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Tunisie : Ilyes Fakhfakh rectifie le tir, il n’est plus question d’austérité mais de rationalisation !

Fortement critiqué suite à la politique d’austérité à laquelle il a appelé, le ministre des Finances, Ilyes Fakhfakh se rétracte et « rectifie » ce qui a été dit. Interrogé par Africanmanager en marge de la séance plénière de l’Assemblée nationale constituante (ANC), tenue mardi, 1er octobre, il a précisé qu’il ne s’agit pas d’une politique d’austérité, mais plutôt de rationalisation, de rigueur et de maîtrise des dépenses au titre de la compensation qui ont pris des proportions très importantes. Et de souligner qu’il s’agit essentiellement, à travers cette politique, de rediriger le produit de la maîtrise des dépenses et de l’augmentation des recettes fiscales vers l’investissement public dans les régions et de maîtriser la croissance du volume des salaires qui ont augmenté de 50% et doivent se maintenir à des niveaux très plus raisonnables, selon ses dires.

Il a précisé, en outre, que le déficit budgétaire se situe actuellement à 7,4%, dû principalement, à l’augmentation de la masse salariale de 50% et des dépenses de la compensation de 400%, enregistrant ainsi une hausse de 7 milliards de dinars dans le budget de gestion, alors que les ressources de l’Etat ont augmenté de 3 milliards de dinars, d’où un déficit de 4 milliards de dinars.

Sur le dossier des hommes d’affaires impliqués dans la corruption, le ministre des Finances a précisé que le nombre des hommes d’affaires soupçonnés de corruption ne dépasse pas la centaine, dont seulement 20 dont interdits de voyager,, ajoutant que le règlement du dossier de ces hommes d’affaires s’inscrit dans le cadre de la justice transitionnelle.

Un taux de croissance de 3,6% est impossible !

De son côté, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari a indiqué qu’il est difficile voire impossible d’atteindre un taux de croissance de 3,6%, expliquant cela par la faible rentabilité de certains secteurs prometteurs comme les phosphates et les mines. Et de souligner que le taux d’inflation sera ramené à 5,8% durant le mois d’octobre de cette année, contre 6% prévu pour le mois de septembre.

Il a affirmé, en outre, que les capacités de la BCT pour lutter contre le fléau de l’inflation sont limitées, pour des raisons principalement politiques. A noter que le taux de l’inflation a baissé à 6% à la fin du mois d’août 2013, par rapport à juillet (6,2 %). Selon lui, la Tunisie a besoin d’un choc positif pour que la situation politique soit plus claire.

Il a relevé, en outre, l’absence d’une feuille de route et d’une vision claire pour l’avenir : « Le gouvernement est appelé plus que jamais à préparer une feuille de route qui serve de référence pour au moins les 5 prochaines années », a-t-il dit.

Chedly Ayari a appelé, également, le gouvernement à protéger tous les secteurs à forte croissance, comme le tourisme et le secteur des phosphates et des mines, et ce en garantissant la bonne tenue de ces secteurs en termes de production et d’exportation.

La monnaie nationale récupérera bientôt sa valeur

Evoquant le recul du dinar par rapport à l’Euro et au dollar, Chedly Ayari a précisé que la monnaie nationale récupérera bientôt sa valeur, mais pas avec la même valeur que celle d’avant la Révolution, soulignant, cependant, que la chute du dinar peut servir les exportateurs tunisiens.

Les réserves en devises ont atteint 104 jours d’importations, a-t-il indiqué soulignant que ces 104 jours d’importations sont déjà garantis.

Appel à criminaliser les contrebandiers !

Quant à lui, le ministre du Commerce et de l’Artisanat, Abdelwaheb Maatar, a appelé à criminaliser la contrebande, la domination des marchés et à mettre en place des mesures plus rigoureuses et sévères à l’encontre de ceux qui abusent des richesses du pays.

Et de préciser que le ministère du Commerce intervient pour lutter contre ce fléau mais dans des limites, et ce en respectant la loi réagissant cette pratique, expliquant que la question n’est pas seulement tributaire du contrôle, mais plutôt de la loi qui demeure, selon lui, très médiocre.

Seulement 40% des marchandises sont injectées dans les marchés

Il a ajouté que l’Etat mobilise des sommes colossales en termes de compensation allant jusqu’à 1500 millions de dinars, alors que seulement 20% des familles nécessiteuses en bénéficient, appelant, dans ce cadre, un engager un dialogue national à ce sujet.

Et de préciser que seulement 40% des marchandises sont injectées dans les marchés, le reste, soit 60%, est détourné par le marché parallèle et les réseaux de contrebande, expliquant que ce phénomène a été la cause principale de l’augmentation des prix de la majorité des produits : « Le commerce parallèle est le réel destructeur de l’économie nationale puisqu’il joue un rôle majeur dans la détermination des prix », a-t-il expliqué.

En revanche, il a affirmé que les prix de plusieurs produits ont connu une baisse et que les efforts du gouvernement vont se poursuivre pour maintenir cette baisse.

La solution est plutôt politique : « Il faut dépasser cette période de transition et organiser les élections dans les plus brefs délais », a-t-il dit.

Khadija Taboubi

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