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Tunisie : « L’Etat est acculé à augmenter les prix », affirme le ministre des Finances

« Ce n’est pas un jeu, on est obligé d’augmenter les prix des carburants voire même d’autres produits afin de contribuer au développement du pays que tous les Tunisiens attendent», a insisté Houcine Dimassi, ministre des Finances, lors de la 52éme rencontre périodique de la cellule de communication, tenue mercredi 14 mars au siège du Premier ministère. Au niveau mondial, le prix du baril de pétrole a stagné depuis des mois à 125 dollars, ce qui a pour effet d’alourdir les dépenses de subvention de la Tunisie. En effet, une hausse de 1 dollar se traduit pour la Tunisie par des coûts de subvention de l’ordre de 28 millions de dinars, cependant que 2 milliards de dollars permettent à l’Etat de créer environ 100 mille postes d’emploi. Pire, jusqu’à ces jours, 70% des besoins de la Tunisie en hydrocarbures sont encore importés, ce qui explique les prévisions portant sur la hausse des prix.

Le ministre des Finances a mis l’accent sur les pressions économiques, à la fois internes et externes auxquelles la Tunisie est soumise actuellement. Selon lui, l’année 2012 est une année exceptionnelle dans les vrai sens du terme et elle demeure aussi très difficile. « Des pressions s’exercent de toutes parts », a-t-il averti. À l’échelle internationale, le ministre a indiqué que la baisse de 0,5% de la croissance au niveau de l’union Européenne, le partenaire stratégique de la Tunisie a aggravé aussi la conjoncture économique. S’y ajoute l’instabilité en Libye, un pays, vers lequel, une grande partie de nos échanges et nos transactions s’effectue et où de grandes opportunités d’emploi s’offrent aux Tunisiens.

A l’échelle nationale, le ministre a évoqué la lenteur de la croissance, ce qui a un impact néfaste sur la fiscalité et les équilibres financiers. La contrainte de payer les dettes extérieures semble être aussi un lourd fardeau sur le pays. Le principal de la dette à payer cette année est d’environ 1 milliard de dinars, soit l’équivalent de 650 millions de dollars.

En dépit de cette situation économique morose, le projet de loi de finances complémentaire qui est en cours de discussion entre les membres du gouvernement, devra être soumis par la suite à l’Assemblée constituante pour examen et approbation finale. Le souci majeur du gouvernement, à travers ce projet de loi de finances complémentaire, est d’arriver à mobiliser le maximum des ressources propres du pays afin de garantir la bonne tenue de l’économie nationale et d’éviter l’endettement. Cette loi de finances veille, en outre, à permettre aux zones et familles marginalisées de sentir le changement et la Révolution. « C’est la problématique générale de ce projet de loi », a-t-il confirmé.

Le ministre, qui a exposé les grandes lignes de ce projet de loi, a relevé un déficit budgétaire qui s’élève jusqu’aujourd’hui à 6,6%, soit l’équivalent de 4,5 milliards de dinars alors que le taux d’endettement est de 46%.

Les ressources de l’Etat seront augmentées à hauteur de 25401MD, soit une hausse de 2466MD par rapport au budget initial et de 4519MD par rapport au budget de 2011. Ces augmentations proviennent des recettes de confiscation (terrains, actions et bâtiments). Une partie provient de la privatisation de Tunisie Telecom dont 1/3 a été dépensé et le reste encore à la banque centrale. « Vu la pression, il a été décidé d’utiliser une partie du montant qui ne dépassera pas les 900 millions de dinars de la privatisation de TT.

Comme autre source, le ministre a évoqué l’amélioration de la rentabilité de la fiscalité, et ce à travers le contrôle et le recouvrement des taxes non payées. Le projet de loi de finances complémentaire prévoit également, dans le cadre de l’amélioration du rendement fiscal, le règlement à l’amiable avec les personnes interdites de voyage et dont l’implication dans des affaires de corruption devrait être confirmée par la justice. « On a choisi de confisquer les avoirs des 450 hommes d’affaires pour qu’ils participent dans le rendement fiscal. Il n’est pas question de compliquer encore les choses. Un projet de loi sera présenté au gouvernement, la semaine prochaine, et sera examiné par la suite par l’ANC. C’est la justice qui se chargera des procédures et des affaires.

Ces montants seront alloués aux dépenses de gestion, de développement et d’investissement (infrastructure, eau) et plus particulièrement à l’emploi.

Parmi les 25 milliards de dollars fixés par le projet de la loi complémentaire comme ressources de l’Etat, 60%, soit l’équivalent de 15,6 milliards de dinars seront consacrés aux les ressources fiscales. « L’Etat tunisien n’est pays un pays qui se fonde sur les ressources naturelles. La part la plus grande devrait provenir de la contribution des citoyens », a expliqué le ministre.

Khadija Taboubi

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