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Tunisie : Le taux de croissance de 3,5% annoncé par Jebali va au-delà de ce que prévoient les analystes internationaux

Indubitablement, c’est l’une des très rares fois où le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, annonce de bonnes nouvelles, sur le front économique, même si les chiffres signalés ne font pas l’unanimité au sein de la communauté financière, surtout internationale, s’agissant particulièrement le taux de croissance prévu pour l’année en cours.

Globalement, le chef du gouvernement parle d’un rendement de l’économie tunisienne durant le premier trimestre 2012 qui a connu une  » amélioration progressive », ce qui permet d’espérer voir un taux de croissance positif de 3,5% en 2012 et la création de près de 75. 000 emplois, dont 25 mille dans la fonction publique.

Abondant dans ce sens, lors de son intervention à l’ouverture des consultations budgétaires pour 2013, il a affirmé que le PIB tunisien s’est amélioré en glissement annuel de 4,8% durant le premier trimestre 2012, non sans avoir évoqué « l’amélioration du climat d’investissement dans le pays à la lumière des indicateurs enregistrés dans les cinq premiers mois 2012, où les importations de bien d’équipement ont progressé de 11,1%. »

Durant les quatre premiers mois de cette année, l’afflux des investissements directs étrangers (IDE) s’est accru de 19,3% et les recettes touristiques d’environ 36%, a-t-il encore précisé, expliquant que ces indicateurs « mettent en relief la capacité de la Tunisie à pouvoir sortir de cette phase difficile », durant laquelle, « le déficit budgétaire devrait diminuer et celui de la balance courante des paiements s’établirait à 6,6% du PIB ».

Toutefois, le niveau des échanges commerciaux de la Tunisie a baissé à cause de la conjoncture économique internationale difficile et la hausse des prix des denrées alimentaires, ce qui  » exige une plus grande veille », a averti Hamadi Jebali.

Le premier bémol à cet optimisme est venu du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli qui a affirmé, devant le même auditoire, que le déficit de la balance des paiements de la Tunisie qui se situe actuellement à 4%, pourrait aller jusqu’à 10% à l’avenir, si des politiques énergiques n’étaient pas mises en place.

Il a fait remarquer, en outre, que les pressions inflationnistes continuent non seulement à cause des prix des produits alimentaires, mais aussi des besoins des liquidités chez les banques, notant à ce propos que le refinancement effectué par la BCT a atteint 5000 millions de dinars, soit l’équivalent de 95% des fonds propres des établissements de crédit.

Parlant de la prochaine étape, Mustapha Kamel Nabli, a évoqué des « défis importants », notamment la crise en Europe qui représente, a-t-il dit, un handicap énorme pour l’économie tunisienne, aggravé par le peu de marges dont la Tunisie dispose pour y faire face.

Mais le bémol le plus funeste a été mis par l’International Crisis Group qui constate, dans son rapport de ce mois, que « les griefs économiques qui ont été derrière le soulèvement du 14 janvier couvent encore sous la surface » et qu’ils pourraient refaire surface pour atteindre une phase de pleine ébullition. « Les causes économiques et sociales qui ont déclenché le soulèvement voici un an et demi sont loin d’être maîtrisées, ni même gérées de manière adéquate ou discutées.  »

Ayesha Sabavala, analyste à l’unité « Economist Intelligence » ajoute, pour sa part, que, « avec les craintes d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone Euro, et les problèmes des obligations espagnoles qui se profilent à l’horizon, les possibilités de croissance pour la Tunisie en 2012 ne semblent pas très prometteuses. »

La revue « Arabian Business » rappelle, à ce propos, que les prévisions du Fonds monétaire international concernant le taux de croissance en Tunisie, tablent sur 2,2%, en 2012, alors que « Economist Intelligence Unit » estime ce taux à 2,8% et qu’il pourrait baisser si la croissance dans la zone Euro descend sous le taux estimé à 0,7%.

Le taux de chômage et la lutte contre la corruption doivent figurer en tête de l’agenda du gouvernement tunisien, affirme Sabavala qui estime que c’est là « la seule façon pour la Tunisie de sortir de la récession et renouer avec la croissance. Le prochain défi va être le déficit budgétaire et le déficit courant qui empêcheront le gouvernement de solliciter les marchés financiers et y emprunter à un moment où le coût de l’emprunt a augmenté », dit-elle.

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