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Tunisie : Un budget 2013 sous haute pression, affirme le ministre Ridha Saidi ministre

La situation économique actuelle du pays, le budget de l’Etat pour l’année 2013, ainsi que l’affaire des ouvriers des chantiers ont composé le menu d’une interview accordée à Africanmanager par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Dossiers économiques, Ridha Saidi.

Comment peut-on caractériser la situation économique actuelle du pays ?

La situation économique actuelle est en nette amélioration, notamment près une année, 2011, difficile cautérisée par une récession économique, engendrant un recul de la croissance et de la production ainsi qu’une nette décélération de certaines activités économiques, comme le secteur des mines qui a enregistré un recul de 70% ou celui de l’industrie chimique qui a marqué une baisse de 35%, durant les 3 premiers trimestres de l’année 2011.

En revanche, une légère reprise été enregistrée, durant le dernier trimestre 2011. Ainsi, une nette amélioration a été observée durant le premier trimestre 2012. Une nette reprise a été enregistrée par le secteur du tourisme. Les recettes du secteur se sont élevées à plus de 2150 millions de dinars, durant les 5 premiers mois 2012. Nous sommes dans une situation qui s’améliore pour le secteur du tourisme et on espère arriver jusqu’à moins 10% de ce qu’a été réalisé en 2010. Durant les premiers mois 2012, une nette amélioration a été enregistrée en termes d’entrées en devises et en nuitées. La situation des principaux sites touristiques tels que Djerba, Hammamet et Monastir est en plein essor. Pour le secteur de l’agriculture, on a enregistré aussi une production exceptionnelle, notamment en matière d’huile d’olive ou de fruits. Pour les céréales, une production exceptionnelle d’environ 25 millions de quintaux a été enregistrée. Une reprise a été aussi enregistrée dans le secteur de l’industrie manufacturière, mais cette amélioration demeure en deçà de nos attentes, puisque la hausse s’est limitée à 2% et 3%. On espère que cela croîtra avec un rythme de 5 à 6%. Ceci est dû principalement à la situation économique dans la zone euro, notre premier partenaire stratégique dont 80% de nos échanges s’effectuent avec lui. Il y avait une décélération dans les pays de l’Europe principalement avec les 4 pays avec lesquels s’effectue la quasi-totalité de nos échanges commerciaux, à savoir l’Italie, l’Allemagne, la France et l’Espagne.

Face à la crise dans la zone euro, y a-t-il une stratégie à mettre en place ?

Notre stratégie consiste à diversifier plutôt nos marchés ; c’est ce que nous avons déjà annoncé dans notre programme. On va cibler les marchés du Maghreb arabe surtout les pays du Golfe, les asiatiques ainsi que ceux de l’Amérique Latine. Nos relations avec les pays africains sont en nette amélioration. Nous avons des échanges économiques et une exportation d’expertise tunisienne à travers des entreprises qui ont des activités en Afrique comme la Tchad, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie.

En Europe, on compte aussi diversifier nos relations et renforcer nos relations politiques et économiques avec des pays autres que les traditionnels partenaires. On est en train de planifier des visites et des réunions avec les principaux pays de l’Europe du Centre et de l’Est. On compte aussi améliorer nos relations avec les pays qui ont passé d’une période de transition de la dictature à la démocratie comme la Géorgie, la Pologne, la Tchéquie.

Certains économistes pensent que la reprise ne sera amorcée qu’en 2015, qu’est ce que vous en pensez ?

On est optimiste au sein du gouvernement. On croit que la reprise économique est amorcée déjà en 2012, et s’y installera à partir de 2013. Déjà, dans notre cadrage macroéconomique, on compte arriver à réaliser une croissance économique de l’ordre de 4,5% et même plus en 2013. Cela a été conditionné par la concrétisation des investissements directs étrangers. On a des centaines d’intentions d’investissement pour la création d’entreprises dans plusieurs domaines, à savoir l’infrastructure, l’immobilier et le tourisme.

Quelles sont les prévisions et les grandes lignes du budget de l’Etat pour l’année 2013 et dans quelle mesure il sera différent de celui de 2012 ?

On est en train d’élaborer le budget pour l’année 2013. On a identifié plusieurs priorités qui étaient celles du gouvernement lors de l’élaboration du budget complémentaire de l’Etat pour l’année 2012, à savoir l’emploi, le développement régional et la justice sociale. Les priorités demeurent les mêmes. Toutefois, il est à signaler que, pour l’année 2013, il y avait des tensions en termes de dépenses. Pour le budget 2012, on a un apport de 600 milliards des entreprises publiques. Pour 2013, cela ne peut pas dépasser les 150 ou 200 milliards. Donc, un manque d’apport pour soutenir le budget 2013 de la part des entreprises publiques. On a aussi des dettes qui tomberont à échéance en 2013. Ces dettes contractées depuis des dizaines d’années, s’élèvent à 1200 ou 1300 milliards.

Il y avait également des négociations avec les syndicats pour l’augmentation des salaires dans le secteur public, ce qui va exercer encore des pressions sur le budget 2013. La compensation posera également problème pour le budget 2012. En effet, son volume s’élève à 3208 millions de dinars. Si cela va continuer, il en résultera des problèmes, d’où la nécessité de trouver des solutions.

Que peut-on dire sur l’affaire des ouvriers des chantiers ?

Après un diagnostic, on a remarqué que plusieurs milliers des ouvriers des chantiers bénéficient de cette prime sans fournir aucun effort. Il y avait même des fonctionnaires qui bénéficient de cette prime. Au sein de la même famille, le nombre des bénéficiaires a dépassé, dans plusieurs cas, les 6 membres. Il y avait des familles dont leurs revenus au titre des chantiers s’élèvent à plus des 2 millions. Ont bénéficié également de cette prime certaines personnes décédées.

C’est suite à ces dépassements qu’on a pris plusieurs mesures. L’objectif est de gérer l’argent public d’une manière plus saine. Plus de 78 mille personnes travaillant dans les chantiers actuellement, contre 9 000 auparavant.

Khadija Taboubi

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