AccueilLa UNETunisie : Les misères des postulants au visa pour la France

Tunisie : Les misères des postulants au visa pour la France

L’obtention d’un visa pour la France a toujours pris les allures et les contours du parcours du combattant. Disposer de ce sésame n’est nullement de tout repos, non seulement pour le commun des ressortissants tunisiens, mais encore et depuis quelques semaines, pour ceux qui sont requis pour des missions urgentes ou même ordinaires, tels que les hommes d’affaires, les cadres de l’Etat, les journalistes… Les procédures deviennent plus compliquées et les procédures, par endroits prohibitives, créant ainsi un climat tendu entre les candidats au visa et les agents consulaires et surtout leurs nouveaux préposés.

C’est à s’interroger sur le crédit des professions de foi de Boris Boillon, ambassadeur de France en Tunisie qui avait affirmé, sur toutes les fréquences, juste après la Révolution, que son pays allait faciliter la circulation des Tunisiens à travers l’externalisation du service de visa. En effet, ce service a été confié au secteur privé dont la vocation déclarée et rarement confirmée est de rendre plus avenant et aisé l’accueil des demandeurs de visa et de fluidifier la délivrance des visas par les services consulaires de l’ambassade de France.

 

Une décision qui avait soulevé, en son temps, bien des espoirs, étant inscrite dans la volonté de la France de confirmer l’intérêt qu’elle porte à la consolidation des liens bilatéraux après l’épisode glacial, qui a marqué les relations entre les deux parties.

Mais, à l’exercice, les promesses du diplomate français n’ont pas répondu ou si peu aux attentes, soulevant plusieurs interrogations. Si rien de concret n’est réalisé, si aucun geste non plus n’a été fait en faveur de nos citoyens, on est en droit de se poser des questions sur le bien-fondé des « réformes » engagées et dont le dessein ultime est de promouvoir les relations bilatérales.

Au rebours de cet objectif qui demeure apparemment une vue de l’esprit, la réalité est toute autre ! Et malheureusement, la preuve est administrée, chaque jour, que les promesses faites sont à mille lieues d’être tenues au même titre que les engagements pris : des files d’attentes , des responsables, des cadres , des opérateurs économiques, quasiment parqués, font la queue devant le centre externalisé de dépôt de demandes de visa « TLS contact » situé sur des Berges du lac, à l’épreuve de procédures lentes, ennuyeuses et fastidieuses pouvant prendre des heures et des heures … sans pour autant avoir une réponse !

A 10H00 de cette matinée du mercredi, 9 mai 2012, Africanmanager était sur les lieux pour déposer un dossier pour l’obtention d’un visa au bénéfice d’un journaliste désigné pour effectuer un voyage professionnel dans le cadre d’une activité tout aussi professionnelle. Première surprise, il n’y a plus de guichet pour les hommes d’affaires, les journalistes, les membres des professions libérales, bref pour tous ceux qui sont munis d’ordres de mission dûment établis.

Second désagrément, pour autant que l’on doive faire la queue en application du principe de l’égalité de tous devant les charges publiques, le traitement réservé aux uns et aux autres était pour le moins discourtois. Les préposés à la sécurité, visiblement peu formés pour semblable exercice, traitent sans ménagement et en mettant le « zèle » y afférent, tous ceux qui s’aviseraient à leur demander des renseignements ou autres informations susceptibles d’éclairer leur lanterne. On est pas mieux logé dès lors qu’on a affaire aux agents qui avaient mission de recevoir les dossiers, les traiter, censément avec diligence et qui confortablement, assis derrière leurs bureaux, ne se font pas faute de prendre leurs aises vis-à-vis des personnes dont le seul et unique tort est d’être tenues d’effectuer un voyage en France.

Pourquoi sommes-nous si stressés dès qu’on pense faire un déplacement en France ? s’interroge un cadre qui n’a pas manqué de dire combien il est offusqué de devoir se soumettre à des procédures si mal pensées et surtout mal mises en œuvre. « Je pensais qu’une demande de visa ne devrait plus être pour moi qu’une formalité. Toutefois, je suis déçu ». Et d’ajouter : « Je devais partir pour une mission d’affaires le plus tôt possible. Je me rends à l’évidence que ça va être impossible pour l’instant »

Adhérant à ces propos, un autre témoin, avocat de son état, affirme que « avec cette démarche, les Français ne cessent de provoquer les Tunisiens. Un autre témoin dénonce la position du gouvernement face à cet épineux problème ».

Tout cela pour dire que le propre d’une réforme, si balbutiante soit-elle, est de faciliter les choses à ceux auxquels elle est destinée. Mais, comme le disait Pascal « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »

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