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Tunisie : Le Développement régional fera-t-il sa révolution ?

Regardé à juste titre comme le talon d’Achille de la politique socioéconomique de la Tunisie et ayant été le déclencheur majeur de la Révolution du 14 janvier, le développement régional a désormais l’ambition de devenir l’élément fédérateur d’une stratégie qui intégrera les régions intérieures dans le cercle vertueux de la croissance  et plus encore du développement.

C’est en tout cas le dessein qui anime les organisateurs des « Assises du développement régional » qui se tiennent, jeudi et vendredi à Tunis, et qui doivent déboucher sur une plateforme aussi largement mobilisatrice que possible sous la forme d’un « Livre blanc » posant un diagnostic franc de l’état des lieux dans les régions dites intérieures et formulant des recommandations précises et dûment concertées, fondatrices d’une stratégie qui se veut révolutionnaire au vrai sens du terme.

En fait, il s’agit d’une nouvelle vision dont le ministre du Développement régional, Abderrazak Zouari a dit qu’elle s’adosse à un préalable qui a fait défaut jusque-là: la  responsabilisation des régions à l’égard de leur propre développement économique et social. Cette responsabilité exige des institutions locales démocratiquement élus, transparentes et compétentes, une infrastructure adaptée, une politique fiscale et financière appropriées et une bonne coordination avec l’Etat, préconise le ministre.

Plus encore, Ces assises sont conçues comme un « espace de débat ouvert pour forger un nouveau modèle de développement spatial et social de la Tunisie ». Et prenant le ministre au mot, maints intervenants qui s’offusquaient, de prime abord, d’assister, à leur corps défendant, à des exposés présentés exclusivement en langue française, ont dit leur fait aux organisateurs, ce qui a amené ceux qui prendront la parole par la suite de s’exprimer dans les deux langues , ce qui pouvait satisfaire les uns et les autres, ces derniers étant des invités étrangers , principalement, français et polonais.

La suite des événements devait confirmer qu’il ne s’agissait là que de préliminaires à un réquisitoire sans concessions fait au « Livre blanc » auquel nombre d’orateurs, censément originaires des régions intérieures ont fait le reproche récurrent d’être un « condensé de concepts administratifs qui n’ont aucun rapport avec la réalité des régions de l’intérieur, et esquissés sans la moindre consultation des intéressés ». Tout au plus, soutiennent-ils, les données recueillies l’avaient été auprès des sources tout aussi administratives régionales et mêmes pas locales qui ne donnent pas une photographie exacte de la vie des gens dans les gouvernorats de l’intérieur. C’est le cas d’un intervenant qui s’est insurgé contre l’assertion selon laquelle la région la plus défavorisée du territoire n’affiche qu’un taux de pauvreté de 3,8%. Ce qui a fait dire à un autre que la plupart des données contenues dans l’exposé sur l’état des lieux dans les régions intérieures sont erronées, dont il faut nullement tenir compte pour élaborer la stratégie de développement régional.

Abondant dans ce sens et se livrant à une philippique en règle, un orateur a décrété que « personne n’a de plan pour l’après-Révolution » alors qu’un autre a pris sur lui d’affirmer que « le gouvernement de transition n’a pas la légitimité d’élaborer la stratégie de développement régional et qu’il ferait mieux de laisser cette charge au gouvernement qui sera issu de la prochaine assemblée constituante ».

Le fait est cependant que même si la stratégie proposée ne semble pas dûment concertée dans tous ses compartiments, elle ne s’en signale pas moins par un attelage d’axes et d’approches qui ont, par bien des côtés, vocation à servir de cadre pour des mécanismes dont les régions défavorisées pourraient tirer un bénéfice partagé. Car, l’obligation ardente qui la guide est cette nécessité devenue impérieuse de doter ces régions de tous les attributs de développement accordés jusqu’ici aux régions côtières , et surtout de les  arrimer  sans plus tarder à une nouvelle architecture de développement où l’emploi aura la priorité la plus absolue et les infrastructures auront la place idoine pour les désenclaver en termes de croissance et d’investissement.

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