AccueilLa UNETunisie : Tout ça, 300 morts et 700 blessés, pour ça !

Tunisie : Tout ça, 300 morts et 700 blessés, pour ça !

Selon un décompte de l’ONU, 300 Tunisiens ont été tués et 700 blessés durant le soulèvement de décembre-janvier ou ce qu’on appelle la «Révolution du jasmin » en Tunisie. 300 morts que leurs parents pleurent encore et les représentants des partis vainqueurs des élections du 23 octobre n’avaient qu’à aller voir la coupole d’El Menzah, dimanche dernier, pour s’en convaincre. De ces 300 morts, Ennahdha, le CPR et Ettakattol, n’avaient cure. Durant presqu’un mois en effet, ces trois partis bloquaient toute la vie d’un pays, son économie et sa justice, car ils étaient occupés ailleurs par leurs messes basses pour se partager le gâteau et jusqu’à midi du J-1 de la réunion de la Constituante, ils n’étaient même pas d’accord sur le lieu de la réunion pour annoncer l’accord, «écrit», précisera la source Nahdhaoui de la Tap comme si la confiance régnait, et qui portera sur les conclusions des négociations engagées sur les trois postes présidentiels, à savoir la présidence de la République par intérim, la présidence du gouvernement provisoire et la présidence de l’Assemblée nationale  constituante.

28 jours à discutailler, à se chamailler et à se disputer les sièges d’un gouvernement pour lequel, AUCUN D’EUX n’a été élu, 28 jours dans l’insouciance la plus complète d’une situation économique qui étrangle chaque jour un peu plus les 700 mille chômeurs dont ils ne résoudront assurément pas la situation en une année, 28 jours à ignorer superbement que le pays ne dispose toujours pas d’un budget et n’a pas encore, officiellement, élaboré sa loi de Finances, 28 jours à ignorer les grèves et sit-in qui paralysent le  secteur le plus exportateur qui est celui du  phosphate et asphyxient toute la région de Gafsa et ses chômeurs, 28 jours à ignorer le sort du millier d’entreprises en proie au malaise d’un secteur bancaire qui découvrira certainement ses mauvais comptes en 2012. 28 jours, à comploter comment  prendre possession du pouvoir dans une atmosphère de vraie omerta, politique, institutionnelle tunisienne et internationale.

Ni la prétendue Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution qui connaissait très bien ce que la Révolution voulait et pourquoi elle avait été faite, ni l’ISIE qui avait organisé des élections dont elle connaissait parfaitement l’objet et la finalité, ni encore tous ces défenseurs de droits de l’Homme et ceux qui ont pris, à leur manière, leur part du gâteau de cette Révolution, ne s’étaient offusqués que TROIS PERSONNES (Hammadi Jbali, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar) se partagent les plus hautes responsabilités de tout un peuple, bien avant que l’assemblée qui devait les y élire ne se constitue même et ne se réunisse. 300 personnes sont mortes et 700 autres ont été blessées, pour que le Nahdhaoui Hammadi Jbali, le CPRiste Moncef Marzouki et la Takattoliste Mustapha Ben Jaafar s’auto-attribuent, d’une manière dictatoriale, les trois plus hauts postes d’un Etat tunisien, même s’il ne devrait (croisons les doigts !) durer qu’une seule année. Qu’importe la manière, pourvu qu’on ait les places, pourrait-on dire pour parodier Alfred de Musset que toutes ces trois personnes, ayant vécu en France ou étant mariés à des françaises, connaissent certainement très bien. Vive la démocratie !

Khaled Boumiza

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