Les coûts d’assurance de la dette tunisienne sur trois ans ont augmenté d’un quart depuis le début de l’année 2012, atteignant de nouveaux sommets, ce lundi, reflétant l’inquiétude des investisseurs concernant l’instabilité politique du pays et sa lente reprise économique, rapporte Reuters qui souligne cependant que l’image de la Tunisie n’est pas aussi préoccupante que celle de l’ Egypte, où les « credit default swaps », les contrats d’assurance contre le défaut de paiement (CDS) sont à 600 points de base alors que l’impasse politique suscite des craintes d’une crise financière dévastatrice. Cela signifie qu’il en coûte 600.000 dollars par an pour assurer 10 millions de dollars sur cinq ans.
Mais les données fournies par le cabinet indépendant Markit montrent que les CDS tunisiens sur cinq ans ont bondi à 300 points de base, soit le taux plus élevé depuis avril 2009 et se sont inscrits en en hausse de 60 points de base depuis fin 2011. Ils ont doublé depuis la Révolution du 14 janvier 2011.
« (La hausse des CDS) souligne les préoccupations sur un déficit budgétaire croissant, un déficit de la balance des comptes courants et des perspectives politiques incertaines alors que les tensions montent progressivement entre les forces conservatrices et laïques», a déclaré Samir Gadio, analyste des marchés émergents à la Standard Bank.
Le parti islamiste Ennahdha est en congrès pour réélire son chef dont l’annonce, lundi soir, sera étroitement surveillée pour voir dans quelle direction il va diriger le pays.
Ennahda est sous la pression intense de certains groupes islamistes qui veulent introduire la loi islamique, ainsi que les partis d’opposition laïques, qui s’inquiètent de l’islamisation potentielle du pays accusant le parti Ennahdha d’être trop clément envers les extrémistes.
Tunisie : Les coûts dassurance de la dette battent des records
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