AccueilLa UNETunisie : Essid fait dans la dentelle et ménage BCE

Tunisie : Essid fait dans la dentelle et ménage BCE

Du jamais vu dans les annales parlementaires, ni de la première République ni de l’émergente  deuxième du nom : un chef du gouvernement se présente à l’Assemblée des représentants du peuple pour solliciter le renouvellement de la confiance à son gouvernement. Habib Essid l’a fait et semble décidé à en assumer toutes les conséquences, même s’il ne fait pas d’illusions sur l’issue du vote.
La plupart de la centaine de députés qui sont intervenus dans le débat en cours à l’ARP y ont vu un acte de courage, une pertinente expression de l’exercice démocratique dans un pays à peine  sorti d’une longue ère synonyme de négation de la démocratie. C’est aussi le signe précurseur de ce que sera la pratique politique en Tunisie et peut-être la norme sur le mode de laquelle le pouvoir va devoir s’exercer.
On a vu ce samedi 10 juillet 2016 un Habib Essid moins décidé à aller au bout de sa logique que soucieux de dire à  ceux qui voudraient l’entendre qu’il a fait ce qu’il avait à faire et du mieux qu’il pouvait, que son bilan n’est pas si mauvais qu’on a tendance à le trouver et à le dire et qu’il accepte voire soutient l’initiative du président de la République, Béji Caïd Essebsi relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Tout ce qu’il lui reproche, cependant, tient à son timing, la conjoncture difficile dans laquelle  se trouvait le pays, ce qui  a entravé l’adoption de plusieurs projets et lois, explique-t-il.
Tout en affirmant « être resté ferme sur ses positions », il s’est dit « étonné d’avoir été poussé à la démission », lors des concertations autour de cette initiative.
 » Si j’ai été nommé à la tête du gouvernement c’est grâce au président de la République avec qui j’ai déjà travaillé et dont je connais la méthode de travail « , a-t-il dit révélant que ses différends avec Nida Tounes sont apparus lorsque, au moment de la nomination des cadres de l’Etat. Ce parti avait alors proposé d’y procéder sur la base des quotas partisans, alors que je me suis attaché au critère de la compétence, a-t-il souligné.
Essid défend ses choix
Pour Habib Essid, Il existe plusieurs autres façons de procéder au remplacement du chef du gouvernement, entre autres le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement ou le retrait de confiance par le parlement sur une demande du président de la République. Lui, il a choisi de solliciter le vote de confiance a pour effet de conférer valeur constitutionnelle à cette démarche et non pas de «  vouloir se maintenir à la tête du gouvernement ».
Le chef du gouvernement a  estimé que le report de l’examen de certains projets de loi qu’il a qualifiés d’  » importants « , dont celui relatif à la loi électorale est  » un mauvais choix « , avertissant  que le report des élections municipales aura des  » répercussions graves sur l’environnement « .
« Mon son gouvernement a travaillé et agi à l’enseigne d’un programme clair et préalablement défini », a affirmé Essid à l’intention de ses détracteurs, ajoutant que, au rebours de ses prédécesseurs, son gouvernement a préparé un plan de développement quinquennal (2016-2020), dont l’élaboration a duré près d’une année avec l’implication d’une pléiade d’experts.
 » Ce programme aurait du être discuté à l’Assemblée des représentants du peuple avant les vacances parlementaires, sauf que les députés s’y sont opposés sous prétexte d’être concentrés sur la situation sociale dans le pays « , a-t-il souligné.
Et de conclure : « le programme du gouvernement renfermait un ensemble de priorités dont la lutte contre le terrorisme et la vie chère, outre l’instauration de la paix sociale et la lutte contre la corruption ».
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