AccueilLa UNETunisie-Liberté économique : Des scores presque dérisoires !

Tunisie-Liberté économique : Des scores presque dérisoires !

Le score de la Tunisie en matière de liberté économique tel qu’établi par le très libéral think tank américain Heritage Foundation est de 58,6, soit la 95ème économie la plus libre dans l’indice 2012. Son score est pratiquement inchangé depuis l’an dernier, bien que de grandes variations dans les différentes catégories de la liberté économique reflètent le niveau global des désordres au sein de la société. La Tunisie est classée 11ème sur 17 pays dans la région Moyen-Orient / Afrique du Nord, et son score global est juste en dessous de la moyenne mondiale.

Avant le soulèvement populaire de janvier 2011, la Tunisie avait mis en œuvre un certain nombre de réformes structurelles pour stimuler la compétitivité et réduire la pauvreté. Certains progrès avaient été accomplis dans la réduction des obstacles aux investissements étrangers et la promotion d’un secteur entrepreneurial en évolution.

Toutefois, les principales mesures de réforme institutionnelle n’avaient pas réussi à produire d’avantages tangibles pour le système économique stagnant ni revitaliser son dynamisme. Alors que l’économie tunisienne traverse une transition difficile, des réformes plus profondes afin d’améliorer la gouvernance et renforcer les fondements de la liberté économique s’avèrent indispensables. Ces réformes comprennent le renforcement du système judiciaire, une meilleure protection des droits de propriété, et une éradication plus efficace de la corruption.

Les réformes économiques progressives entreprises par le régime déchu depuis le début des années 90 ont porté sur la privatisation de certaines entreprises publiques, la simplification du code des impôts, et une plus grande rigueur budgétaire, mais le capitalisme de copinage, la corruption, le népotisme et la répression politique se sont conjugués pour contribuer au déclenchement de la Révolution qui a forcé l’ex- président Ben Ali à l’exil en janvier 2011. Les élections du 23 octobre 2011 ont permis au mouvement islamiste Ennahdha auparavant interdit de remporter la majorité des sièges à l’assemblée constituantes et d’avoir un rôle prépondérant dans la rédaction de la nouvelle constitution.

L’économie tunisienne recouvre un éventail de secteurs importants : agricole, minier, énergétique, touristique, et industriel. L’accord d’association avec l’Union européenne a contribué à créer des emplois et moderniser l’économie laquelle a également bénéficié de l’expansion du commerce et du tourisme, mais le ralentissement économique dans les pays de l’UE a pesé sur la demande pour les produits fabriqués en Tunisie. La croissance économique réelle a chuté en 2011 en raison des incertitudes politiques, de la baisse du tourisme et le recul des investissements étrangers.

Heritage Foundation a détaillé en sous-rubriques les composantes de la liberté économique et les scores et classements s’y rattachant comme suit:

L’Etat de Droit

Droits de propriété : score : 40.0 classement : 72ème

Incorruptibilité : score : 43.0 classement : 60ème

Des incertitudes pèsent sur l’avenir de droits de propriété en Tunisie en raison de l’instabilité politique et les changements en cours. La primauté du droit est devenue inégale à travers le pays. La protection des droits de propriété n’est pas appliquée efficacement, avec un système judiciaire indépendant et équitable mal institutionnalisée dans le système économique. La corruption continue à ronger les fondements de la liberté économique.

Les finances publiques

Liberté fiscale : score : 74.8 classement : 113ème

Dépenses publiques : score : 71.5 classement : 76ème

Le taux d’imposition maximal est de 35 pour cent, et celui des entreprises s’élève à 30 pour cent. Les autres impôts comprennent une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et une taxe sur le transfert de propriété, avec une pression fiscal global représentant 19,9 pour cent du revenu intérieur total. Les dépenses publiques ont atteint un niveau équivalent à 30,8 pour cent du PIB. Le budget a géré de petits déficits ces dernières années, et la dette publique a oscillé autour de 40 pour cent du PIB.

Efficience réglementaire

Liberté des affaires : score : 82.9 classement : 28ème

Liberté de travail : score : 74.1 classement : 50ème

Liberté monétaire : score : 76.9 classement : 78ème

Malgré certains progrès, le cadre réglementaire a longtemps péché par un manque de transparence ou d’efficacité. Bien que le processus de création d’entreprise ait été simplifié sur le papier, l’accomplissement des formalités pour l’octroi de l’agrément coûte encore plus que le double du niveau du revenu annuel moyen. Le marché du travail rigide a été stagnant, incapable de générer une croissance de l’emploi dynamique. Le gouvernement influe sur les prix par le biais des entreprises publiques.

Ouverture du marché

Liberté du commerce : score : 58.1 classement : 164ème

Liberté d’investissement : score : 35.0 classement : 123ème

Liberté financière : score : 30.0 classement : 132ème

La moyenne du taux pondéré des droits de douane est prohibitive se situant à 16 pour cent, avec des barrières non tarifaires qui augmentent encore le coût des échanges. Malgré les efforts faits pour attirer davantage d’investissements étrangers, la croissance des investissements à long terme a été grevée par une bureaucratie lourde et les récentes incertitudes politiques. Le faible secteur financier est fragmenté et dominé par l’Etat. L’accès au crédit est limité, et les marchés de capitaux sont peu développés.

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