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Tunisie : Le déficit de gouvernance coûte aux banques 20% de créances douteuses

La Tunisie a été confrontée à une mauvaise gouvernance qui s’est manifestée par l’interférence du politique à tous les niveaux, la violation systématique des règles de droit, l’arbitraire de l’administration, la non transparence, la corruption  à petite et à grande échelle, la non responsabilisation avec l’absence d’obligation de rendre des comptes au public et l’absence de visibilité étouffant l’investissement local et étranger    et empêchant les entreprises à utiliser pleinement leurs capacités productives (gaspillage des ressources), voilà le tableau que le gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli a brossé de la gouvernance en Tunisie sous le régime déchu, à l’ouverture, jeudi,  du colloque international sur  « Le Système financier Tunisien : un nouveau mode de gouvernance au service de la performance économique ».

Ce dysfonctionnement n’a pas mis à l’abri le secteur bancaire dont la fragilité et  la vulnérabilité se sont exprimées à travers un  taux de créances douteuses de  20%  du total des crédits et la faible contribution de la bourse au financement de l’activité. Au demeurant, l’entreprise tunisienne s’est repliée sur elle-même en évitant toute ouverture sur le marché financier dans le but d’échapper à l’affairisme, le clientélisme et le chantage.

C’est pourquoi  les banques centrales et d’abord la BCT devraient suivre une bonne gouvernance, tant au niveau interne et qu’externe. La gouvernance interne porte sur l’organisation administrative,  les procédures d’élaboration de la décision, l’articulation entre les différentes directions, le suivi et l’évaluation de la politique monétaire, alors que la  gouvernance externe porte sur les modalités de la relation de la Banque Centrale avec son environnement extérieur.

La transparence de la Banque Centrale  permet de réduire  l’incertitude autour de la politique monétaire, du taux d’intérêt et du taux d’inflation, de rendre les actions de la Banque Centrale plus crédibles et plus accessibles au public, ce qui renforce le soutien à la politique monétaire adoptée et de promouvoir la stabilité des prix, qui permet d’augmenter davantage la croissance économique à long-terme.

Abordant la question de l’indépendance de l’institut d’émission, Kamel Nabli a souligné que  les principes fondamentaux des sociétés démocratiques sont tout à fait compatibles avec une Banque Centrale indépendante qui exerce librement son instrument de politique économique et qui accomplit un mandat qui lui est conféré par le pouvoir politique. Toutefois,  l’indépendance de la Banque Centrale ne signifie pas qu’elle soit totalement libre sans aucune responsabilisation, mais au contraire, l’indépendance de la Banque Centrale est associée avec la prise de mesures de responsabilisation et de transparence y compris les dispositions de la supervision financière.

Il a rappelé à cet égard que  l’Assemblée Constituante a consolidé le statut d’indépendance de la BCT, ce qui a conforté la confiance des opérateurs économiques nationaux, des marchés financiers internationaux et des agences internationales de notation (les notations sont toujours maintenues). 

Pendant la dernière année, la BCT a aussi réformé et renforcé le rôle de son conseil d’administration. En outre, pour assurer la transparence, la BCT continue à publier plusieurs documents, à organiser des séminaires ouverts à tous les chercheurs, tant à l’intérieur de la banque qu’à l’extérieur. La BCT considère qu’il est important de mener une politique de communication ouverte et efficace avec le public (en particulier les rapports avec les médias et la presse).

D’autre part, il a indiqué que la bonne gouvernance au niveau des institutions financières est un levier indispensable pour la croissance économique de notre pays.

La consolidation de la confiance dans le marché financier à travers ses différentes composantes passe inévitablement par l’amélioration de notre régulation financière appelée elle-même à se hisser au niveau des règles requises de transparence et de reddition.

Ainsi, tous les régulateurs et tous les organes de supervision du secteur financier sont invités à consolider leur coopération et ne doivent jamais se considérer exempts des obligations de bonne gouvernance.

« Donner l’exemple, nous invite à nous imposer les règles les plus strictes en matière de transparence et de communication avec la communauté financière et avec un public de plus en plus avide d’avoir une information de qualité pouvant réconforter sa confiance dans les établissements financiers    et l’orienter en matière d’épargne et d’investissement », a conclu le gouverneur de la BCT.

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