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Tunisie : La croissance remontera à 3% cette année et à 4.5% en 2015, selon le FMI

Le taux de croissance de l’économie tunisienne devrait remonter légèrement pour atteindre, cette année, les 3%, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), dans son rapport sur les perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ce taux s’améliorera encore plus pour s’élever à 4.5%, en 2015, selon les mêmes prévisions.

S’agissant de la hausse des prix à la consommation , il est prévu que son taux se stabilisera à 5.5%, cette année, pour baisser encore, en 2015, et atteindre 5.0%.

Pour ce qui est du déficit budgétaire, il se creusera à 6.8% du PIB en 2014, pour s’atténuer et revenir à 3.8% du PIB, en 2014.

Enfin, et concernant le solde des transactions courantes, le FMI prévoit un taux de -6.8% du PIB, en 2014, et de -3.8% du PIB, l’année prochaine.

Dans son rapport, le Fonds monétaire international a dit repérer les premiers signes de bonnes nouvelles en provenance des Etats arabes en mutation politique, dont la Tunisie après la mauvaise performance économique dans le sillage des soulèvements qui ont secoué la région en 2011.

« Après trois ans, nous commençons à voir des signes positifs et une certaine stabilisation, mais nous devons passer de la croissance à la création d’emplois», a déclaré Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. « Une stabilisation sans croissance de l’emploi ne sera pas durable », a-t-il dit.

Toutefois, divers facteurs d’ordres intérieur et régional vont continuer de peser sur la confiance des investisseurs dans les pays importateurs de pétrole, en particulier les pays arabes en transition (Tunisie, Égypte, Jordanie, Libye, Maroc, Yémen). L’effet de freinage qu’engendrent les problèmes structurels et les questions de gouvernance non résolus pèse sur le climat des affaires et, dans certains cas, empêche que les exportations, le tourisme et l’IDE ne tirent pleinement parti de l’amélioration de la croissance économique chez les partenaires commerciaux. La persistance d’un chômage élevé attise les tensions sociales, qui se manifestent souvent par des grèves.

Dans ces pays, la croissance économique qui est restée molle en 2013, n’a pas encore retrouvé sa moyenne historique, qui est proche de 5 %. Même si elle y parvenait, la croissance ne serait pas suffisante pour faire baisser un taux de chômage obstinément élevé et relever les niveaux de vie dans la région. Une forte poussée de l’activité capable de porter le taux de croissance au moins au niveau moyen des autres pays émergents et en développement est nécessaire pour réduire les difficultés économiques de la région et faire baisser sensiblement le chômage.

Cela nécessitera d’accroître les exportations et les investissements créateurs d’emplois, en s’appuyant sur des changements structurels de nature à relever le potentiel économique.

L’incertitude politique et les problèmes de sécurité ont continué de freiner l’activité économique. Toute une série de facteurs intérieurs pèse sur la confiance, notamment des transitions politiques difficiles, des problèmes structurels non résolus ainsi que l’intensification des troubles sociaux et de l’insécurité, constate le FMI.

La croissance s’est appuyée essentiellement sur la demande intérieure en 2013. Le chômage est resté élevé, mais les envois de fonds importants des travailleurs expatriés, les subventions et les dépenses salariales du secteur public ont continué de soutenir la consommation. L’investissement est resté modéré en raison de la faiblesse de la confiance. Le secteur extérieur n’a guère contribué à la croissance à cause de la faible compétitivité (due dans certains cas à la surévaluation de la monnaie) et des lourdes factures d’importations.

La dette publique a continué de croître en 2013, ce qui a poussé certains pays à commencer de mettre de l’ordre dans leurs finances publiques.

Les recettes fiscales restent faibles en raison de la mollesse de l’activité économique, tandis que le montant élevé des subventions et de la masse salariale du secteur public a peu à peu dominé les dépenses au cours de ces trois dernières années.

Face à l’érosion des amortisseurs et malgré les difficultés politiques, un grand nombre de pays ont entrepris de reformer les subventions tout en ciblant mieux la protection sociale. D’importants facteurs de vulnérabilité extérieurs sont restés présents en 2013, même si l’amélioration de la conjoncture extérieure et les financements des bailleurs de fonds ont procuré un certain répit. Les exportations, le tourisme et l’investissement direct étranger (IDE) se sont redressés peu à peu sous l’effet de l’amélioration de la situation mondiale, en particulier dans la zone euro; cependant, de graves problèmes de sécurité ont limité les progrès en Égypte et en Tunisie, surtout dans le secteur du tourisme.

Au final, la croissance économique restera modérée en 2014, mais elle reposera sur une base plus large, prévoit l’institution financière internationale. La consommation demeurera le principal moteur de la croissance, mais, pour la première fois depuis le début du Réveil arabe, l’investissement devrait augmenter. Les exportations et le tourisme devraient aussi progresser grâce à l’augmentation de la demande chez les partenaires commerciaux, en particulier en Europe et dans le CCG.

L’investissement public va s’accroître dans toute la région grâce aux financements des bailleurs de fonds et aux réformes récentes des subventions. La Tunisie envisage d’augmenter l’investissement public tout en réduisant les subventions généralisées et en ciblant mieux les aides sociales.

L’investissement privé devrait aussi se renforcer, à un rythme toutefois plus graduel et sous réserve que les réformes soient mises en œuvre et que la confiance s’améliore. À mesure que les transitions politiques trouveront leur équilibre, il est probable que l’incertitude diminuera. La constitution adoptée récemment en Tunisie est un signe positif. En outre, les réformes structurelles récentes commencent à produire leurs effets et signalent le sens de l’action que les autorités entendent mener à l’avenir.

La réallocation des ressources en faveur de l’investissement public devrait faciliter la création d’emplois. Les mesures visant à accroître les recettes fiscales sont centrées sur l’élimination des exonérations, la suppression des niches fiscales et le renforcement de l’administration, ce qui, à terme, devrait améliorer le climat des affaires. Le rééquilibrage budgétaire devrait aussi contribuer à renforcer la confiance en augmentant les amortisseurs et en améliorant l’accès au crédit bancaire pour financer l’investissement privé. Cependant, pour réussir, le rééquilibrage progressif des finances publiques doit être ancré dans des plans à moyen terme crédibles. Il est indispensable que des financements extérieurs et intérieurs soient disponibles pour que le rééquilibrage budgétaire puisse progresser à un rythme soutenu, estime le FMI.

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