AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelTunisie : Les notes souveraines affirmées à B+ avec perspective stable (Fitch)

Tunisie : Les notes souveraines affirmées à B+ avec perspective stable (Fitch)

L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé les notes de défaut émetteur à long terme en devises et en monnaie locale (IDRs) de la Tunisie à « B + ». La perspective est stable. Les notes d’émission d’obligations de premier rang non garanties de la Tunisie ont également été confirmées à « B + ». En outre, Fitch a confirmé les notes IDR à court terme en devises étrangères et en monnaie locale à « B » et le plafond pays à « BB- ».; La Tunisie ploie sous un fardeau de dette publique élevée avec des déséquilibres du secteur extérieur, des passifs éventuels relativement élevés découlant de la faiblesse des entreprises et banques publiques, et l’impulsion limitée des réformes dans un contexte social et politique fragile, explique Fitch. Ces facteurs sont cependant compensés par un soutien international qui procure des financements extérieurs et de la liquidité en devises étrangères, de fortes caractéristiques structurelles par rapport aux pays comparables à la Tunisie notés « B », notamment le développement humain et la gouvernance, et un registre de service de la dette propre.; Les épisodes de troubles sociaux se sont intensifiés, alors que le triptyque taux de chômage élevé (à 15,3% au 1er trimestre 2017), hausse de l’inflation, et affaiblissement de la monnaie, met une pression croissante sur le pouvoir d’achat des ménages, en dépit de la tentative du gouvernement de mobiliser davantage d’investissements pour les zones défavorisées. Le 10 mai, le président de la République tunisienne a ordonné le déploiement de l’Armée pour protéger les sites de production de pétrole et de phosphate, où dans certains cas, les mouvements de protestation ont entraîné un arrêt de la production. Ceci devrait permettre la reprise de la production dans ces sites. Toutefois, le risque existe, corroboré par des preuves, que la fermeté du gouvernement puisse exacerber les tensions.; D’autre part, l’appareil de sécurité qui a été renforcé s’est avéré jusqu’à présent efficace pour prévenir d’autres opérations terroristes depuis la série d’attentats terroristes en 2015 et début 2016 près de la frontière libyenne. Bien que les risques de sécurité demeurent élevés, la préservation de la stabilité contribuerait à une normalisation de la situation économique. Après une croissance de 1,1% en 2016, Fitch prévoit un taux de 2,3% en 2017 et de 2,5% en 2018, tiré par la consommation privée (soutenue par les augmentations salariales), un rebond des flux touristiques et des investissements suite à l’adoption de la loi sur l’investissement en avril.; Les importations bondissent de 20,3%; Les projections concernant la croissance au 1er trimestre 2017 (2,1% contre 0,7% un an plus tôt) sont conformes aux prévisions annuelles de Fitch. Les déséquilibres extérieurs se sont aggravés, avec un déficit courant plus important au premier trimestre 2017 exerçant des pressions sur le taux de change. Le déficit du compte courant a atteint 3,1% du PIB au 1er trimestre 2017 contre 1,9% au cours de la période correspondante de 2016. L’aggravation est due au creusement de 57,3% du déficit commercial par rapport à la même période de 2016, alors que l’augmentation de 20,3% des importations, causée principalement par la hausse des prix du pétrole, a dépassé celle des exportations (7,4%). Les emprunts, les envois de fonds et les flux d’IDE n’étaient pas suffisants pour couvrir l’écart qui s’en est suivi (de l’ordre de 130 millions de dollars, le 1er trimestre 2017.; Dans ce contexte, la dépréciation du Dinar tunisien s’est accélérée en avril, suite à des couacs dans la politique de communication en matière de taux de change. En réaction, la Banque centrale a adopté un certain nombre de mesures , notamment le relèvement du taux d’intérêt directeur de 50 pb, porté à 4,75% en avril puis à 5% en mai, et une injection en une fois de 100 millions de dollars pour atténuer les tensions sur le marché de liquidités.; Cette faible position des financements extérieurs a rejailli sur le niveau des réserves en devises qui ont fondu d’environ 600 millions de dollars depuis la fin de 2016, et de plus de 1 milliard de dollars depuis le début de 2015. Fitch prévoit que ces réserves seront reconstituées en partie par le décaissement des fonds étrangers prévus pour le 2ème semestre, mais le tampon externe plus bas limite la capacité des autorités de faire face aux chocs externes. Fitch prévoit une détente des pressions sur la balance des paiements au 2ème semestre 2017 en ligne avec la réduction de 19% du déficit commercial en avril par rapport à ce qu’il était une année auparavant. Les propositions du gouvernement d’imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits non essentiels, et passé le mois de Ramadhan, (après juin), aideront à freiner la croissance des importations. L’agence de notation prévoit que la croissance des exportations sera soutenue par une plus forte croissance du PIB en Europe, et la reprise prévue dans le tourisme, comme en témoigne le doublement des réservations confirmées cette année par rapport à 2016; L’inflation en repli au 2ème semestre 2017; Néanmoins, Fitch s’attend à ce que le déficit structurel du compte courant demeure une faiblesse du profil de crédit souverain de la Tunisie dans un avenir prévisible, avec des prévisions de déficit situées autour de 10,5% du PIB en 2017 (contre 9,0% en 2016) et de 9,7% du PIB en 2018. L’inflation a grimpé à 5,0% en glissement annuel en avril contre 3,7% en 2016, en partie en raison de la dépréciation du taux de change, mais aussi de l’augmentation de la demande en denrées alimentaires pendant la période précédant le mois de Ramadhan , des augmentations salariales dans le secteur public, et de la hausse des prix de l’ énergie au 1er trimestre 2017. L’agence prévoit que l’inflation commencera à légèrement décélérer à partir du 2ème semestre 2017, aidée en cela par la hausse des taux à 5,2% pour l’année 2017 et 4,9% pour 2018. En l’absence de mesures d’assainissement budgétaire pour réduire les besoins en financements étrangers, Fitch prévoit que les tensions sur les équilibres extérieurs vont continuer. L’agence estime que le financement extérieur du budget de la Tunisie doit équivaloir à 7% du PIB en 2017. En plus de l’Eurobond de 850 millions d’euros émis en février et l’emprunt de 1 milliard de dollars garanti par; Qatar; émis en avril, la Tunisie compte sur le financement multilatéral pour couvrir l’écart restant.; Alors que les financements concessionnels des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux, qui représentent environ 53% des sources de financement pour cette année, demeurent un élément clé pour la notation, les risques de financement liés aux retards de décaissement futurs ne peuvent être exclus, de l’avis de Fitch. De tels retards rendront la Tunisie plus dépendante pour ses financements d’un marché moins prévisible ou plus cher. L’absence de progrès dans la maîtrise de la croissance des salaires a été parmi l’une des raisons derrière le report du décaissement de la tranche de 320 millions $ du FMI qui finalement devrait avoir lieu en juin, mais la mise en œuvre des réformes impopulaires est compliquée par le contexte social délicat dans la perspectives des élections municipales.; L’agence prévoit un déficit public d’environ 6,5% du PIB en 2017 et de 6,2% en 2018. Avec 67,5% de la dette brute des administrations publiques(GGGD) libellée en devises à partir de mars 2017, le recours accru aux financements étrangers a rendu la dette publique vulnérable aux fluctuations des taux de change. La dépréciation du dinar à ce jour et ce depuis le début de 2017 (d’environ 12% par rapport à l’euro et de 5% par rapport au dollar) ajoute plus de 1 milliard de dollars à la projection de Fitch en 2017 relatives aux stocks de la dette extérieure. La rapide augmentation de la dette extérieure nette, de 20,8% du PIB en 2010 à 46% en 2016, à plus du double de la médiane « B » et des prévisions de Fitch pour dépasser les 55% en 2018, ajoute encore à la vulnérabilité de la Tunisie aux chocs extérieurs, conclut l’agence.

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