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Tunisie : Un léger mieux, mais tout dépendra de la croissance dans la zone Euro !

Plus d’un an après la révolution, la Tunisie peine à relancer son économie et à attirer les investisseurs. La situation est encore difficile menaçant la stabilité du gouvernement en place. Selon certaines estimations, la stabilisation du chômage requiert une croissance supérieure à 3%. Les perspectives de croissance pour 2012 relativement faible aboutissent à une chute des recettes fiscales et un creusement du déficit budgétaire sous l’effet de l’augmentation des dépenses sociales pour calmer les revendications sociales. Voilà le diagnostic posé par le Centre tunisien de veille et d’intelligence économique relevant de l’IACE.

Le déficit des comptes courants pourraient se situer en 2012 à plus de 7 % du PIB et le déficit budgétaire devrait largement dépasser les 6.5 % cette année.

Les chiffres relatifs au premier trimestre 2012 montrent une reprise de la croissance à 4.8% en glissement annuel ainsi qu’une reprise des investissements, des recettes touristiques et des transferts des émigrés. L’activité industrielle tend à retrouver son niveau tendanciel, soutenue par la reprise dans le secteur des mines, de la chimie, de l’agriculture et surtout du tourisme. Toutefois, cette reprise est tellement fragile qu’elle risque d’être compromise à la moindre agitation sociale. Le gouvernement de transition table sur une croissance de 3.5% en 2012 et de 4.5% en 2013.

Toutefois ? il est évident qu’une part signicative de la croissance de l’économie tunisienne est tributaire de celle de la zone Euro. A cet égard, le CTVIE les conclusions de trois instituts de conjoncture, français, allemand et italien qui confirment la dégradation de la situation dans la zone Euro, au point que la zone Euro devrait plonger dans la récession au deuxième et au troisième trimestre 2012.

En effet, depuis leurs dernières prévisions, en avril dernier, la situation dans la zone Euro s’est encore détériorée Les trois instituts de conjoncture, l’Insee française, l’Istat italienne et l’IFO allemand, déclarent que « les enquêtes menées ces derniers mois auprès des chefs d’entreprise indiquent une dégradation du climat conjoncturel ».

L’activité du secteur privé a enregistré en juin une contraction identique à celle observée au mois de mai, l’indice PMI des directeurs d’achat calculés par Markit s’établissant à 46. L’économie de la zone Euro a ainsi enregistré, au deuxième trimestre, sa plus forte contraction depuis trois ans, souligne la société

Dans l’industrie manufacturière, la production recule pour le 4eme mois consécutif, le taux de contraction atteignant son plus haut niveau depuis mai 2009. La production industrielle de la zone Euro se serait repliée de 1 % au deuxième trimestre 2012, après -0,3 % au premier, et reculerait encore au troisième trimestre (- 0,7 %) et au quatrième (- 0,5 %). De la sorte, les économies de la zone Euro s’orientent inévitablement vers la récession puisque, après un premier trimestre où l’activité était stable, selon Eurostat, le PIB afficherait à nouveau un léger recul au deuxième (- 0,2 %) et au troisième trimestre (- 0,1 %). Ces chiffres confirment, ainsi, les prévisions de la Commission Européenne, qui a annoncé pour cette année un recul de 0,3 % du PIB dans la zone Euro.

La situation devrait en revanche s’améliorer à la fin de l’année du fait de l’amélioration progressive de la demande étrangère en particulier, grâce aux stimuli budgétaires et monétaires des pays émergents aidé par la récente baisse de l’Euro qui pourrait aussi faciliter une reprise des exportations Européennes.

Et puis, la montée du chômage et les difficultés d’accès au crédit pèsent sur les revenus des ménages et engendrent un léger repli de la consommation privée (- 0,2 % au deuxième trimestre) alors que l’investissement public est timide en raison des économies budgétaires poussant au repli les investissements des entreprises de 0,7 % au deuxième trimestre, de 0,5 % . Enfin, l’octroi de crédit resterait limité, à la fois en raison des tensions financières et de la nécessité pour les banques d’augmenter leurs ratios de fonds propres dans le cadre des accords de Bâle III.

En revanche, l’inflation a continué à diminuer, de 2,6 % en avril à 2,4 % en juin. Dans l’hypothèse d’un prix du pétrole qui se stabiliserait à 98 dollars le baril et un taux de change Euro-Dollar autour de 1,25, les experts s’attendent à ce que l’inflation reviendrait au second semestre à 2 %.

L’agence de notation financière Standard and Poor’s(S&P) a estimé récemment que la crise de la dette en Europe pourrait commencer à se « stabiliser » grâce à l’accord conclu fin juin par les dirigeants de la zone Euro qui prévoit notamment un renforcement des deux fonds sauvetage Européens, le Fonds Européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme Européen de stabilité (MES), afin de venir en aide aux pays en difficulté.« Ces accords pourraient commencer à stabiliser la zone Euro et mettre un terme à la perte de solvabilité des Etats ». L’agence de notation précise, néanmoins, qu’elle n’envisage pas de réévaluer la notation des pays en Europe.

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