AccueilLa UNETunisie : Le congrès d’Ennahdha à l’enseigne du consensus et du rassemblement

Tunisie : Le congrès d’Ennahdha à l’enseigne du consensus et du rassemblement

Le président de la commission de préparation du 9ème congrès du mouvement Ennahdha, Riadh Chaâibi, a donné, jeudi, au palais des expositions, au Kram, le coup d’envoi aux travaux dudit congrès qui se tient du 12 au 14 juillet 2012 sur le thème « Notre avenir est entre nos mains ». Le mouvement Ennahdha, le parti dominant à l’Assemblée nationale constituante (ANC), après les élections du 23 octobre 2012 et qui conduit la troïka au pouvoir, tient, pour la première fois publiquement, son congrès, en Tunisie, après avoir été interdit, pendant plus de trois décennies.

Cinq congrès tenus, en Tunisie, dans le secret, ont précédé le 9ème du nom du mouvement Ennahdha après l’obtention par le mouvement Ennahdha, la légalisation de son action, le premier mars 2011.

Ces assises qui doivent élire une direction du parti, pour la prochaine étape, se tiennent après le parachèvement du renouvellement des 261 bureaux locaux et régionaux du parti et l’élection de 1103 congressistes.

Ces derniers vont discuter quatre motions. La première est la motion générale qui doit définir l’orientation du parti, sa vision d’avenir et sa lecture de l’étape actuelle et de la situation politique générale dans le pays, alors que la deuxième est la motion politique qui va exposer le point de vue du parti concernant l’action politique.

La troisième est la motion sociale et la quatrième est la motion interne sur la base de laquelle, le parti va parachever ses fondements juridiques et organisationnels et mettre en place ses statuts et son règlement intérieur. Le président de la commission de préparation du congrès, Riadh Chaâibi, a indiqué, à l’agence TAP, que de nombreuses questions seront discutées, au cours de ce congrès. IL s’agit, notamment, de la présentation de la conception du parti pour l’Etat tunisien et son régime politique, la question du consensus et des alliances politiques, au cours de cette période transitoire vécue par le pays.

Il a ajouté qu’il « y a une volonté d’élever les coalitions au niveau d’alliances stratégiques » en raison du besoin d’une démocratie consensuelle exigeant des coalitions à long terme ».

Le 9 congrès du mouvement Ennahdha enregistre la présence de politiciens nationaux et étrangers, en l’occurrence Khaled Mechaal, président du bureau exécutif du mouvement islamiste palestinien Hamas, le membre du comité central du mouvement palestinien « Fatah», Abbas Zaki, le vice-président de la République du Soudan, Nafaa Ali Nafaa, le président de l’Assemblée Générale Constituante, Mustapha Ben Jâafar, et les membres du mouvement Ennahdha au gouvernement et à l’ANC.

Sont présents également au congrès, des représentants des partis politiques, des associations nationales et professionnelles et plusieurs ambassadeurs accrédités, à Tunis, en plus de députés du parlement européen et des représentants des partis de pays arabes, européens et islamiques (la France, l’Espagne, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, le Maroc, l’Egypte, l’Algérie, la Libye, La Syrie, le Liban, la Jordanie…).

Congrès du « rassemblement et de l’unité du peuple »

Le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé que la tenue du congrès du parti « publiquement » et non dans la clandestinité « est l’un des fruits de la révolution tunisienne qui a renversé la dictature », soulignant que « ce congrès est celui du rassemblement et de l’unité du peuple tunisien ».

Il a appelé à « consacrer le consensus national, dont le pays a besoin en cette étape », et à « une réconciliation nationale basée sur la reddition des comptes et le rétablissement des droits ».

S’adressant aux tunisiens, Rached Ghannouchi a promis que le Mouvement « ne trahira pas ses engagements à parachever le processus de la révolution », indiquant que « tous les courants politiques et idéologiques peuvent coexister en Tunisie dans la paix et la concorde ».

« La Tunisie est entre de bonnes mains », a-t-il rassuré, considérant que les problèmes qu’elle connaît aujourd’hui sont « conjoncturels » et « normaux pour un pays qui vit une transition démocratique ».

« Le mouvement est ouvert à tous ceux qui ont milité pour défendre son existence et ses principes », a-t-il encore lancé.

Le secrétaire général du parti Hamadi Jebali a indiqué, pour sa part, que le congrès constitue un « événement » marquant « entre le passé du Mouvement basé sur l’appartenance arabo-islamique, son présent ouvert à tous les courants politiques et œuvrant pour la consécration du consensus et son avenir qui aspire à une meilleure position à travers le renouvellement des structures et des institutions du parti ».

Le mouvement Ennahdha a replacé la question de la modernisation de la Tunisie indépendante « d’une opposition entre Islam et modernité, consacrée par les précédents régimes, à un projet conciliant islam et modernité », a-t-il enchaîné.

Hamadi Jebali a, d’autre part, fait remarquer que les précédents congrès du Mouvement, en Tunisie et à l’étranger, étaient toujours liés à la situation des libertés et de la démocratie dans le pays « ce qui montre que la question des libertés est fondamentale dans les constantes du Mouvement et de son action militante durant quatre décennies ».

Il a, par ailleurs mis en garde contre les dangers des revendications excessives, appelant à faire face à la contre-révolution et à ses « résidus ».

« La priorité est aujourd’hui de faire parvenir la révolution aux institutions et de développer l’expérience de la coalition qui constitue un choix stratégique », a-t-il insisté, ajoutant qu’il faut également « accélérer la promulgation des lois de la justice transitionnelle, contrôler la dette extérieure, compter davantage sur les capitaux nationaux et améliorer les services ».

Le secrétaire général du parti et chef du gouvernement provisoire a appelé les partisans du Mouvement à œuvrer pour réussir les prochaines élections et à renforcer la position d’Ennahdha dans le paysage politique.

Il a, en outre appelé à poursuivre la mise à niveau des cadres du parti « pour atteindre les plus hauts niveaux de compétence », et à réformer ses institutions en élargissant les consultations et en s’ouvrant sur toutes les énergies et les idées. Il s’agit de « préserver la capacité du Mouvement en tant que force de modération qui polarise toutes les compétences », a-t-il conclu.

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