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Tunisie-Sécurité : Le tournant !

Le philosophe allemand majeur, Emmanuel Kant, a livré à ses contemporains du XVIIIème siècle et à la postérité ce célèbre axiome : « Tu dois, donc tu peux », une injonction que le gouvernement tunisien aurait dû faire sienne, sans jamais s’attirer les foudres de quiconque. En faisant preuve de fermeté à l’égard du courant Ansar Charia qui s’obstinait  à tenir son 3ème congrès,en faisant fi des lois de la République et au mépris de l’obligation de solliciter l’autorisation de le faire, le ministère de l’Intérieur a apporté la démonstration irrécusable qu’il est capable de faire diligemment son devoir pour peu que les partis au pouvoir lui en donnent l’occasion.

A la vérité, les forces de sécurité ont cette certitude si bien ancrée dans leur dogme que sévir contre des groupuscules qui veulent imposer leur loi dans une société homogène et acquise à un islam modéré, tolérant et ouvert, n’est , pour elles, qu’un « jeu d’enfant » qui ne requiert nullement des moyens extraordinaires, mais tout juste le dispositif qui est ordinairement le leur , et surtout une volonté ferme d’être en accord et en parfaite harmonie avec les règles de Droit voulues par les citoyens et dans lesquelles ils se reconnaissent.

On doit voir dans cette riposte des forces de sécurité un camouflet pour les partis politiques qui tiennent les rênes du pouvoir en Tunisie, et surtout pour le premier d’entre eux, Ennahdha, qui dévoile, ainsi, les obscurs desseins qu’il forme pour le pays, en s’accommodant, au point d’en devenir complice, des agissements des courants salafistes plus que de leurs professions de foi tout aussi dévastatrices.

En toute bonne rigueur logique, cette affaire du congrès d’Ansar Charia, constituera un tournant dans la vie politique du pays, en la débarrassant de tout ce qui peut envenimer son ordonnance , et en remettant la Tunisie sur le chemin qui lui garantisse ce climat de sécurité dont elle a tant besoin et qu’on lui a toujours refusé, pour des raisons hideusement politiques. Et il devrait être dans l’ordre des choses que des affaires comme celles des événements de Jebel Chaambi et encore de l’assassinat de Chokri Belaid trouvent leur épilogue.

Il est désormais clair que la Tunisie aurait pu faire l’économie de bien de soubresauts si ses dirigeants du moment avaient entendu raison et purgé la scène politique de tiraillements et de décisions inconséquentes qui ont émaillé leur gestion de la chose publique, loin de tout sens de l’Etat, mais très souvent en application de dogmes que ne partagent guère les citoyens ni l’appareil sécuritaire placé ainsi dans la posture d’une institution ayant les poings liés et frustrée de ne pouvoir conduire les tâches que lui dictent sa vocation républicaine et ses ressorts qui rejoignent ceux de la Nation en son entier.

On devrait, sous cet angle, croire dur comme fer que les événements de l’ambassade américaine, pour ne citer que cet exemple, auraient pu être évités, si la fermeté dont ont fait preuve , ce dimanche, les forces de sécurité et les mécanismes y afférents avaient été mis en œuvre. Car, à ne pas en douter, l’appareil sécuritaire tunisien dispose d’assez de compétence, de savoir-faire et d’esprit républicain pour faire régner commodément l’ordre et en faire bénéficier le grand nombre.

Il ne peut échapper aux Tunisiens qu’en ayant pour ainsi dire les coudées franches, en l’absence de Rached Ghannouchi, actuellement en visite en Belgique, et du chef du gouvernement Ali Laarayedh, en mission à Qatar, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a bien tiré son épingle du jeu, et permis aux forces sous son autorité de donner de l’institution en charge de l’ordre dans le pays la vraie image qui est la sienne, dès lors que le pari Ennahdha cesse de s’en mêler.

Il faut reconnaître que les forces de police et de la garde nationale ne peuvent être passibles d’aucune dérive qui pourrait entacher la façon dont elles ont mené leurs tâches, en agissant comme le ferait un bon père de famille, pour emprunter au glossaire juridique cette expression si fondamentale pour la bonne intelligence entre les citoyens et ceux qui ont la charge d’assurer leur sécurité.

C’est à se persuader qu’il y a un avant 19 mai, et un après 19 mai, dans la gestion des courants salafistes en Tunisie et par-delà, tous ceux qui seraient tentés de nuire aux intérêts de la Nation et l’empêcher de se redresser pour l’enfoncer dans des querelles et des conflits confessionnels qui lui sont d’autant plus étrangers qu’ils sont un odieux article d’importation.

Mohamed Lahmar

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