années de « maladresse » !

« Rien ou presque n’aurait été réalisé depuis trois ans, hormis les premières élections multipartites libres que l’on peut qualifier d’irréprochables et la liberté d’expression et de presse qui demeure épisodiquement menacée », a indiqué Chokri Yaïch, député de l’opposition à l’ANC, à Africanmanager. Et d’ajouter : « Une constitution ne pourrait être révolutionnaire que si le pouvoir en place abandonnait définitivement ses tentatives de transformation du modèle de société et la préparation pour l’application à la lettre du chapitre du pouvoir local et la décentralisation qui va transformer le paysage administratif économique et social du pays et résoudre tous les problèmes des régions : infrastructure, environnement et chômage », a-t-il dit, expliquant que le développement doit être centripète et devrait passer des zones rurales vers les villes et des régions de l’intérieur vers la capitale. Selon lui, quand la région sort de son sous-développement, le pays en fait autant.

Il a fait remarquer que le reste est un échec quasi-total et à tous les niveaux, évoquant les menaces sur la sécurité des Tunisiens : « Le terrorisme a pris du terrain, la situation économique et sociale est au plus bas avec une augmentation du taux de chômage, une inflation galopante, la chute de la valeur du dinar, la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen. Une grande partie de la classe moyenne a déjà rejoint la classe pauvre et démunie,», a déclaré Chokri Yaïch, précisant que la Tunisie risque de réfléchir une image sombre à l’extérieur et un pays qui serait au bord du chaos si on ne fait rien pour le sauver de l’intérieur.

S’agissant des solutions, le député a reconnu que faire sortir le pays de sa crise n’est nullement une tâche facile pour le prochain gouvernement, soulignant, cependant, que si la volonté des uns et des autres existe, tout sera possible, si bien que certains doivent abandonner leurs scénarios ou plans diaboliques de prise ou de partage du pouvoir à tout prix et tout de suite. « Il faudrait aussi en finir avec ce péché originel que serait le «Gouvernement de la Troïka » et effacer la trace de deux années de maladresses et de manque d’expérience », a-t-il dit.

Il affirmé, en outre, que le prochain chef de Gouvernement, Mehdi Jomaâ doit impérativement composer un gouvernement autour d’une équipe restreinte homogène et compétente et éviter de garder les anciens à part le ministre de l’Intérieur soutenu par les siens et qui a fait ses preuves les derniers mois. « Le nouveau gouvernement ne doit pas se plier aux partis, mais doit composer avec eux et appliquer strictement la feuille de route, même si les vieux démons sont en peine de se mettre en « veilleuse », a-t-il expliqué.

Chokri Yaïch a appelé, dans ce cadre, à résoudre certains problèmes dans l’immédiat et revenir sur les nominations partisanes dans les rouages de l’état et de premier plan, à commencer et tout de suite par l’armada des conseillers, les chargés de missions, les gouverneurs, délégués et délégations spéciales.

Il a appelé également à la dissolution des LPR mais aussi proposé une loi pour éradiquer tout type de violence que ce soit individuelle ou collective et lutter contre le terrorisme à l’amont et assécher les sources d’approvisionnement (substantiel ou non substantiel).

Il faut aussi, selon lui, dans l’immédiat, neutraliser les mosquées, proposer une loi des finances de sauvetage (pour le premier trimestre de l’année 2014), améliorer le pouvoir d’achat du citoyen et interdire au gouvernement de Mehdi Jomaâ de se présenter aux prochaines élections.

Evoquant l’échec de la Révolution, le député de l’opposition à l’ANC a précisé ce qui suit : « En parlant de révolution, il faut reconnaître que si l’échec continue, il n’est pas seulement imputable à la majorité parlementaire et aux gouvernements successifs de la Troïka en place quelles que soient les défaillances, erreurs, l’inexpérience et l’incompétence ; l’échec est collectif, pouvoir et opposition. Une partie de cette dernière est malheureusement plus soucieuse de trouver des terrains d’entente avec les anciens tortionnaires que de conduire une transition de façon responsable », a-t-il ajouté.

Khadija Taboubi

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