AccueilLa UNETunisie-Libye : Les exportations se feront désormais par voie maritime

Tunisie-Libye : Les exportations se feront désormais par voie maritime

La situation instable à la frontière tuniso-libyenne préoccupe encore les acteurs économiques, particulièrement les entreprises tunisiennes exportatrices.

Malgré l’inquiétude exprimée par la centrale patronale et la chambre économique tuniso-libyenne quant à la désolante situation, et leurs appels aux autorités à réagir, peu de mesures semblent avoir été prises pour remédier à cette situation et assurer la fluidité du trafic des marchandises à travers les points et passages frontaliers. Toutefois, la décision a été prise du côté tunisien de reprendre le trafic des camions libyens transportant des marchandises, en attendant une mesure similaire du côté libyen.

La situation nous préoccupe encore

Le fait est que l’interruption des échanges de marchandises ainsi que le climat d’insécurité qui y règne, ont eu des répercussions négatives sur la circulation des biens et les intérêts des opérateurs dans les deux pays.

Ali Dhaouadi, Directeur de la Chambre de commerce tuniso-libyenne nous affirme que l’insécurité que prévaut aux frontières entre les deux pays, a fortement touché les activités des entreprises exportant légalement vers la Libye. Pis, des pertes ont été affichées chez ceux qui opèrent sur ce marché. Dans ce contexte, il précise que « il y a des personnes impliquées dans la contrebande, qui veulent empêcher les camions de marchandises de circuler, en toute sécurité, dans les deux sens, et c’est très grave ».

En termes des chiffres, les dégâts sont estimés à 150 millions de dinars. « Ce qui ce passe aujourd’hui au niveau des frontières est préoccupant, et on risque de perdre notre place dans le marché libyen qui pèse de tout son poids sur l’économie tunisienne », ajoute-t-il.

La chambre tuniso-libyenne sur le qui-vive

Dans la perspective d’aider les entreprises exportatrices sur le marché libyen à surmonter ce problème, le directeur de la Chambre de commerce tuniso-libyenne a indiqué que la décision a été prise de transporter les produits par la voie maritime afin de préserver l’approvisionnement du marché libyen. « Si le gouvernement n’arrive pas à trouver les meilleures solutions, on est obligé de réagir pour y faire face», précise-t-il.

Il a exhorté, par ailleurs, la société civile dans les zones frontalières à «jouer pleinement leur rôle à même de contribuer à l’amélioration de cette situation dans le but ultime de préserver les intérêts économiques communs ».

Les exportateurs tirent la sonnette d’alarme

Khemais Chakroun, de la société Green Land, spécialisée dans le commerce international, prévoit que la navette maritime proposée par la Chambre de commerce tuniso-libyenne est une solution certes, mais elle reste insuffisante vu le nombre élevé des entreprises concernées par cette initiative. « La décision de ladite chambre nous intéresse, mais dans quelle mesure va-elle combler les lacunes sachant que les produits transportés incluent une gamme très diverse allant des matériaux de construction jusqu’aux produits agro-alimentaires en passant par le gaz etc.» avant d’ajouter « ces voyages seront-ils capables d’offrir les mêmes fréquences et la même rentabilité ? », s’interroge-t-il.

Il appelle les autorités à intervenir en assurant la sécurité pour que les entreprises puissent travailler et surmonter le manque à gagner enregistré. « Il est important de rappeler que l’arrêt de l’activité pose, pourtant, problème aux entreprises tunisiennes exportant sur le marché libyen », admet-il.

Khemais Chakroun, met, au demeurant, en garde contre «les retombées de cette situation non seulement sur les relations économiques mais aussi pour l’avenir d’environ 1300 entreprises exportatrices, relevant que Green Land et Grenn Line affiche une perte de l’ordre de 15 mille dinars, pour une société dont son capital ne dépasse pas 150 mille dinars.

D’après lui, la promotion des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye reste tributaire de la sécurité, condition sine qua none pour impulser les relations communes entre les deux pays et surtout relancer l’économie tunisienne.

Wiem Thebti

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