A l’occasion de 22ème congrès, l’UGTT lance une série de concepts sous la forme d’une « plateforme d’action économique et sociale » où elle met au point les grandes orientations de l’action à mener au cours de la prochaine étape.
Au volet économique, l’organisation syndicale propose dans le document qu’elle présente en marge du congrès , la restructuration de l’économie suivant un ensemble de priorités visant la réalisation de l’accumulation interne, le développement des secteurs de production à haute employabilité et la diversification des sites d’investissement.
L’Union appelle à la nécessité d’investir dans les secteurs productifs, de diversifier le tissu industriel, de redynamiser le rôle du secteur touristique, de promouvoir le secteur agricole selon une nouvelle vision, outre la révision des accords qui ont consacré la main mise des sociétés multinationales.
Elle appelle aussi à la diversification des activités vitales marquées par la densité des échanges commerciaux entre les Etats de la région et le passage de l’étape de la production des denrées de consommation à celle de production des moyens de production.
Pou ce faire, l’UGTT a fixé un ensemble d’objectifs tournant autour de la mise en place d’une politique incitative sélective encourageant le capital national à investir et incitant les petits producteurs à s’organiser dans des structures indépendantes en plus de la garantie d’un minimum de protection nécessaire à l’industrie nationale et le lien entre l’enseignement et le circuit de production.
La centrale ouvrière estime que la structuration agricole actuelle constitue l’obstacle principal à l’évolution des forces productives et la modernisation du secteur agricole. Elle considère que l’édification d’une économie nationale au service du peuple nécessite une répartition équitable des richesses et u développement régional équilibré.
De même, elle réclame la mise en place d’une politique de l’emploi qui réponde aux besoins sociaux et la promotion d’un système fiscal fondé sur la répartition équitable des charges fiscales. Elle appelle encore à la sauvegarde du secteur public et son renforcement et l’inscription du droit de grève et la sauvegarde de l’action syndicale , la réforme de la politique sociale , notamment les régimes de sécurité sociale et le traitement des causes qui ont conduit aux déséquilibres des caisses sociales.
De nombreux observateurs relèvent que le document ressemble au programme économique et social élaboré par l’organisation en 1955 et qui a été retenu par l’Etat pour lancer la politique de coopérativisation lancée dans les années soixante et qui s’est soldée par un échec retentissant. Il rappelle aussi les programmes établis par l’UGTT au milieu des années 80 qui n’ont pas été retenus par l’Etat , ce qui amène nombre d’observateurs à exclure que le gouvernement dominé par Ennahdha , aux tendances pro-libérales adopte un programme rappelant ceux des pays de l’Est qui ont disparu en même temps que l’effondrement de leurs orientations et choix socialistes.