AccueilLa UNETunisie : Les charrettes de Jbali à l’épreuve de la bonne gouvernance!

Tunisie : Les charrettes de Jbali à l’épreuve de la bonne gouvernance!

Demain vendredi 27 avril, les chefs d’entreprises publiques se réuniront avec Abderrahman Ladgham, le «Monsieur anti-corruption» du Gouvernement de Hamadi Jbali. Auparavant, les désormais mal-aimés des nouveaux gouvernants tunisien, s’étaient regroupés en une Association pour défendre leurs droits et lutter contre la dégradation de leur image, préméditée ou naturelle du fait de la Révolution, auprès d’un gouvernement qui ne cache plus sa volonté de récompenser ceux qui s’étaient «illustrés» [en fait par leur absence du pays à l’heure de la Révolution] contre la dictature de Ben Ali, comme ils s’étaient déjà partagé l’héritage de fauteuils laissés vacants  par Ben Ali qui fuyait.

Cette réunion intervient, faut-il le noter, dans une conjoncture économique caractérisée par un assaut des demandeurs, intempestifs et empressés, d’emplois et par la baisse de leur productivité.

Ladite réunion intervient aussi dans une atmosphère tendue, depuis les premières nominations, des gouverneurs d’abord, des sous-préfets ensuite et dernièrement des PDG de plusieurs entreprises publiques. Des nominations contestées et sur la qualité de quelques nouvelles nominations, et  sur la manière, plutôt cavalière dont ont été faites ces nominations.

D’abord, celles de la TV nationale où le premier responsable était un très proche d’Ennahdha. Ensuite du rédacteur en chef des journaux TV. Des nominations où la volonté  de mainmise du parti au pouvoir et de son gouvernement Nahdhaoui sur cet outil de mass-médias était à peine voilée, tant elle  était précédée par une campagne de déclarations, dont on ne peut que douter qu’elle était préméditée,  intempestives aussi, dénigrantes et accusatrices les une autant que les autres. Des nominations qui ont soulevé un tollé général dont les échos s’étaient vivement fait entendre jusque dans l’Agora de la Constituante. Vainement cependant, puisque ces nominations s’étaient poursuivies, en cascades non interrompues par le vacarme des Députés de la Constituante, auquel les oreilles de la troïka sont restées sourdes , étant bien calée dans les chaises du pouvoir et bien décidée à terminer son plan de prise de «la Bastille» de l’Administration tunisienne que le ministre de la Réforme administrative menaçait d’épuration.

Depuis, le gouvernement de Hamadi Jbali, apôtre de la bonne gouvernance dont il reprochait  l’absence chez  le Président déchu,  semble avoir assimilé «la leçon» et les toutes dernières nominations en ont administré  l’irréfutable preuve. Faisant fi des règles de bonne gouvernance, réclamant à cor et à cri, comme l’a fait le ministre des Domaines de l’Etat Salim Ben Hamidane que c’est lui qui commande, le gouvernement Jbali cache désormais son jeu, nomme en catimini, veillant à ne rien laisser filtrer et sans avertir même les concernés, leur laissant le non plaisir de découvrir leur renvoi dans le Jort que certains PDG liront dans des chemises kraft apportées par leurs secrétaires.  Habib Belaïd, ancien PDG de la Radio Tunisienne qui n’avait rien vu arriver et qui n’a même pas été contacté après la nomination de son prédécesseur, en a fait les frais. C’est le  cas aussi de l’ancien responsable de la Commission Supérieure des Marchée qui n’a pas été mis au courant alors que la décision de son renvoi avait été déjà prise, comme pour le cas du PDG de la Radio, depuis au moins une semaine. Bien avant lui, il y avait le cas de l’ancien Gouverneur de Médenine.

Toutes ces nominations ont été faites de manière très cavalière, sans aucun égard pour les personnes renvoyées, pourtant appelées au titre du devoir à la Nation pour servir les intérêts de cet Etat et qui rappellent les manières grotesques de l’ancien Président Ben Ali, apparemment dûment héritées par ceux qui répétaient à ceux qui voudraient bien les entendre qu’ils rompront  avec les pratiques de l’ancien régime. Des méthodes, en tout cas de l’avis de tous les observateurs de la scène politique tunisienne, qui restent loin des principes de la bonne gouvernance et la démocratie, Démos Cratos ou le pouvoir par le peuple, où le Gouvernement de la troïka gouvernante en Tunisie ne reconnaît pas ce droit au peuple et semble se résumer dans la réponse du CPRiste Salim Ben Hamidane au syndicat de base de son ministère et d’Ennahdha qui ne reconnaît qu’une légitimité électorale, rappelons le, qui ne l’avait pourtant élue que pour rédiger la nouvelle Constitution !

Il n’est pas enfin interdit de reconnaître que ces nominations, faites de cette manière, semblent pourtant obéir à une logique purement et simplement partisane. La troïka se prépare à de nouvelles élections, processus dans lequel elle traîne volontairement les pieds en annonçant sans en prendre légalement la décision, les dates de mars ou de juin 2013.Toute élection se prépare. Et si elle n’a pas pu, comme elle l’avait dit et souhaité, organiser des élections municipales, elle ne se fait pas faute  de mettre sous son aile le bastion de l’administration en y plaçant ses propres hommes.

Khaled Boumiza.

 

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