Le prochain gouvernement tunisien a besoin de redynamiser le programme de privatisation pour aider à remettre l’économie sur les rails, tandis que le tourisme devrait tirer parti dès maintenant de la situation en Libye devenue plus stable, a préconisé le ministre des Finances, Jalloul Ayed.
Le programme de privatisation, lancé du temps du président déchu, a été mis en veilleuse à la suite Révolution du 14 janvier, mais le ministre des Finances a affirmé que ce programme devrait se poursuivre après la formation d’un nouveau gouvernement issu de la Constituante qui sera élue le 23 octobre.
«Le gouvernement devrait et va privatiser les entités qui peuvent normalement être gérées par le secteur privé de manière efficace», a déclaré le ministre dans une interview préenregistrée diffusée lors d’une vidéo conférence, à partir de Tunis et reprise par l’agence Reuters.
«La manière dont sera réactivé le programme de privatisation devra être définie et formulée par le nouveau gouvernement, c’est quelque chose que nous aimerions beaucoup l’encourager à faire. »
Le tourisme en Afrique du Nord a été frappé de plein fouet par le printemps arabe cette année, mais Jalloul Ayed a déclaré le tourisme en Tunisie, qui a chuté de 40 pour cent en termes de recettes durant les neuf premiers mois de 2011 et de 35 % en nombre de touristes, devrait commencer à se relever.
« L’économie a été frappée de plein fouet suite aux troubles de janvier, et le tourisme qui a un impact important sur l’économie, a été gravement touché », a rappelé le ministre.
« Espérons que les choses iront mieux maintenant que la situation est en voie de stabilisation en Libye. »
Jalloul Ayed a réaffirmé que la croissance du PIB en Tunisie ne dépasserai t pas le taux de 1 pour cent cette année, et pourrait même être nulle.
La Bourse de Tunis a plongé dans la foulée des troubles, et même si, maintenant, elle amorce un retour aux niveaux du mois de février, elle reste à presque 20 pour cent en deçà des records atteints l’année dernière.
Les ministres des Finances du Groupe des Huit ont promis, le mois dernier, des concours financiers de l’ordre de 38 milliards de dollars à la Tunisie, l’Egypte, le Maroc et la Jordanie sur la période 2011-2013.
Il n’y avait pas de ventilation par pays, souligne le ministre, ajoutant qu’il appartient à ces pays de la négocier pour eux-mêmes. « Nous ne prévoyons pas de décaissement de sitôt, l’essentiel est que l’engagement soit là », a-t-il dit. « Cela signifie que nous n’aurons pas nécessairement besoin de solliciter le marché pour lever des fonds. »