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Tunisie : Le quasi aveu d’impuissance du gouvernement face à la contrebande !

« Lutter contre la contrebande, une responsabilité partagée», tel est le thème d’un séminaire organisé, lundi 21 mai 2012, par le ministère des Finances à Sfax. Des hommes d’affaires, des commerçants ainsi que des grossistes ont pris part à cet événement. En effet, le dossier de la contrebande ne cesse de prendre de l’ampleur. Jusqu’au 18 mai 2012, la valeur des produits des produits saisis par la douane tunisienne a atteint environ 53,5 millions de dinars. Ce chiffre était d’environ 45 millions de dinars jusqu’au mois d’avril de la même année, soit plus que la valeur enregistrée durant les années précédentes qui a été aux alentours de 42MD. C’est dans ce cadre que s’est tenue cette rencontre qui vise à proposer des mesures concrètes pour combattre ce fléau qui ne pourrait être que nocif pour l’économie nationale.

Qui est responsable de la protection et du contrôle ? Comment peut-on faire face à ce phénomène ? Avec quels moyens ? Et quelles sont les responsabilités des Tunisiens ? Telles sont les principales interrogations soulevées, lors de cette rencontre. Lutter contre la contrebande est la tâche principale de l’organisme de contrôle du pays vu son lien étroit avec la sécurité, la santé, la protection de l’économie et de l’environnement. Il est urgent aujourd’hui de déployer davantage d’efforts et imposer de nouvelles mesures pour protéger l’économie tunisienne qui devient de plus en plus fragilisée à cause de ces pratiques.

Selon Slim Besbes, secrétaire d’État auprès du ministre des Finances, la lutte contre la contrebande est la responsabilité de tous les Tunisiens. « Ce n’est pas uniquement la tâche du gouvernement », a expliqué Selim Besbes appelant, à cette occasion les médias à s’assurer de la véracité des chiffres leur publication et même à mener des investigations pour pouvoir disposer de chiffres exacts. Jusqu’au mois d’avril 2012, l’essence a enregistré un taux de croissance estimé à 6,6%, tandis que le gasoil a enregistré une baisse de 11,9%, soit une baisse au total de 8,3% par rapport à l’année 2010. Selon lui, cette baisse n’est pas due au phénomène de la contrebande mais plutôt à une baisse au niveau de l’activité économique.

La prolifération des conflits sociaux (agressions physiques et violences verbales) et l’absence d’une réponse inappropriée à la violence, ont contribué à l’expansion du fléau de la contrebande. Tout cela a empêche aussi les services de la douane à accomplir convenablement leurs tâches bien que la sécurité dans les frontières notamment à Ras Jedir demeure toujours précaire.

Expliquant les causes de la propagation du phénomène de la contrebande, Selim Besbes a cité le mauvais état de l’infrastructure et l’absence d’une coordination entre les différents services intervenants. Cela est dû aussi à la détérioration de la situation sécuritaire aux frontières et la densification des filières frontalières et sahariennes utilisées par les contrebandiers.

Habib Dimassi, directeur général de la concurrence et de la recherche financière au ministère du Commerce a appelé, de son coté, à lutter, dans les meilleurs délais, contre ce phénomène qui sape les efforts visant à réduire la consommation notamment en ce qui concerne les produits subventionnés par l’Etat. Une hausse de 20% au niveau de la consommation a été enregistrée suite aux opérations de la contrebande. Selon lui, les gens ont recours à la contrebande en raison des difficultés entachant l’octroi des autorisations. Le recours à la contrebande est un moyen pour échapper aux droits de douane.

De ce fait, Habib Dimassi a recommandé de prendre des mesures urgentes et pertinentes à travers la révision à la baisse de la subvention de l’Etat.

Au demeurant, le secrétaire d’Etat a appelé à revoir le cadre réglementaire régissant l’export et l’import ainsi que les circuits de distribution. Il a recommandé aussi le renforcement des dispositifs concernant l’organisation de l’exportation des produits agricoles vers la Libye.

Le Secrétaire d’État auprès du ministre des finances a aussi suggéré de protéger les points de passage contre les contrevenants, de coordonner avec la partie libyenne la lutte contre ce phénomène et créer des projets de développement dans les régions frontalières.

Khadija Taboubi

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