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Tunisie : Israël et la contrebande, derrière la pénurie des médicaments et un secteur public mauvais payeur.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Tunis, Abdelatif Mekki, ministre de la santé a passé en revue l’état des lieux du secteur de la santé, plus précisément les causes derrière la pénurie de certains médicaments, les nouvelles réformes en la matière et les rumeurs circulant récemment sur l’existence des décès suite à l’atteinte des maladies dangereuses.

Des réserves de médicaments, en baisse d’une semaine.

Sur le sujet du manque de plusieurs médicaments, le ministre de la santé a indiqué que « La pénurie a commencé à se faire ressentir depuis l’afflux de réfugiés libyens vers la Tunisie. «Nous avons eu une forte population libyenne en Tunisie, ce qui explique le manque de médicaments » a dit le ministre qui ajoute qu’il y a actuellement en Tunisie, prés de 565 mille libyens en Tunisie la plupart d’eux sont venus pour traiter des maladies chroniques comme le cancer. D’un autre côté, le ministre a affirmé que le phénomène de contrebande et d’importation illégale de produits pharmaceutiques sont à l’origine de cette pénurie. « Le fléau du trafic illégal de médicaments vers le territoire tunisien est de nature à provoquer une « hémorragie financière » et à affecter directement la consommation locale de médicaments. Le ministre n’a pourtant pas évoqué de mesures à prendre pour lutter contre cette hémorragie !

Il sera plus loquace, lorsqu’il expliquera une partie de la pénurie, par ‘existence d’une liste de médicaments bloqués à l’importation parce que les laboratoires qui les fabriquent ont été rachetés par une entreprise israélienne, mettant en évidence le refus de son gouvernement de tout rapport avec les israéliens.

Parmi les autre causes, il a ajouté que « depuis les derniers événements de la révolution, nous avons eu des problèmes avec les bateaux d’importation qui ont été laissés en rade depuis plusieurs jours, et ce la a causé un retard de fabrication. Le ministre a évoqué aussi la fermeture de plusieurs unités d’industrie pharmaceutique, suite aux déclenchements des sit-in et des grèves observées depuis des mois dans plusieurs sites industriels. Le ministre de la santé n’oubliera pas d’évoquer aussi le retard de l’approvisionnement en matière première, pour expliquer la pénurie de médicaments.

Toutefois, les produits vitaux existent, les médicaments de substitutions existent. «Nous sommes tenus par un engagement pour l’approvisionnement régulier du marché », affirme-t-il sur le ton du politicien qu’il est. Plus tard, le PDG de la PCT indiquera que les réserves, à fin juillet de cette année, sont suffisantes pour … trois mois et cinq jours, contre 3 mois et 12 jours à la fin de juillet 2011.

Le PDG a ajouté que, le nombre de médicaments importés dans le secteur privé, est estimé à 197 échantillons, dont 17 ne sont pas disponibles en Tunisie. Pour le secteur public, environ 148 médicaments ont été importés, dont 23 ne sont pas actuellement disponibles sur les marchés !

Le ministre de la santé a aussi évoqué les réformes prévues dans le secteur. Il a fait notamment savoir à ce sujet que le ministère étudie la possibilité d’implanter des unités de fabrication des médicaments en Tunisie pour traiter des maladies chroniques telles que la fabrication de médicament de l’insuline et le traitement du cancer. Il a évoqué aussi le partenariat avec la Libye pour une stratégie bilatérale en matière d’industrie pharmaceutique afin de promouvoir l’investissement dans ce domaine.

Le secteur public, mauvais payeur de la PCT, impactant fortement sa trésorerie.

Pour sa part Mohamed Amine Moulahi, directeur général de la Pharmacie centrale de Tunisie, a indiqué que la PCT a constitué un stock régulateur pour couvrir les besoins en médicaments.

« La Pharmacie centrale se charge de l’importation et de la distribution des médicaments en direction des grossistes. Elle veille également au suivi du stock d’approvisionnement. Actuellement, nous pouvons affirmer que la situation de l’approvisionnement est rassurante », a indiqué Moulahi.

En ce qui concerne le bilan de l’activité de la pharmacie centrale, le PDG a fait savoir que le chiffre d’affaire de la pharmacie centrale de Tunisie (PCT), a augmenté de 13 %, au cours des 6 premiers mois de cette année, en comparaison avec la même période de l’exercice 2011. A la fin de l’année dernière, ce chiffre d’affaire de l’importateur exclusif de médicaments en Tunisie, était de 880 MDT dont 634 MDT par l’importation. Pour l’année 2012, le chiffre d’affaire de la PCT devrait dépasser les mille millions DT, en augmentation de 17 % par rapport à l’année précédente. Le résultat de la PCT reste bénéficiaire, il est cependant handicapé par la dette de la PCT auprès des structures médicales publiques, qui était de 160 MDT à la fin de l’exercice 2011 et devrait atteindre les 280 MDT en 2012. L’impact en sera ressenti au niveau de la trésorerie et allongera les délais de paiement des fournisseurs de la PCT. Des difficultés de trésorerie que la PCT a pu dépasser grâce à l’endettement auprès du secteur financier tunisien et remis à jour ses délais de paiement. L’importateur de médicaments pour toute la Tunisie, n’en reste pas moins sous la menace des impayés du secteur public.

N. BT

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