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Tunisie : L’agenda politique pèse de tout son poids sur la situation économique

Nous sommes en train de perdre un temps qu’il sera dur de rattraper. Un vent de changement et de transparence économique doit souffler au plus vite avant que ce pays ne s’installe dans la décroissance. La Tunisie tournait déjà au ralenti, depuis 2009, à cause de la crise économique mondiale. Les exportations tunisiennes, largement dépendantes de l’Europe, ont reflué et la croissance du PIB, qui tournait autour de 6% en 2007, est tombée aux alentours de 3% en 2009 et 2010.

La révolution a aggravé la situation, de nombreux conflits sociaux ont éclaté. Aux revendications salariales des employés se sont greffées des luttes pour reprendre les postes laissés vacants par les proches de l’ancien président. L’industrie du phosphate, vitale pour le pays, a particulièrement été touchée.

Résultat, la Tunisie a enregistré une récession de près de 2% du PIB en 2011. Certes, l’économie a rebondi en 2012 (de 3,5%), mais cette reprise n’a pas suffi à endiguer un chômage qui touche plus de 17% de la population active, en particulier les jeunes diplômés. Entre hausse des prix et baisse des revenus, les Tunisiens vivent un quotidien difficile, bien loin des espoirs suscités par la chute du clan Ben Ali Trabelsi.

D’après les derniers chiffres de l’Institut national de statistiques, depuis sept ans, la Tunisie enregistre actuellement le plus haut taux d’inflation, soit 6% et compte environ 653 mille chômeurs de la population active estimée à 3 millions 909 mille personnes, se traduisant par un taux de chômage de 16,7%.

Cette inflation est imputée en premier lieu au taux d’inflation de 8,6% enregistré au niveau du groupe alimentation- boissons. Pour janvier 2013, le taux d’inflation de l’énergie s’est montée à 4,6%, soit le même taux que celui enregistré en janvier 2012. L’indice des prix à la consommation a progressé de 0,8% par rapport à décembre 2012.

La dernière note de l’INS sur l’emploi en Tunisie a révélé que le taux de chômage actuel (16,7%) est en baisse de 0,3 point par rapport au troisième trimestre de 2012. Chez les hommes, ce taux a atteint 13,9% alors que celui des femmes est arrêté à 24,2%.

Auprès des diplômés de l’enseignement supérieur, le taux chômage a augmenté de 0,5 point et demeure relativement élevé soit 33,2% avec une nette aggravation de 1,1 point chez le genre féminin. Cependant, les chiffres de l’INS ont fait état d’une augmentation du nombre des occupés dans le secteur agricole contre une baisse dans les secteurs des services et de l’industrie manufacturière.

D’un autre côté, la proportion des travailleurs pour leurs propres comptes (patrons et indépendants) s’est accru d’environ 0, 3 point alors que la proportion des aides familiales n’a pas changé entre le 3e et 4e trimestre 2012.

En se référant aux derniers chiffres officiels de l’Institut national de statistiques de Tunisie, le taux de chômage suit une allure descendante dans les grandes provinces du pays, exception faite des provinces nordiques avec notamment 17,4% au district de Tunis, 11,4% au nord-est contre 21,3% au nord-ouest.

Dégradation de la situation économique et sociale

La majorité des experts économiques se déclarait pessimiste au regard de la situation économique dans la Tunisie postrévolutionnaire.

Selon le Bureau de l’ASECTU « la classe politique en général, et le gouvernement en particulier, doivent comprendre que cette situation préoccupante est le fait de la détérioration de la situation politique et sécuritaire, et de la perception de l’absence d’Etat de droit ».

Il a estimé que « la période actuelle exige un engagement clair et ferme de la classe politique sur la mise en œuvre d’une feuille de route dont l’élaboration se fera d’une façon consensuelle entre toutes les parties prenantes et sans exclusion aucune » pour « rassurer les acteurs et les partenaires économiques, relancer l’investissement privé et la croissance économique et créer des emplois ».

Cette période exige, d’après la même source, « un gouvernement de compétences avérées dans la gestion des affaires publiques et ayant une mission précise comprenant, en priorité, le rétablissement de l’ordre, de la sécurité et de l’Etat de droit, la gestion des affaires courantes, en accordant une attention particulière aux dossiers économiques et sociaux ».

« C’est de cette manière que la confiance peut être rétablie, car, c’est en donnant des signaux forts aux citoyens et aux investisseurs, en cultivant l’espoir des jeunes, que l’on pourra créer les conditions du redémarrage de l’économie et restaurer les équilibres financiers externes mis à mal ».

Nadia Ben Tamansourt

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