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Tunisie : La société du Lac retrouve ses terres, suit Boukhater de près et lorgne Sama Dubaï.

On apprenait récemment, dans un communiqué de presse, que «la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT) vient de récupérer 86 hectares sur un total de 110 hectares, spoliés par Sakher El Materi dans la région du Lac Nord de Tunis, en vertu d’un accord signé entre la Tunisie et deux sociétés immobilières saoudiennes » du groupe El Baraka de l’homme d’affaires Salah Kamel.

Rompant le silence depuis son départ de la Tunisie, suite à la chute du régime de Ben Ali, Sakher El Materi qui avait signé une promesse d’achat d’une partie des terrains, objet du communiqué de la SPLT, et avancé 7 MDT pour cette opération, a indiqué que «le terrain en question n’a jamais quitté la propriété de la société Al «Bouhaïra» malgré la promesse de vente et l’avance de six millions de dinars payée à la société. Un homme d’affaires saoudien serait derrière le non-accomplissement de la vente».

Restitution, suite à une décision de justice.

Contactée par nos soins, la SPLT a affirmé que le gendre de l’ancien président tunisien avait en totalité «acheté» 77 hectares qui ont été confisqués par l’Etat tunisien, dont 67 hectares dans la région de La Goulette (Banlieue Nord de Tunis) et dont font aussi partie les 48 hectares restitués et qui font, en partie, l’objet de l’accord signé avec le secrétaire d’Etat tunisien aux Finances. La promesse de vente en question, avait été signée entre la SPLT et la société «Le vieux port » de Sakher El Materi. Ridha Trabelsi, DG de la SPLT nous précise que cette promesse de vente avait, en son temps, tendu les relations entre l’Etat participant à 50 % la SPLT et le partenaire saoudien et avait presque failli rompre ce partenariat.

Le DG nous indique aussi que l’accord de restitution faisait, en fait, suite à une décision de justice, en date du 24 septembre 2011. Une décision qui faisait suite à un procès intenté par son entreprise pour «violence et lésion» en matière de contrats, la SPLT considérant que les ventes et les promesses de ventes ont été signées sous la pression. R. Trabelsi nous précise que ce procès fait partie de toute une série de 25 affaires portées devant la justice tunisienne, pour récupérer les 36 parcelles de terrain «achetées» par les familles de l’ancien président tunisien, entre 1999 et 2011, dont 93 de terres nues et le reste prêt-à-construire.

Bien avant la Révolution, et pour dissiper le malaise entre l’Etat tunisien et El Baraka, lors de la vente des 48 hectares à Sakher El Materi, une conciliation avait abouti à un don compensatoire de l’Etat à deux entreprises immobilières saoudiennes en Tunisie (Baraka Immobilière et Ibhar Immobilière), de 38 hectares dont la valeur serait plus grande.

Après la Révolution et «en signe de bonne volonté de continuer à investir en Tunisie» [On comprendra par la suite pourquoi], selon Ridha Trabelsi, la partie saoudienne accepte de revenir sur sa promesse de prendre les 38 hectares, en contrepartie de la restitution des 48 hectares. L’Etat tunisien reprendra pour son Trésor les 7 MDT avancés par Sakher El Materi, contribue à l’amélioration du patrimoine foncier de la SPLT et devrait engranger la moitié des bénéfices des opérations de viabilisation et de vente dans le cadre des activités de la SPLT où il est actionnaire, on le rappelle, de 50 %. Tout est ainsi bien qui finit bien.

Possible action en justice contre «Boukhater» et un œil qui lorgne les terrains de Sama Dubaï.

Signalons que la SPLT avait fini 2011 avec un résultat net (RN) de 6,8 MDT pour un chiffre d’affaires (CA) de 30,1 MDT. Des performances en baisse, depuis 2008 (CA de 51,5 MDT et RN de 2,5 MDT), malgré la hausse de 2008 due à la vente de terrain à la société Boukhater dont le gros chiffre impactera positivement les années suivantes, jusqu’à 2010. A l’heure actuelle, la SPLT voit même sa trésorerie chuter de 55 MDT en 2010 à 19 MDT. En cause, la baisse de son patrimoine foncier. La restitution des terres donne donc de l’air aux poumons de la SPLT.

Cette dernière se dessine même de nouvelles perspectives et voit, sous l’effet de la Révolution, plus grand. Ridha Trabelsi nous indique, à cet effet, que la SPLT a fait montre de son désir de reprendre le projet de Sama Dubaï, au cas où il deviendrait définitif que l’entrepreneur Emirati se dessaisisse du projet. La demande en a été officiellement faite, par lettre au gouvernement tunisien, en date du 5 octobre 2011. «Nous ne ferons pas dans l’immensité du projet initial, mais nous participerons au moins à une meilleure promotion de cette zone du Lac», précise le DG de la SPLT.

Ce dernier nous annonce aussi que son entreprise avait vendu 250 hectares à la société Boukhater qui devait réaliser le projet de «Sport City», pour un montant de 133 MDT. Un prix jugé «équitable» par le DG de la SPLT, même si c’est une vente qui reste en dehors des pures raisons sociales de la SPLT (la vente de terrains nus). «Jusqu’à présent, le projet de Boukhater n’a pas été réalisé et l’accord entre Boukhater et l’Etat tunisien n’a pas encore été exécuté», prévient Ridha Trabelsi qui ajoute que «nous nous considérons lésés». Devant cette situation, la SPLT a envoyé une lettre au gouvernement tunisien pour attirer son attention. Et Ridha Trabelsi de conclure que «une action en justice n’est pas à écarter».

Khaled Boumiza.

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