AccueilLa UNETunisie Sucre : C’est fait, mais ce n’est que le commencement !

Tunisie Sucre : C’est fait, mais ce n’est que le commencement !

vendredi 6 avril 2012, se déroulait à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT), la vente à la criée des 33 % de la société Tunisie Sucre, confisquées de Belhassen Trabelsi. La vente a été remportée, haut la main, par l’investisseur libyen Salem Nouri Smida. L’achat ne s’était pas fait en nom propre, mais au nom d’une des plus importantes sociétés exportatrices de produits agroalimentaires tunisiens vers la Libye, qui est la sienne. Smida était déjà dans le capital de l’entreprise.  Le Trésor public de l’Etat tunisien, qui garde quand même une participation de 17 % entre ses mains, en a finalement retiré 9,9 MDT, avec un prix par action, juste au-dessus du nominal.

Une bonne décision, somme toute.

Tunisie Sucre est ainsi la première entreprise confisquée à être vendue par un gouvernement Jbali qui attend une cagnotte de 1200 MDT de l’ensemble des ventes. La vente est d’abord un hommage à rendre à l’ingéniosité de l’ancien président de la Commission de Confiscation qui a su démêler tous les écheveaux juridiques autour du montage financier de l’entreprise et trouver l’astuce juridique pour vendre sans trop avoir à débourser. Cette première vente des produits de la confiscation confirme surtout la décision du Gouvernement Jbali de vendre sans attendre. Le rachat par l’un des anciens propriétaires confirme d’abord la viabilité et la rentabilité d’un projet qui n’était qu’à ses toutes premières actions de construction. Elle confirme aussi la solidité financière des acquéreurs et surtout la frilosité de ceux qui avaient été des prétendants, comme les Saoudiens ou les Qataris, auxquels le Gouvernement de Hamadi Jbali avait, un temps, semblé vouloir donner l’avantage.

Force est également d’admettre que la vente de 33% du capital de Tunisie Sucre confirme aussi la volonté des nouveaux gouvernants de veiller à la pérennité des investissements, somme toute, faits grâce à un financement tunisien. Vendre, maintenant et pas plus tard, redonne de l’air aux poumons d’un projet au bord de l’asphyxie financière et qui menace de mort  tous ses projets d’emploi. Il faut rendre justice aussi à ce gouvernement, même s’il a quelque peu cafouillé et bafoué les règles par l’interruption, une première fois, de la vente, pour avoir su donner la préférence à l’intérêt supérieur du pays. Garder 17 % entre ses mains, donnera à l’Etat le moyen de contrôler, même relativement, le marché du sucre et peut-être redonner même vie à la société tunisienne de chaux (STC) de Béja avec laquelle les nouveaux acquéreurs comptent déjà établir un accord de partenariat. Tunisie Sucre aura besoin de chaux, des achats de 6 à 7 MDT par an, qui contribueront certainement à renforcer les capacités de recrutement de la STC. Cela, sans compter la possible coopération entre Tunisie Sucre, qui dispose de son propre quai sur le port de Bizerte et la Société tunisienne du sucre de Béja aussi.

…Et ce n’est pas fini !

Confirmation aussi, si besoin est, de la propension à l’investissement des nouveaux acquéreurs de Tunisie Sucre où le travail devrait reprendre, dès mardi,  et de leur intention de multiplier les investissements autour du projet initial. On croit ainsi savoir que deux nouveaux projets au moins, seraient déjà en gestation. Le premier concernera la fabrication des sacs qui serviront à la vente du sucre et un second s’occupera le conditionnement du sucre.

Tout cela- production qui veut dire emploi et exportation qui veut dire rentrée de devises pour les caisses du pays-, devra aussi permettre à un pays comme la Tunisie où la consommation du sucre par tête d’habitant est l’une des plus élevées du monde, d’importer ses besoins, moins cher notamment grâce à un prix  expurgé du coût de transport.

Rappelons enfin que Tunisie Sucre réalisera une raffinerie de sucre « off shore » ayant une production annuelle de 500.000 tonnes de sucre, qui seront destinées, d’une part,, au marché local pour 200.000 tonnes par an, et d’autre part, à l’export pour la quantité restante, soit 300.000 tonnes par an. Implantée sur un terrain de 45.000 m² dans le Parc d’Activités Economiques de Bizerte, et comporte outre la raffinerie, la construction d’un quai pour navires vraquiers, d’une unité de stockage de sucre roux, d’une unité de stockage de sucre blanc, d’une unité de production d’énergie, ainsi que d’ateliers de conditionnement et d’expédition, la nouvelle entreprise devrait créer 250 postes d’emplois dont 120 ingénieurs, cadres et techniciens supérieurs. Elle devrait aussi permettre la création de 200 emplois indirects (manutention, transport, maintenance) et contribuera à la création d’autres sociétés agro-alimentaires en relation avec l’industrie sucrière (biscuiterie, chocolaterie, ensachage).

La construction d’un nouveau quai de 170m de long et 25m de large pouvant recevoir des bateaux d’une capacité de (30000-35000 tonnes) et l’acquisition de moyens de levage très performants participeront  à une augmentation sensible de l’activité du Port de Bizerte avec un flux commercial additionnel supplémentaire de 1 million de tonnes, soit 20% de l’activité du port.

Khaled. B

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