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Tunisie : Tsunami de mouvements sociaux et séisme social

La recrudescence subite et quasi générale des mouvements sociaux qui déferlent sur le pays a tout pour interpeller les Tunisiens et susciter chez eux un sentiment d’angoisse et d’incertitude sur l’avenir du pays alors que l’on s’était pris, il y a peu, d’espérer que le pire était relativement derrière nous.

Et alors même que les membres de l’assemblée constituante continuent d’ergoter et de renvoyer aux calendes grecques le vote de la loi de finances complémentaire, la chronique sociale n’en finit pas de déployer toute une vague de grèves, sit-ins, barrages de routes, atteintes aux personnes et aux biens, et bien d’autres formes de contestation, avec les dégâts dévastateurs qu’il et aisé d’imaginer.

De tout cela, il a été question, ce mardi, lors de la rencontre tant attendue entre le président de la République provisoire, Moncef Marzouki et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Houcine Abassi.

Selon un communiqué de la présidence de la République, la rencontre a porté sur les dossiers à caractère économique, social et politique durant la phase de transition. Est-ce sufisant pour désamorcer la colère des manifestants et autres contestataires qui demandent autre chose que des déclarations si inconséquentes et lénifiantes. L’opinion publique a eu droit à un communiqué où il est dit que Houcine Abassi a qualifié sa rencontre avec le président de la République de « fructueuse et positive », et que « l’entretien a permis d’échanger les vues sur plusieurs questions concernant la situation qui prévaut dans le pays durant la phase de transition et les défis qui se posent ». Au demeurant, le responsable syndical a affirmé que « tous les citoyens sont appelés à relever les défis pour sortir le pays de cette période difficile ».

Période d’autant plus difficile que le brandon de la contestation et son corollaire incontournable, les troubles, s’étend à un nombre accru de régions, notamment celles du Sud et du Centre-ouest. La grève générale se poursuit à Kébili ,pour la deuxième journée consécutive , et le sit-it ouvert, mené par un groupe de jeunes de la région ne serait pas près d’être levé devant le siège du gouvernorat, même si, par ailleurs, les activités commerciales dans quelques secteurs fournissant des services vitaux dans la ville ont repris progressivement, mardi matin.

A Gabès, les unités du Groupe chimique tunisien (GCT) seront en arrêt de production, à partir de mercredi, à cause de l’épuisement des réserves de phosphate, et le GCT n’a reçu aucun chargement de ce produit, depuis le 8 avril 2012, à la suite des sit-ins à répétition dans la zone du bassin minier à Gafsa.

Toujours dans le gouvernorat de Gabès, une grève générale sera observée, au cours des prochains jours, pour revendiquer le droits des citoyens de la région au travail et au développement, ainsi que pour protester contre la découverte d’une décharge de déchets nucléaires , remontant à 1994, dans la localité de Ghilouf (Délégation d’El Hamma), rapporte notre confrère Al Jarida.

Pendant ce temps, la délégation de Oueslatia (gouvernorat de Kairouan) est entrée en grève générale, suite à l’arrestation de 7 jeunes accusés d’être impliqués dans l’agression violente du délégué, il y a près de 4 mois. Alors que les commerces et établissements scolaires de Oueslatia sont clos, des négociations sont en cours avec les habitants pour tenter de trouver une issue à la crise.

Le personnel de la société Triki Naouara à Sfax observent une grève de trois jours, à partir d’aujourd’hui, et se poursuivra jusqu’au 10 mai. Les grévistes reprochent à la direction de pas prendre en considération leurs requêtes.

Les syndicats de la compagnie Tunisair, dans leur totalité, ont décrété une grève de deux jours, les 22 et 23 mai, à partir de zéro heure, rapporte notre confrère Al Jarida.

Ce mouvement a été décidé en réponse aux « atteintes à la liberté syndicale, portées par le ministère des Affaires sociales, du ministère de tutelle et de la direction générale de la compagnie , en dépit des courriers adressés par les syndicats de base réclamant la mise en œuvre du droit syndical tel que stipulé dans la loi et les conventions internationales signées par le gouvernement tunisien ».

Selon un communiqué des syndicats de base de Tunisair relevant de la Confédération générale tunisienne du travail, ce mouvement intervient à la suite de l’exclusion des syndicats de base de la réunion de discussion du fonds social pour les années 2011et 2012.

Dans ce tableau il ya aussi lieu de signaler que les membres du syndicat de base des agents des finances se sont rassemblés ce mardi 8 mai devant le siège de la direction générale de la comptabilité publique et du recouvrement à Tunis (relevant du ministère des Finances) dans le cadre d’un sit-in ouvert.

Le coordinateur du sit-in, a indiqué que les principales revendications des agents protestataires sont la prise en compte de l’ancienneté au moment des promotions et en ce qui concerne la couverture sociale par la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS), ainsi que l’octroi d’une prime de risque et d’une prime de déplacement.

Autres formes de protestation et de colère, un jeune homme de 22 ans a tenté de s’immoler par le feu ce mardi 8 mai devant le siège du gouvernorat de Béja. Il s’est aspergé d’essence devant plusieurs témoins.

Selon plusieurs personnes présentes sur les lieux, les agents de sécurité avec l’aide de quelques jeunes ont empêché le jeune homme de se mettre le feu.

Ce dernier s’était rendu au siège du gouvernorat afin de demande une aide sociale.

En trois jours, deux tentatives d’immolation par le feu ont été enregistrées dans deux régions tunisiennes dont l’un des deux suicidaires a succombé à ses blessures.

Deux jours auparavant (dimanche), un homme de la région de Tozeur (sud-ouest), âgé de 35 ans, a perdu sa vie dans l’ambulance qui le conduisait à un hôpital de la capitale après avoir été transporté par avion de Tozeur vers Tunis.

Après s’être immolé samedi par le feu, cet homme « est mort des suites de brûlures sur tout le corps », a déclaré à la presse un responsable de l’hôpital des « grands brûlés » à Tunis.

Un habitant de Tozeur a également déclaré: « les causes de suicide de cet homme, chauffeur de taxi, ne sont pas connues. Il s’est aspergé, a ajouté l’habitant, d’essence et avait mis le feu à ses vêtements ». 

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