AccueilLa UNETunisie : Les investisseurs étrangers sont-ils assez protégés ?

Tunisie : Les investisseurs étrangers sont-ils assez protégés ?

L’évidence économique enseigne que l’emploi n’a vocation à en être un que s’il est adossé à l’investissement, étranger de préférence. C’est pourquoi de nombreuse stratégies sont mises en place, développées et régulièrement mises à jour à la lumières des développements sur l’échiquier mondial, pour intéresser les investisseurs étrangers où qu’ils se trouvent, et plus spécialement ceux d’Europe.
C’est une quête de tous les instants au service de laquelle sont mobilisées de vigoureuses énergies et mis en place des mécanismes aussi nombreux qu’innovants, car enfin, l’essentiel est certes d’amener l’investisseur étranger à venir en Tunisie, mais plus important encore de le retenir pour qu’il ne cherche pas à regarder ailleurs, en un mot, délocaliser vers des destinations qui rivalisent d’avantages comparatifs.

Seulement, il arrive que des aléas dissuadent l’investisseur étranger de continuer d’investir dans un site donné, n’étant plus sécurisé ou de moins en moins quant à ses affaires que ce soit pour des raisons de sécurité ou pour cause de législation sur le travail ou encore par ce que ses rapports avec ses employés ont subitement changé ou ont été altéré par des convulsions politiques imprévisibles.
La Révolution du 14 janvier en Tunisie prend place parmi ces événements sociopolitiques qui pèsent sur l’acte d’investir et sur l’opportunité pour l’investisseur de se maintenir sur le site. C’est ce qui est arrivé à maints industriels étrangers qui avaient choisi la Tunisie pour faire des affaires eu égard au climat qui les régissait et qui ont « déchanté »  sous l’effet de mouvements de contestation dont ils ne pouvaient pas s’accommoder.

Le dernier exemple en date est celui d’un industriel français opérant dans la confection qui  est en prises, depuis quelques jours, avec un sit-in aussi singulier qu’inattendu. Son site de production a été subitement investi par une trentaine de personnes pour un sit-in organisé en signe de protestation contre un litige qui les opposait -tenez-vous bien- à son frère lequel n’est ni son associé ni son cocontractant. Il gère une affaire rigoureusement indépendante de la sienne et n’a aucun lien ni apparent ni implicite avec l’entreprise qu’il gère depuis une vingtaine d’années, dix-neuf  ans pour être précis.

Du coup, l’industriel s’est trouvé « l’otage » de ces protestataires les quels interdisent l’accès au site de production et empêchent les employés à vaquer à leurs travaux, ce qui s’est traduit par des retards de livraisons de commandes aux nombreux clients étrangers et une perte se chiffrant pour l’instant à des centaines de milliers de dinars.

Ce qui noircit encore le tableau, d’après cet industriel qui nous a entretenu du drame qu’il est en train de vivre, c’est qu’il a frappé à toutes les portes pour que soit mis fin à ce sit-in, sans obtenir le moindre résultat. Les autorités régionales, gouverneur en tête, n’ont pu rien faire, pas plus que les forces de sécurité  qui disent ne pas avoir latitude pour intervenir en l’absence d’un ordre l’y autorisant.
Pou l’heure, les « sit-inneurs » sont toujours les maîtres de céans, et l’investisseur ronge son frein, habité sans doute par la volonté d’aller ailleurs, là où il trouverait les conditions qui l’avaient amené, voici 19 ans, à venir s’implanter en Tunisie.

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