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Tunisie : L’armée n’interviendra pas, mais les forces de sécurité soulèvent plus d’une interrogation, selon la revue US « The National Interest »

La Tunisie est le dernier espoir pour une transition réussie découlant des soulèvements arabes de 2011. Mais, les partis rivaux y sont embourbés dans de féroces batailles politiques, car ils cherchent tous à maximiser leur avantage politique, mais aussi longtemps que les combats restent politiques, il ya un espoir qu’une issue démocratique interviendra à long terme. Si toutes les parties le voulaient, l’impasse pourrait être résolue en quelques semaines, sur la base d’une feuille de route dont toutes les parties ont d’une manière ou d’une autre convenu, écrit la prestigieuse revue américaine « The National Interest » qui avait publié un article devenu célèbre de Francis Fukuyama intitulé « The End of History? » (La Fin de l’Histoire ?).

Heureusement pour la Tunisie, ajoute-t-elle, une solution à l’impasse actuelle ne peut venir que d’un accord entre les principaux acteurs politiques. Un deus ex machina est peu probable. Il n’y a aucune indication que l’armée, apolitique depuis que la Tunisie est devenue indépendante, interviendra, comme c’est le cas en Egypte. Les forces de sécurité soulèvent plus d’un point d’interrogation, mais leur intervention semble encore improbable. Les politiciens tunisiens auront à travailler sur une solution de compromis entre eux. Ceci pourrait marquer le début de la démocratie. En revanche, il pourrait être le début d’une longue période d’instabilité et de déclin économique, estime l’auteur de l’article.

Il n’y a pas de formule magique pour résoudre les problèmes structurels et les Tunisiens devront apprendre à vivre avec. Les choix politiques, d’autre part, pourraient être inversés rapidement, dans le cadre d’un grand marchandage entre les parties dans la négociation qui devait débuter le 23 octobre.

Les principaux groupes politiques en Tunisie n’ont pas confiance les uns envers les autres, et les soupçons mutuels sont très profonds. Ennahdha est encore une organisation islamiste et comme telle, elle suscite la profonde méfiance de l’ancien establishment politique, enclin à rejeter les déclarations modérées du mouvement comme relevant du double langage. La présence d’une tendance salafiste radicale au sein d’Ennahda et les frontières peu fluides entre Ennahdha et les groupes salafistes plus radicaux ne font rien pour apaiser les craintes, souligne la revue.

Ennahda craint qu’une fois que le gouvernement aura démissionné, l’opposition retardera le processus d’élaboration de la constitution et les échéances électorales, d’autant que les membres de l’opposition disent ouvertement que les élections devraient être reportées assez longtemps pour donner le temps au nouveau gouvernement de se débarrasser de ceux qui ont été nommés par Ennahdha dans l’administration. L’opposition soutient que si le mouvement Ennahdha obtient tout ce qu’il veut avant la démission du gouvernement, la démission ne se fera jamais, ajoute The National Interest.

Le vrai point de désaccord est moins d’essence idéologique que politique, ajoute l’auteur de l’article qui prévoit que la date des élections affectera sans aucun doute les résultats du scrutin, par exemple, bien qu’il soit difficile de savoir avec certitude comment. « Ennahdha est mieux organisé et donc prêt pour les élections à tout moment, alors que l’opposition est toujours divisée et, d’autre part, le peu de cohésion de Nida Tounes imputable à Béji Caïd Essebsi, âgé de 87 ans et à la santé fragile, et le report élections pourrait se retourner contre l’opposition. Un gouvernement intérimaire qui reste au pouvoir pendant une période plus longue pourrait être en état d’annuler certaines des nominations décidées par Ennahda, mais essuierait également les critiques de l’opposition et lui nuire. Les partis rivaux, en d’autres termes, menacent la réussite de la transition par les jeux politiques dont ils ne peuvent même pas tirer bénéfice.»

Ce ne serait pas la première fois que les mauvais calculs des politiciens associés à des intérêts étroits font mal à un pays. Dans le cas de la Tunisie, ce qui est aussi l’enjeu, c’est de savoir si au moins un exemple de réussite peut encore sortir de la révolution de janvier 2011, conclut The National Interest.

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