AccueilLa UNETunisie : Essid, un départ globalement sans encombre !

Tunisie : Essid, un départ globalement sans encombre !

Comme quasi unanimement attendu, le chef du gouvernement, Habib Essid , ne retrouvera le palais de la Kasbah que pour expédier les affaires courantes en attendant de faire place nette au profit d’un successeur dont on ne sait que dalle, sauf peut-être le président de la République, Béji Caïd Essebsi qui s’est laisser allé à l’indiscrétion de dire qu’il a sa petite idée là-dessus.

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP), au terme d’une plénière marathon de douze heures, a rendu son verdict : elle retire sa confiance à Habib Essid et à son gouvernement par 118 voix contre 3 alors que 47 députés, essentiellement du Front populaire, se sont abstenus. L’hémicycle n’en a pas  moins réservé une « standing ovation » qui jurait ostensiblement avec  la sentence que ses députés venaient de rendre.

Il est vrai que le ci-devant chef du gouvernement n’a nullement cherché la bagarre, pour ainsi dire. Il est même allé jusqu’à remercier l’Assemblée pour sa positive contribution à cette séance plénière où par moments, il a entendu des vertes et pas mûres sur sa gestion du pays durant les 16 mois où il officiait à la tête de la Primature. Dans son allocution liminaire comme dans son laïus de clôture, il faisait montre d’une extraordinaire retenue, même à l’égard des orateurs qui ne s’exemptaient point de dire tout le mal qu’ils pensent de son passage à la Kasbah, le plus souvent en des termes assez durs. C’est manifestement le cas des élus du Front populaire et quelques autres de leurs pairs qui se sont livrés à des philippiques face auxquelles le malheureux destinataire produisait  l’impression d’être impassible.

Le député d’Afek Tounès, Riadh Mouakhar a bien résumé cette réaction en en y voyant un flegme tout britannique dont le chef du gouvernement a toujours été coutumier durant son mandat et pas uniquement en cette journée particulière sous la coupole du palais du Bardo. Et Habib Essid n’a pas démenti cette boréale qualité que ce soit dans le feu de l’action gouvernementale ou en faisant face aux nombreux écueils qui ont jalonné son parcours à la tête du gouvernement, sauf, a-t-il fait remarquer, lorsqu’il s’était agi de s’attaquer aux problèmes économiques et financiers du pays où, d’ailleurs, Habib Essid lui-même a reconnu quelques échecs , bien qu’il jure avoir  fait  tout ce qui était en son pouvoir et au-delà  pour tenir les engagements qu’il avait pris en sollicitant pour la première fois la confiance du Parlement pour son programme d’action.

Pour autant, le chef du gouvernement  ne s’est pas gardé de dresser un bilan globalement positif des réalisations qu’il est parvenu à accomplir contre vents et marées, singulièrement en matière de lutte contre le terrorisme, dans sa croisade contre l’inflation ramenée à 3,9% actuellement, et en ce qui concerne les projets bloqués ou en souffrance où il dit avoir fait bouger les choses .

Une gratitude teintée de regret

Honnête, nationaliste, propre, les termes se bousculaient dan la bouche de nombre de députés pour qualifier Habib Essid . Mais il y avait une autre qualité qu’ils avaient sans doute omis de mettre en relief : la gratitude. Et c’est  le chef du gouvernement lui -même qui s’en est chargé. «  Si j’ai été nommé à la tête du gouvernement c’est grâce au président de la République avec qui j’ai déjà travaillé et dont je connais la méthode de travail », a-t-il dit. Un acte de reconnaissance qui vient s’ajouter à une autre aménité que Habib Essid cultivait à l’égard du chef de l’Etat en apportant un soutien remarqué à son initiative relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale tout en regrettant le moment choisi pour l’annoncer, en l’occurrence  la conjoncture difficile dans laquelle  se trouvait le pays, ce qui  a entravé l’adoption de plusieurs projets et lois, explique-t-il.

Une délivrance contrainte !

L’épilogue parlementaire du passage de Habib Essid à la Kasbah sonnerait-il comme une délivrance après moult péripéties, écueils, coups bas et autres félonies qu’il a eu à endurer ? Visiblement, l’homme ne paraît pas en concevoir amertume et dépit. Il jure ses grands dieux que sa seule fixation était et demeure l’intérêt du pays à l’exclusion de toute autre, singulièrement celle de s’attacher au poste de chef du gouvernement. C’est peut-être vrai au regard de ce qui attend son successeur alors que les problèmes demeurent en l’état, s’enveniment même. Bien des députés plaignent déjà le prochain chef du gouvernement en attendant probablement de lui réserver le même sort que celui de son prédécesseur.

Mohamed Lahmar

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