AccueilLa UNETunisie : Quand le gouverneur de la BCT joue les Cassandre !

Tunisie : Quand le gouverneur de la BCT joue les Cassandre !

Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, au siège de la BCT, le gouverneur de la Banque centrale, Chedli Ayari a averti que les pressions pour 2013 seront plus fortes que les années 2011 et 2012. Il s’est inscrit en faux contre le scénario portant le taux de croissance à 4,5% contre 3,5% actuellement. « Je préfère un scenario de 3,5%, mais cela a été argumenté par le fait qu’un point de croissance ramène 200 millions en termes d’impôt », a expliqué le gouverneur.

Chedli Ayari a indiqué en outre que pour les années 2011 et 2012, il y a eu un schéma de croissance, mais qui s’inscrit dans la continuité du passé sans aucune rupture. Pour 2013 et les années à venir, il a recommandé de rompre avec le modèle de croissance passé. « Il faut un schéma de croissance qui fait la transition vers un autre modèle. Pour ce faire, il faut un vison de moyen et long terme », a-t-il souligné.

Faisant un tour d’horizon détaillé sur l’année 2011 et le premier semestre de 2012, le gouverneur de la BCT a assuré, cependant, que la Tunisie est sortie du fond de trou et a commencé à remonter la pente d’une façon modeste. Toutefois Cependant, il a souligné qu’il ne faut pas exclure que la Tunisie ne puisse pas supporter un scénario de reprise en W, (double deep).

Au sujet des perspectives de développement de la Tunisie, Ayari a ajouté qu’il est encore difficile de confirmer la reprise, mais il faut reconnaître un retour progressif de la croissance. Toutefois, ce retour ne peut pas être exempté de plusieurs risques tels que le déficit budgétaire qui serait au dessus de 6,6%, fin 2012. Un tel dérapage nécessite une vigilance accrue. A cela s’ajoutent un déficit courant inquiétant et des tensions inflationnistes persistantes. Actuellement, l’inflation se situe à 5,6%.

Le gouverneur de la BCT a aussi pointé du doigt la lenteur de l’exécution des projets. Mais il explique que ceci est normal comparativement aux années passées et il précise que, souvent, l’exécution des projets se fait durant le dernier trimestre de l’année.

Concernant la situation économique du pays, Chedli Ayari a indiqué que l‘économie tunisienne fait face à plusieurs risques et que la BCT n’a pas l’intention de « sortir une image rose ».

S’agissant de la coordination entre la politique monétaire et politique budgétaire, le gouverneur reconnaît que c’est un exercice très compliqué dans la mesure où des divergences existent entre les deux politiques et ceci en matière de prise de décision, de sa mise en vigueur ainsi que les transmissions des effets et le volume des moyens de paiement.

Pour sa part, Zouhair El Kadhi, économiste, a souligné la nécessité de trouver la combinaison appropriée entre la politique budgétaire et celle monétaire.

Du côté monétaire, le responsable a indiqué que la BCT a réussi à maîtriser l’inflation, tandis que du côté budgétaire, la Tunisie a poursuivi, durant les dix dernières années, une politique de consolidation budgétaire afin de maintenir son déficit budgétaire. Ce dernier est passé d’environ 6%, au début des années 1990, à environ 1 % du PIB, en 2010.

Zouhair El Kadhi, a aussi indiqué que le pragmatisme ne signifie pas de se fixer comme limite un niveau de déficit de 3% qui est une limite de ces dernières années mais plutôt de prôner une politique budgétaire contra-cyclique. Celle-ci permet d’amortir les fluctuations de l’activité, à l’origine d’inefficacités économiques et de coûts sociaux.

En effet, la Tunisie ambitionne de se doter d’une stratégie permettant une croissance plus élevée et une inflation faible, loin d’un conflit d’objectifs et d’instruments entre la politique monétaire et celle budgétaire. Sur les fondements de cette stratégie, les responsables de la Banque centrale s’accordent à dire qu’il est évident que le jeu de politique économique devra être de type coopératif. Ce jeu est basé sur les règles institutionnelles selon lesquelles la banque centrale veille, en vertu de ses statuts qui lui confèrent l’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, à la stabilité des prix. Le gouvernement est tenu, pour sa part, de se conformer à la discipline budgétaire. Cette orientation permet de garantir la soutenabilité de l’endettement public et d’éliminer le seigneuriage qui résulte du financement direct de l’Etat par la banque centrale.

Cette interdépendance requiert la coordination des décisions des autorités chargées de la politique économique dans le cadre d’une combinaison cohérente des instruments monétaire et budgétaire. Cette coordination devra conduire à une convergence dans les objectifs macroéconomiques.

Khadija

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