La chambre de mises en accusation de la cour d’appel de Tunis a refusé, mardi, de reporter l’audience dédiée à l’examen de la requête des nouvelles autorités libyennes d’extrader l’ex-Premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi.
En marge de l’audience, des dizaines de Libyens se sont rassemblés devant le palais de justice demandant l’extradition de l’homme qu’ils appelaient le » 3ème tyran de la Libye » après Mouammar Kadhafi et de son fils Seif al-Islam.
L’avocat de la défense, Mabrouk Kourchid , a fait valoir , pendant l’audience de mardi, que la défense n’avait pas eu le temps d’examiner les documents récemment joints à l’affaire en raison de la fête de l’Aïd al-Idha qui ont pris fin lundi.
«Nous sommes très déçus par l’attitude du juge, cela ne présage rien de bon quant à ses intentions », a déclaré l’avocat, qui avait exprimé, la semaine dernière, ses craintes pour la vie son client qui est, selon lui, le seul détenteur des secrets d’Etat libyen , depuis la mort de Kadhafi , le 20 Octobre.
Kourchid dit Mahmoudi « ne s’oppose pas à un verdict équitable pour toute la période pendant laquelle il était Premier ministre. Mais Mahmoudi pense que le moment n’est pas opportun, car le chaos qui règne actuellement en Libye est propice à la vengeance. »
Mahmoudi, 70 ans, a été Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime de Kadhafi. Il a été arrêté, le 21 septembre à la frontière sud-ouest de la Tunisie avec l’Algérie.
Il a immédiatement été condamné à six mois de prison pour entrée illégale dans le territoire, une décision qui a été annulée en appel.