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Tunisie : « Les familles proches du seuil de la pauvreté basculeraient dans la misère », alerte Khalil Zaouia

Les caisses de sécurité sociale ne parviennent toujours pas à retrouver leur équilibre financier. C’est depuis des années, déjà, que les trois caisses sociales, à savoir la Cnss, la Cnrps et la CNAM sont en proie à de sérieuses menaces financières. Khalil Zaouia, le ministre des Affaires étrangères a évoqué une spirale baissière des caisses sociales. Dans une Interview accordée, mercredi, 3 avril 2013, à Africanmanager, il a déclaré que la situation financière des caisses sociales de sécurité commence à devenir très préoccupante, citant le cas de la CNRPS dont le déficit s’élève actuellement à quelque 114 millions de dinars : « Il s’agit d’un chiffre inquiétant qui nécessite des discussions voire un débat national et un consensus entre les différents partenaires sociaux pour remettre cette caisse à flot », a-t-il dit.

Au sujet de la CNSS, le ministre a souligné que cette caisse est également déficitaire de 80 millions de dinars, alors que la CNAM reste, selon lui, bénéficiaire de 7,4 millions de dinars. Toutefois, il a relevé qu’une tendance vers l’aggravation de sa situation a été constatée, les dépenses étant plus importantes que les recettes. « Le panier de services qu’offre la CNAM est très important », a-t-il dit.

Pour y remédier, Khalil Zaouia a indiqué que le ministère est en train de finaliser une étude sur l’évaluation de l’exercice de la CNAM sur 5 ans. Et d’ajouter : « j’espère que le conseil national de l’assurance maladie se réunira, durant le mois de mai, pour se pencher sur la situation ». C’est ainsi qu’il a appelé à repenser, en urgence, les régimes de retraite et d’assurance-maladie, en Tunisie.

En ce qui concerne la retraite, khalil Zaouia a proposé comme solution d’augmenter, soit les cotisations, soit l’âge de départ à la retraite, ou encore de financer cette caisse à travers la fiscalité. Le ministre n’a pas caché qu’il s’agit de mesures financières qui peuvent avoir, cependant, un effet négatif sur le pouvoir d’achat, l’emploi et la consommation.

Cela peut induire, également, des effets négatifs sur le budget de l’Etat puisqu’il s’agit de l’unique soutien de ces caisses de sécurité sociale. « On n’a pas intérêt à ce que ces fonds s’effondrent. Le système social tunisien sera remis en question », a indiqué le ministre en faisant savoir que lorsque ces caisses étaient excédentaires, elles ont grandement contribué à l’effort de l’économie nationale, ce qui est devenu de moins en moins le cas aujourd’hui.

Au sujet de la pauvreté, le ministre a précisé que son taux, en 2012, était de 15,5% et celui de la pauvreté extrême de 5,3%. Et de préciser que la pauvreté en Tunisie se caractérise par l’augmentation de la précarité des groupes de populations qui sont proches du seuil de la pauvreté, ce qui représente, selon lui, un danger puisque « ces familles pourraient basculer facilement dans la misère à cause d’une maladie, d’un événement imprévu, de chômage, ou d’un départ à la retraite », a-t-il expliqué.

Au sujet du programme du ministère au titre de la lutte contre la pauvreté, Khalil Zaouia a déclaré que son département a élaboré un programme très ambitieux. L’aide de l’Etat s’agissant des pensions de retraite versées aux familles nécessiteuses est passée, en effet, de 70 dinars à 100 dinars. Le nombre des familles bénéficiaires a progressé de 50 000 à 235 mille familles actuellement.

Le ministre a précisé, en outre, qu’un programme pour la révision de cette liste des 235 000 bénéficiaires de l’aide de l’Etat sera mis en place. Et d’ajouter que cette liste a été très contestée. « Beaucoup de gens ont besoin de cette aide sans y avoir droit », a-t-il dit. Ce programme de mise à niveau va s’étaler sur 2 ans et va démarrer, au cours de cette année. « On veut toucher des couches plus larges de la population qui ont un cruel besoin du soutien de l’Etat », a-t-il ajouté.

Concernant les grèves, le ministre a relevé que le nombre des journées de travail perdues reste très élevé, précisant qu’en 2012, le ministère a enregistré le double de ce qui avait été comptabilisé, en 2010.

Khadija Taboubi

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