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Tunisie : Les nominations d’Ennahdha entachent la neutralité des prochaines élections, selon le président de l’ISIE

Kamel Jendoubi, président de l’Instance supérieure indépendante des élections(ISIE), a estimé, jeudi, que les dernières nominations à la tête d’entreprises publiques battent en brèche la neutralité des prochaines élections en Tunisie eu égard à leur connexion avec le parti dominant dans l’actuel gouvernement. A ce propos, il a affirmé qu’il sera annoncé officiellement, le vendredi 18 mai, la fin des travaux de l’ISIE en présence de responsables gouvernementaux.

En réponse à une question d’Africanmanager sur le lien entre les nominations de gouverneurs et de responsables à la tête d’entreprises publiques, relevant pour la plupart du parti Ennahdha, et le processus des prochaines élections, Kamel Jendoubi a mis l’accent sur la nécessité de mettre les institutions de l’Etat et les entreprises publiques en dehors des calculs partisans. Il a aussi mis en exergue l’importance du principe de la neutralité de l’Administration, nonobstant l’appartenance partisane de tout gouvernement élu.

Il est à noter que de massives nominations ont été opérées dernièrement, portant sur des postes de gouverneurs et des chefs d’entreprises publiques ,dont les titulaires appartiennent au parti Ennahdha qui conduit le gouvernement de coalition, outre la nomination du nahdhaoui Amara Tlijani, comme gouverneur de Kébili, et de Habib Sifaoui, membre du parti islamiste et président de l’association «Charité et bienfaisance », en tant que PDG de la société de transport de Bizerte.

Le Parti de la République, coalition de l’opposition, avait dénoncé ces nominations, affirmant dans un communiqué, que « la poursuite des nomination des responsables en fonction de leur allégeance partisane, contrevient aux exigences de la transition démocratique et reflète une propension effrénée à s’emparer des rouages de l’Etat », ajoutant que «l’exclusion des compétences ne pourra que détériorer la situation et accentuer la tension ».

Une opposition faible

Force est de constater aussi, que l’opposition en Tunisie pèche par une faiblesse au niveau de sa représentativité au sein de l’assemblée constituante, ainsi qu’a celui de l’entente entres ses différentes composantes, ce qui s’est traduit par son incapacité à influer sur les décisions du gouvernement, composé des partis de la troïka et notamment Ennahdha et le CPR, qui comprend des membres ayant appartenu au mouvement islamiste, outre Attakatol . Ce sont, en fait, des partis dont l’assise est faible, alors que le parti Ennahdha est traversé par des dissensions au niveau de ses rangs.

Dans un entretien téléphonique avec Africanmanager, le président de l’ISIE n’a pas écarté l’éventualité que ces nominations entachent le processus des prochaines élections prévues pour le 20 mars 2013, qui ne pourraient pas être organisées en l’absence d’une coordination logistique et organisationnelle avec les gouvernorats et les entreprises publiques, lors de la tenue de ce scrutin.

Dans le même contexte, l’opposante Néziha Rjiba, dissidente du CPR dont elle était co-fondatrice, a mis en garde contre l’interférence entre le parti au pouvoir et l’Etat, sur fond de vide constitutionnel, appelant à «la constitutionnalisation de la neutralité de l’Administration tunisienne vis-à-vis des partis politiques afin de garantir la justice de l’Etat pour tous».

Au sujet de la possibilité de l’organisation des élections à la date fixée par le gouvernement actuel, à savoir le 20 mars 2013, Kamel Jendoubi a indiqué que cette date pourrait être respectée sous réserve de la mise en place des conditions logistiques et organisationnelles préalables aux préparatifs des élections, une opération qui requiert, selon lui, environ huit mois.

Il est à signaler à cet égard que le gouvernement n’a pas encore annoncé la structure qu’il va charger de piloter ce scrutin, et n’a pas défini non plus une échéance contraignante ni une date pour le démarrage des préparatifs relatives au scrutin.

Enfin, il y a lieu de noter que l’ISIE demeure en place tant qu’elle n’est pas annulée en vertu d’une nouvelle loi, comme l’a précisé son président qui a ajouté que «demain, il sera décrété la fin des travaux de l’ISIE et non la fin de l’instance», selon ses propres termes.

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