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Tunisie : Le commerce électronique malade de son financement

Face à la recrudescence du chômage en Tunisie pour s’établir à 800000 sans emploi, le gouvernement privilégie le recours aux micros projets ou micro emplois. Une démarche qui demeure nécessaire certes, mais qui semble insuffisante pour satisfaire la demande de ces chômeurs compte tenu les problèmes confrontés.

C’est le cas des jeunes entrepreneurs ayant choisi le web pour créer leurs propres projets, plus précisément les sites marchands.

En effet, le commerce électronique ne cesse de séduire de plus en plus des jeunes tunisiens, et d’ici 2015, le nombre des sites marchands devrait être porté à 750. Pourtant rien n’a été fait ou si peu en termes d’encouragement à l’investissement.

Malgré les atouts offerts et le grand potentiel d’internautes existant dans le pays, soit 4 millions d’usagers des réseaux sociaux, les politiques tunisiennes tardent à mettre en place une stratégie claire, qui soutiendra nos jeunes à créer leurs sites.

En effet, la Tunisie, malgré la prise de conscience en matière de l’importance de « E-business », tarde à prendre les mesures nécessaires afin de stimuler le secteur privé. Nombreux entrepreneurs souffrent encore et déplorent surtout la contrainte relative au financement.

Lazhar Bennour, directeur du développement du commerce électronique et de l’économie immatérielle au ministère du Commerce et de l’Artisanat, relève, dans une déclaration à Africanmanager, que les difficultés rencontrées sont multiples.

D’après le diagnostic effectué auprès des parties intervenantes depuis janvier dernier, le commerce électronique fait face à plusieurs lacunes qui sont liées essentiellement au financement des projets. Le diagnostic démontre l’absence des mesures d’encouragements ou même des lignes spécifiques favorisant la création des sites marchands.

Au niveau des jeunes entrepreneurs, Lazhar Bennour souligne que ces derniers n’accordent pas une grande attention à la question promotionnelle et communicationnelle au sein de leurs business plan. Ils se concentrent sur l’aspect technique. Chose qui a compliqué leurs contacts avec les institutions bancaires, trop exigeantes pour le volet « communication ».

Mais ceci n’a jamais été l’unique facteur de réticence des nos jeunes. Lazhar Bennour considère qu’il y a une autre grande contrainte qui fait obstacle au développement du commerce électronique dans nos murs. Il s’agit de la crise de confiance au sujet de la sécurisation des opérations du paiement électronique, considéré comme étant le principal frein qui bloque le développement d’un cybermarché en Tunisie.

Le système de labellisation est une nécessité pour promouvoir l’E-commerce

Aujourd’hui, l’heure est à la recherche des solutions. Lazhar Bennour affirme que les efforts se poursuivent au sein du ministère de tutelle en collaboration avec les différents intervenants afin de redynamiser le secteur d’E-commerce.

Lazhar Bennour, annonce, dans ce cadre, la création prochainement de la chambre syndicale du commerce électronique au sein de l’UTICA. Cet organisme syndicale sera une opportunité pour mettre le doigt sur les lacunes ayant entravé le développement du ce type de commerce. Et de préciser « Avoir un interlocuteur du métier nous aidera à diagnostiquer la situation, approfondir la réflexion et proposer des meilleures solutions pour y faire face ».

Le responsable estime que, pour résoudre la problématique du commerce électronique, il faut mettre en place un système d’encouragement à l’investissement. L’absence de ce système d’appui handicape énormément la croissance d’E-Commerce.

Pour remédier à cette situation, Lazhar Bennour estime que les différents intervenants devront mobiliser pour la mise en place de mesures d’incitations financières. Ces mesures pourront stimuler plus d’investisseurs et faciliter leur démarche de créer leurs propres projets.

Encourager le développement de ce type d’activité nécessite aussi la mise en place d’un système de labellisation à l’instar de Maroc et la France. Il est important de noter que 5 experts seront formés à l’étranger pour instaurer ce système.

Avec ces initiatives, peut-on estimer, alors, que le commerce électronique connaîtra enfin son décollage avec cette démarche innovante? Attendons voir!

Wiem Thebti

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