Enchaînant les rencontres avec la presse, l ministre du Commerce et du Tourisme, Mehdi Houas, en a tenu une, mercredi, consacrée aux différents défis du secteur du commerce, du tourisme et de l’artisanat et aux « solutions rapides et efficaces pour relancer l’activité touristique et sauver la saison estivale ».
Le ministre a d’emblée annoncé que les prix des produits de consommation de base ne seront pas augmentés au cours de la période à venir alors que le gouvernement provisoire demeure totalement attaché au maintien de la Caisse généralement de compensation en tant que mécanisme profitant aux plus larges couches de la société tunisienne. D’ailleurs, de nouveaux produits ont été ajoutés à la liste des denrées subventionnées depuis le 14 janvier 2011, à l’instar du lait demi écrémé, l du concentré de tomate et du sucre. Au total, le coût de la compensation s’élève pour l’année en cours à 1256 millions de dinars contre 700 MDT prévus par le budget de l’Etat pour 2011, étant noté que le ministère du Commerce et du Tourisme se penche actuellement avec les parties concernées sur les moyens de couvrir les besoins additionnels dans le cadre d’un projet de la loi des finances complémentaire.
D’autre part, d’après des statistiques dévoilées lors de la conférence de presse, l’indice des prix à la consommation familiale a enregistré, au titre du mois de mars, une hausse de 0,2% contre 0,1% pour la période correspondante de l’année dernière, ce qui a permis de maitriser le taux d’inflation dans les limites de 3,1% contre 4,9% durant la période correspondante de 2010.
Par ailleurs, Mehdi Haouas a indiqué que la baisse du volume des importations s’est accélérée au terme du premier trimestre de l’année en cours pour atteindre 15 3% contre 7.7% enregistrés respectivement, à fin de février et à fin janvier 2011. Toutefois et sous l’effet de la hausse des prix de l’ordre de 20%, les achats de l’étranger ont progressé au terme du 1er trimestre de l’année en cours de 1.7%. Pour le 3e mois consécutif, les importations des biens d’équipement continuent de marquer une régression pour atteindre, au terme du 1er trimestre de l’année en cours, un taux de 18.3%, résultat dû principalement aux réalisations du régime général.
Le ministre a affirmé qu’il importe de soutenir les entreprises endommagées pour qu’elles reprennent leurs activités. Des mesures d’indemnisation ont été mises en place s en faveur des entreprises endommagées, le secteur du commerce ayant subi des dégâts très importants, notamment dans la grande distribution et l’électroménager. Egalement, l’accent a été mis sur l’importance de reprendre les activités commerciale avec la Libye, les exportations vers la Libye réalisées via le poste frontalier de Ras Jedir s’étant complètement arrêtées le 20 février 2011.Cependant on a enregistré une reprise à partir à partir du 3 mars mais à un rythme assez lent.
Pour le tourisme, le ministre a indiqué qu’il s’agit d’améliorer les prestations et services hôteliers dans le cadre du plan de renforcement du secteur du tourisme comprenant notamment une campagne de promotion charme qui sera lancée, prochainement en Algérie pour séduire les touristes algériens. Elle ciblera les médias algériens comme elle visera à réconforter le touriste algérien sur la situation sécuritaire en Tunisie. Cette action a été décidée en réponse à la baisse du rythme d’affluence des touristes algériens de 37% depuis le début de l’année. L’objectif fondamental de cette campagne est d’attirer plus de 350 000 touristes algériens durant la période estivale pour les mois de juin et juillet 2011, contre une moyenne de 400 000 touristes auparavant.
Selon le ministre, la campagne prévoit également une participation tunisienne à la foire du tourisme d’Oran qui se tiendra du 12 au 15 avril et à la foire d’Alger du 18 au 21 avril 2011.Dans ce contexte, un fonds de 252 000 dollars a été alloué aux campagnes publicitaires prévues en Algérie. Rappelons que des négociations ont été récemment engagées avec la partie algérienne pour l’ouverture d’une ligne maritime entre les ports algériens et tunisiens dans le but de faciliter le transport des touristes algériens et de leurs véhicules durant la période de pointe. Il est à noter que chaque année pas moins d’un million de touristes algériens visitent la Tunisie pour des recettes allant de 288à 432 millions de dollars.
S’agissant des résultats du secteur touristique en général, le ministre a signalé que le bilan du premier trimestre 2011 s’est soldé par des recettes touristiques de l’ordre de 303,4 millions de dinars, soit une baisse de 43% par rapport à la même période de 2010.Les nuitées dans les établissements touristiques ont chuté de 56,9% ,soit un total de 1858662 nuitées pour le premier trimestre de 2011 contre 4316075 nuitées entre le 1er janvier et le 31 mars 2010.Pour cette même période, les arrivées aux frontières ont baissé de 44,1% pour passer de 1098331 en 2010 à 614071 en 2011. Toujours selon le ministre, les marchés les plus touchés sont notamment l’Allemagne avec -71, le Royaume Uni -57%, la France – 50,9% et l’Italie -45,7%.Pour le marché maghrébin, il a perdu 364187 touristes soit -56%, la Libye -64%, l’Algérie -37,6%.Il est à signaler toute fois que le premier trimestre ne représente traditionnellement pas plus de 12% des nuitées touristiques et 16% des arrivées des non résidents.
En ce qui concerne le volet de l’artisanat, le ministre a rappelé que ce secteur emploie prés de 11% de la population active, il participe à environ 4% du PIB, et permet la création de plus de 8000 postes d’emploi nouveaux par an, il contribue également à prés de 3% du volume des exportations nationales .L’artisanat est un secteur privilégié et ce par la création d’activités peu capitalistique et des richesses venant répondre à des besoins nouveaux de développement régional dont notamment, la création d’emplois à coût réduit et le développement des exportations directes et indirectes.
Enfin, le ministre a insisté sur la nécessité d’effectuer un contrôle économique continu dans les marchés pour veiller au bon fonctionnement du marché, protéger les intérêts du consommateur et son pouvoir d’achat, assurer le suivi de l’approvisionnement du marché, tout en respectant les prix des produits de base et lutter contre les infractions , notamment au commerce des produits alimentaires.
Nadia Ben Tamansourt