AccueilLa UNETunisie-Entrepreneuriat : Le métier d’accompagnateur superbement ignoré par le législateur

Tunisie-Entrepreneuriat : Le métier d’accompagnateur superbement ignoré par le législateur

Quelque 100 jours après la formation du gouvernement de Hamadi Jebali, la situation morose qui est celle actuellement de la Tunisie, donne à penser que les vainqueurs des élections du 23 octobre 2011 n’ont pas tenu leurs promesses.

Les dernières déclarations de Houcine Dimassi, ministre des Finances, indiquent que l’année 2012 est et sera une année exceptionnelle et elle sera très difficile en raison d’une croissance qui peine à décoller. S’y ajoute la poussée alarmante du taux de chômage qui s’élève à 18% et atteint les 30% dans certaines régions. Selon les statiques disponibles, le nombre des chômeurs a atteint le chiffre de 800 000.

Face à ce constat, les différentes parties intervenantes tentent d’innover et de trouver de nouvelles solutions permettant la résolution de ce problème épineux.

La promotion de l’entrepreneuriat figure parmi les solutions à envisager pour relever le défi de l’emploi. Des efforts louables ont été fournis certes, favorisant l’esprit entrepreneurial et incitant à la création d’entreprise, mais un travail important s’impose dans l’agenda du gouvernement de Jebali, et ce pour gérer les lacunes et les contraintes qui entachent encore le domaine de l’entrepreneuriat, dont la culture est peu répandue en Tunisie.

Plusieurs causes expliquent le développement limité de cette culture dans un pays comme la nouvelle Tunisie qui a mis en place une panoplie des mesures d’appui et d’incitations. On note également l’absence d’une coordination entre les différentes structures dans l’accomplissement de ce travail ainsi que l’ambigüité dans certaines tâches, en l’occurrence l’accompagnateur, considéré comme élément essentiel qui encadre le promoteur dès la phase idée jusqu’à la phase d’entrée en production.

Selon une étude réalisée récemment, le métier d’accompagnateur souffre encore de nombreuses lacunes. On peut citer une confusion totale dans la définition du métier d’accompagnement avec ses différents modes. Le partage d’une fausse croyance qu’on peut former un accompagnateur au bout d’un ou deux séminaires de quelques jours. Encore plus, toutes les structures d’appui veulent s’approprier cette fonction et l’assurer par leurs propres agents ou cadres. Et enfin, l’absence totale d’expertise métier au niveau du tissu associatif concerné par l’entrepreneuriat.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la tenue récemment d’une journée d’information ayant pour thème « Action référencement du métier d’accompagnateur en entrepreneuriat »

Organisée conjointement par la Chambre du Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT) et la Chambre du Commerce et d’Industrie de Marseille Provence, cette rencontre a pour objectif d’argumenter et justifier le choix d’une action de référencement du métier d’accompagnateur en entrepreneuriat.

En présence des représentants des différentes structures d’appuis, cette journée a permis d’engager une nouvelle réflexion sur les moyens susceptibles de valoriser ce métier afin d’encourager les jeunes à créer leurs propres projets.

Ahlem Ghazaouani, accompagnatrice coach professionnel précise à ce propos, que,« en dépit de la diversité des structures intervenantes et la présence du corps facilitateurs, on constate malheureusement l’absence de professionnalisme du métier et le nombre limité des bureaux spécialisées existants ».

Une vérité qui incite à sensibiliser davantage les acteurs concernés en ce qui concerne le rôle stratégique de l’accompagnateur dans l’aide des demandeurs d’emploi à définir son projet professionnel et à entamer une recherche active pour la réalisation. A signaler qu’entre 2006 et 2008, il y avait 11 194 formés. 30,9% parmi eux ont lancé leurs projets.

Donc, un vrai besoin se fait sentir aujourd’hui de booster l’entrepreneuriat et renforcer l’appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ceci nécessite, avant tout, la mise en place d’un cadre juridique organisant le métier. « Il est temps de promulguer un texte loi, qui identifie le rôle d’un accompagnateur », relève l’un des participants.

Une action déterminante vu le nombre croissant des jeunes désireux de lancer leurs propres projets.

W.T.

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