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Tunisie: Le fléau de la corruption, ce mal qui ronge économie, investissement, société et institutions !

La corruption est définie comme  la perversion ou le détournement d’un processus  ou d’une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d’obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d’obtenir une  rétribution en échange de sa bienveillance.  

Elle conduit en général à l’enrichissement personnel du corrompu ou à l’enrichissement de l’organisation corruptrice. Une pratique qui peut être tenue pour illicite, selon le domaine considéré  comme  par exemple le commerce, les  affaires, la  politique…C’est dans ce contexte que  l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises  a présenté, vendredi, à Tunis, les résultats d’une enquête sur l’indice de la perception de la corruption par les citoyens.

L’enquête relève que  36,6% des ménages pensent que le niveau de corruption est resté le même sur les deux dernières années, tandis que 34,1% affirment que le niveau a diminué. 86% des Tunisiens considèrent la corruption comme un problème socio-économique très grave, suivi par la violation des droits de l’homme (84%) et le chômage (74,2%).  

11% seulement pensent que ce fléau a augmenté, au cours de la même période. S’agissant des secteurs les plus touchés par la corruption, les personnes interrogées estiment que tous les secteurs (public et privé) ont été touchés. L’étude réalisée, durant les quatre dernières semaines, révèle que le secteur le moins touché par la corruption est celui de l’armée (8,9%).  Les personnes interrogées estiment en effet que ce corps a beaucoup participé au rétablissement de l’ordre dans le pays.

Toujours selon la même enquête, la police est perçue par 71,9% des enquêtés comme le secteur le plus corrompu, suivi par les partis politiques (70,2%), la douane (57,2%) et le gouvernement de transition (56,8%). Environ  56,7% des personnes interrogées  affirment que le gouvernement tunisien ne dispose pas d’une politique de lutte contre la corruption, contre seulement 15% qui affirment le contraire. Ensuite, le système juridique représenté par les avocats est de l’ordre de  41,4%, et occupe la 5ème place alors que les juges se situent à la 6ème place avec 38,8% dans le palmarès des secteur les plus corrompus.Concernant les attitudes adoptées face à des pratiques de corruption, 54% des répondants à l’enquête affirment être passifs face à un acte de corruption, alors que 42,7% restent inébranlables devant ce genre de phénomène et ont recours aux autorités face à un comportement de corruption. En outre, 89% des enquêtés affirment n’avoir jamais fait de versement illégal au cours de cette année (2011), contre 11% qui avouent avoir recours à ce genre de comportement seulement par obligation. La présentation des résultats de l’étude  sur la corruption a donné lieu  à un débat auquel ont participé les représentants de plusieurs entreprises tunisiennes qui ont discuté des  mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène jugé désastreux. Selon eux, la corruption existe  partout, elle n’est pas un phénomène limité  aux pays riches ou pauvres, aux pays démocratiques ou non. Elle est surtout le symptôme des maux profonds de l’économie, de la politique, de la société et de l’éthique dans le monde. 

Un intervenant, le représentant du Groupe « Poulina » , a affirmé que la corruption a des conséquences particulièrement négatives pour les PME et les nouvelles entreprises parce qu’elle favorise un environnement concurrentiel déloyal, fausse les règles des échanges économiques, et le libre commerce ne peut pas se dérouler efficacement. Nicola Ehlermann, conseillère principale à l’OCDE, a, pour sa part, insisté  sur la nécessité de combattre la corruption  dans les entreprises et les différentes institutions afin de favoriser la bonne gouvernance.

« Il est primordial de renforcer les systèmes d’imputabilité, la transparence et la participation publique au processus de gouvernance dans tous les pays ».Emmanuel Montaini, directeur adjoint pour les affaires Internationale du MEDEF, a affirmé que la corruption existe  partout, elle n’est pas un phénomène spécifique aux pays riches ou pauvres, aux pays démocratiques ou non. Elle est surtout le symptôme des maux profonds de l’économie, de la politique, de la société et de l’éthique dans le monde. La Tunisie nouvelle devrait intensifier la lutte contre la corruption dans le but de  réduire l’abus de pouvoir au profit d’un gain personnel. Les parties concernées dans les entreprises privées or publics sont appelées à redoubler d’efforts dans la lutte contre ce phénomène qui affecte l’entreprise en général. 

Lors de son intervention, Slim Kchouk, directeur général de Siemens Tunisie, a précisé que « nous sommes appelés à diagnostiquer les maux de la société et d’essayer de trouver des réponses collectives afin de participer avec efficience au changement attendu de part et d’autre. La corruption est l’un des problèmes qui minent le pays. Les différents protagonistes sont appelés à contribuer à l’élaboration de mesures concrète ». 

Enfin,  Hédi Sellami, directeur général de Tunisie Câbles,  a estimé que la révolution est sans doute l’expression brusque d’une volonté ferme de rupture avec la mauvaise gouvernance. L’entreprise tunisienne ne peut plus aujourd’hui ignorer  la corruption sous l’ancien régime du président déchu.Dans cette nouvelle ère,  il importe d’intégrer certaines valeurs fondamentales telles que la transparence, le droit à l’information, la responsabilité des dirigeants, la nécessité de contrôle de l’exercice des pouvoirs, l’éthique, la responsabilité sociétale, affirme –t-il.

Nadia Ben Tamansourt

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