AccueilLa UNETunisie : Rached Ghannouchi défend le droit du gouvernement de nommer et...

Tunisie : Rached Ghannouchi défend le droit du gouvernement de nommer et de limoger

Le leader du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a démenti, jeudi, lors d’une conférence de presse, tenue dans un hôtel de la capitale, avoir reçu un chèque de 150 millions de dollars de la part de l’Emir de Qatar, comme soutien financier à la participation d’Ennahdha aux dernières élections législatives. « J’aurais aimé partager ce montant avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallam, d’autant que la Syrie traverse une période très délicate », a dit Ghannouchi sur un ton ironique. « Le diplomate syrien représente un régime moribond, et il n’est pas étonnant qu’un homme assassin de son peuple débite un chapelet de mensonges », a ajouté Rached Ghannouchi attribuant ces mensonges à l’expulsion de l’ambassadeur syrien de Tunis et la non reconnaissance du régime syrien lors du Congrès des Amis de la Syrie, tenue récemment expliquent ces mensonges.

Rached Ghannouchi a fait savoir, en outre, qu’il a donné demandé à un cabinet d’avocats de porter plainte contre le journal britannique « the Independent », pour avoir publié de fausses informations. Il a aussi indiqué qu’il portera plainte contre tous les journaux qui ont propagé cette information, ainsi que ceux qui l’ont rapportée. « On va prendre une position », a-t-il insisté.

Les nominations, un droit légitime du gouvernement !

Au sujet des nouvelles nominations dans les médias, Ghannouchi a indiqué que le parti Ennahdha n’a pas outrepassé ses attributions et qu’il n’est pas intervenu dans ces nominations. En revanche, il a affirmé que le gouvernement est habilité à révoquer quiconque manque à servir les intérêts de l’Etat « la compétence est une condition sine qua non », a-t-il préconisé.

De son côté, Ameur Laarayedh, a déclaré que les nominations constituent un droit légitime du gouvernement et personne ne peut mettre en doute ce droit. Les syndicats, pour leur part, devraient se contenter d’émettre leurs avis. « S’il y a des syndicats qui ne soient pas d’accord avec les nominations, ils devraient, dès lors, transmettre leur observations au gouvernement ».

Ameur Laarayedh a expliqué que le gouvernement cherche à avoir des relations empreintes d’entente et de compréhension avec les médias. Nous insistons sur toutes les garanties de la liberté auxquelles la presse a droit. Toutefois, selon lui, nombreux sont ceux qui n’ont pas été encore touchés par la Révolution. « Ils ne s’y reconnaissent pas et ont encore partie liée avec l’ancien régime, d’où la liste noire des personnes corrompues », a-t-il précisé.

Selon Laarayedh, le gouvernement a penché pour une liste préparée par le syndicat national des journalistes (SNJT). Toutefois, aucun nom n’a été avancé par cette organisme, « Au contraire, nous avons été très surpris de voir le syndicat défendre des corrompus ».

« Je ne regarde ni « Attounssia » ni « Nessma »

Au sujet de l’incarcération de Sami Fehri, le leader du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé que cette arrestation a été décidée pour des motifs liés à la corruption et qu’elle n’a aucun rapport avec les « Guignols » contrairement à ce qui été véhiculé par plusieurs médias. « Je n’ai pas de position concernant les guignols. Je ne regarde ni les émissions de Nessma ni celles d’Ettounssia. Je n’en ai pas le temps ».

Ghannouchi a fait savoir, en outre, que traduire un journaliste en justice relève des prérogatives du ministère de la Justice et guère d’Ennahdha. Par contre, on veut accélérer le processus d’imputabilité des corrompus et assainir les institutions de l’Etat.

Pour sa part, Ameur Laarayedh a confirmé que le mandat de dépôt à l’encontre de Sami Fehri n’a aucun rapport avec les guignols mais avec plusieurs dépassements tels que l’utilisation d’équipements sans acquittement de droits de douane et les infractions aux règles régissant la publicité à la télévision.

« Ennhadha n’a appelé à aucune manifestation…Mais il soutient ! »

Rached Ghannouchi a nié tout appel de son mouvement à une marche, le 7 septembre prochain, ou à celle baptisée « Ikbiss ». Cependant, il a fait savoir que son parti soutient tous les mouvements qui défendent la Révolution et dénoncent la corruption. Il a par ailleurs admis que la troïka connait quelques difficultés mais poursuivra son travail dans l’objectif de faire réussir la Révolution et dépasser cette période de transition via des élections transparentes et crédibles.

Concernant la date des prochaines élections, Ghannouchi a indiqué que le scrutin ne sera pas reporté et aura lieu à la date fixée. Toutefois, il a précisé que la rédaction de la Constitution n’est pas du ressort du parti Ennhdha, mais de celui de l’ANC.

« Nous sommes attachés au régime parlementaire »

Le leader du Mouvement Ennahdha a déclaré, d’autre part, que son parti demeure attaché au régime parlementaire. Selon lui, la plupart des pays appliquent le régime parlementaire sauf la France qui a opté pour le régime présidentiel. La plupart des pays démocratiques optent pour le régime parlementaire. « Le régime parlementaire ne mène pas la dictature, et ceci est une invention tunisienne », a-t-il expliqué.

Selon lui, le plus correct pour la Tunisie serait que le pouvoir soit partagé de la façon la plus étendue possible et que le parlement ait le dernier mot.

Interrogé sur la gestion des affaires par le gouvernement, Ghannouchi a indiqué que cette gestion n’est pas idéale au regard des contraintes auxquelles le gouvernement est soumis.

Selon lui, le processus de la transition démocratique n’a pas avancé, même si une amélioration a été observée au niveau de l’investissement et l’agriculture.

Khadija Taboubi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -