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Tunisie : Les entreprises portugaises pénalisées par le port de Radés, selon Hichem Elloumi

Lors d’une journée économique tuniso-portugaise, organisée, récemment, au siège de l’UTICA, dans le cadre de la promotion de la coopération économique avec le Portugal, Hichem Elloumi, président du Conseil d’affaires tuniso-portugais a, dans une interview à Africanmanager, parlé des attentes des entreprises concernées et des difficultés qu’elles rencontrent. Interview :

Comment peut-t-on qualifier les relations économiques tunsiso-portugaises ?

Les relations économiques tuniso-portugaises ont été caractérisées par un niveau d’échange commercial déséquilibré. La Tunisie a exporté, en 2011, autour de 100 millions de dinars et a importé le triple de ce volume, soit environ 300 MD. Il y a un certain déséquilibre au niveau de ces échanges ainsi qu’à celui de l’investissement. Les investissements portugais en Tunisie sont aux alentours de 800 MD. La grande partie de ces investissements est mobilisée dans le secteur de la cimenterie, dominé par les deux groupes Secil et Cimpor qui sont fortement présents en Tunisie. Le reste des échanges est dominé par le textile et habillement, l’agroalimentaire, et l’électronique. Ce sont les principaux secteurs où nous avons des investissements portugais en Tunisie.

Quelles sont les perspectives de développement des relations économiques tunsiso-portugaises ?

Nous travaillons actuellement à développer les relations économiques entre les deux pays, favoriser le partenariat et inciter les investisseurs portugais à utiliser la Tunisie comme une plateforme industrielle pour pénétrer des marchés où nous sommes très bien positionnés. Il y a d’abord l’espace maghrébin avec l’Algérie et la Libye. Ce n’est pas seulement le marché tunisien qui peut être intéressant, mais également le marché de l’ensemble du Maghreb et aussi les pays arabes et africains où nous sommes très bien positionnés. Ajoutons à cela le marché européen qui est notre client principal. La Tunisie représente un site très compétitif pour les entreprises portugaises. Ce qui est intéressant aussi, c’est que la Tunisie et le Portugal ont beaucoup de points communs. Ils sont deux pays de taille similaire, avec population d’environ 11 millions. La Tunisie et le Portugal ont connu un programme de modernisation très important. D’ailleurs, la Tunisie s’est inspirée du programme de modernisation portugais pour réaliser son programme de mise à niveau ; c’est un point qui est très important entre les deux pays qui se sont orientés vers plus de valeur ajoutée, vers plus d’innovation et de technologie.

Quels sont les principaux points discutés à cette occasion avec la partie portugaise ?

Nous avons identifié, au cours de cette rencontre, plusieurs secteurs qui pourraient être développés davantage ainsi que plusieurs autres dans lesquels les investissements et les échanges pourraient s’accroître. D’ailleurs, environ 44 entreprises sont déjà installées en Tunisie. D’après des informations provenant de nos amis portugais, il y avait plusieurs entreprises portugaises qui ont manifesté déjà leur intérêt pour s’installer ou investir dans notre pays. C’est dans ce cadre que nous organiserons, le mois de mai prochain, un forum d’affaires à Tunis. Ce forum ciblera les entreprises portugaises. Nous avons déjà l’accord des portugais et du conseil d’affaires. Plus encore, une convention entre l’Utica et le patronat portugais à traves l’AIP (au niveau national portugais) et AEP (au niveau régional portugais), qui est une région économique très connu dans ce pays a été signée. Nous avons identifié déjà des secteurs où il y a un potentiel très important, à savoir le textile, mais également les industries agroalimentaires qui représentent un secteur très porteur sans oublier les secteurs mécaniques et électriques, les énergies renouvelables et les Tics. On a parlé aussi du secteur pharmaceutique. Nous sommes également en train de discuter avec nos homologues portugais afin de formaliser tous cela et établir des listes des entreprises qui vont s’installer et même de les contacter. C’est un point très important sur lequel j’ai trop insisté au cours de nos discussions. J’ai insisté également sur le rôle que pourrait jouer l’Utica en collaboration avec les autres organismes, tels que FIPA et le CEPEX. Par conséquent, il faut qu’on travaille ensemble. L’Utica, par exemple, offrira des services très utiles au niveau social notamment, en termes d’accompagnement et de soutien des entreprises aussi bien tunisiennes qu’étrangères pour résoudre les aspects sociaux dans les entreprises, puisque l’investissement suppose un aspect social, une sécurité, une bonne gestion des risques et une visibilité quant à l’avenir du pays. Nous essayons de mettre à disposition notre concours de manière à ce que l’investissement reprenne et la croissance se relance. On veut contribuer à la création de l’emploi.

Quelles sont les éventuelles difficultés rencontrées par les entreprises portugaises dans l’exercice de leurs activités en Tunisie ?

Des questions importantes ont été soulevées. Elles s’articulent autour de la logistique du port de Radès qui est un gros problème à résoudre rapidement. C’est un frein à l’exportation et au développement des entreprises nationales et étrangères. Nous amis portugais ont soulevé ce problème du port de Radés qui représente, pour eux, un étranglement et un blocage. Nous sommes discutons déjà avec le gouvernement pour voir comment résoudre rapidement ce problème du port de Radès. Il y a eu également des questions sur le quota d’exportation de l’huile tunisienne sur les marchés européens. C’est aussi un problème qui devrait être traité particulièrement avec le ministère de l’Agriculture. La partie sociale à été aussi soulevée, et avons rassuré nos interlocuteurs portugais qu’il y a une commission sociale au sein de l’Utica issue d‘un rapprochement avec l’UGTT pour résoudre les problèmes des entreprises à travers le dialogue et la négociation et la rupture avec les grèves et les sit-in et les conflits.

Comment vous avez aidé les entreprises portugaises installées en Tunisie à dépasser les problèmes nés de la Révolution ?

On a essayé de soutenir les entreprises déjà installées et résoudre leurs problèmes avec l’aide de l’Utica, le Cepex mais aussi les ministères et le gouvernement. Nous devons rassurer davantage ces entreprises pour qu’elles puissent continuer à investir et diffuser cette confiance auprès du Portugal dans l’objectif de participer à attirer d’autres entreprises portugaises à s’installer dans notre pays. On est intervenu à travers la communication et l’organisation de visites chez certaines entreprises. Des événements comme celui organisé aujourd’hui où comme celui qui va être organisé en mai pourrait jouer un rôle très important pour rassurer ces entreprises afin d’améliorer le niveau des échanges entre les deux pays dont les relations sont plutôt historiques.

Une ligne de crédit de 100 millions a été mise à la disposition des opérateurs des secteurs public et privé tunisiens ainsi que les entreprises mixtes tuniso-portugaises depuis l’année 2008, quel est l’avenir de cette ligne.

Il y avait une ligne de crédit de 100 millions d’euros qui a été mise à la disposition de la Tunisie par une grande banque portugaise, mais qui n’est pas active. On pourrait dynamiser cette ligne afin de renforcer les échanges et le partenariat entre les deux pays. C’est une piste dans laquelle il faudrait s’engager dans l’objectif de faciliter le travail des entreprises qui veulent investir en Tunisie. Le blocage de cette ligne s’est fait au niveau de la banque centrale à cause des problèmes d’ordre administratif. Je n’ai pas de détails, mais c’est une question qui doit être réglée avec la Banque Centrale.

Khadija Taboubi

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