Après un an de retard, les Canadiens d’origine tunisienne viennent d’exhorter le gouvernement d’Ottawa à agir sans délai pour saisir les avoirs détournés par la famille du président déchu Ben Ali, et cachés au Canada.
« Nous ne comprenons pas pourquoi le Canada n’agit pas plus vite et de façon plus rigoureuse», a déclaré la porte-parole du Collectif tunisien du Canada, Sonia Djelidi. « Le peuple tunisien besoin de cet argent. »
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a fourni des informations supplémentaires sur la saisie des fonds de la famille et des proches de l’ex-président – volés dans les caisses publiques de la Tunisie durant des décennies de régime corrompu – en réponse à une question posée, mercredi, par la députée du Nouveau Parti Démocratique(NDP), Hélène Laverdière.
Baird a affirmé que le piège se referme autour de membres de la famille du dictateur déchu tunisien, dont les actifs sont saisis dans le cadre de la loi sur le gel des avoirs des responsables étrangers corrompus, adoptée, en mars 2011. La loi stipule que l’argent sera restitué au gouvernement tunisien.
Le gouvernement canadien a établi une liste nominative de 123 membres du clan Ben Ali sur un site Web les présentant comme « des personnes étrangères politiquement exposées. » Tous ceux qui y sont cités sont sujets à un gel des avoirs, qui interdit à quiconque au Canada de les avoir comme partenaires dans une entreprise ou de conclure avec eux des transactions financières. Baird a déclaré que plus 2,5 millions de dollars d’avoirs ont été gelés, y compris une propriété résidentielle évaluée à 2,55 millions de dollars et des comptes bancaires d’un montant de 122 000 $.
Sonia Djelidi a estimé à 2,5 millions de dollars de fonds détournés, ce qui est une goutte d’eau comparé à la richesse globale de la famille.
«Ces familles contrôlaient plus ou moins 40 pour cent de l’économie tunisienne», a déclaré Djelidi.