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Tunisie : Un palais de 48 MDT et des tableaux de grands maîtres. L’Etat peut-il et doit-il vendre ?

Au pas de course, se poursuit, en Tunisie, la vente des biens confisqués chez les familles de l’ancien président tunisien. Les ventes ont jusque-là touché les biens de son gendre, Sakher El Materi. Après El Materi, devrait venir le tour de Belhassen Trabelsi, avec la prochaine annonce de la vente d’un peu plus de 50 % du capital de Carthage Cement.  Le sort des hôtels du groupe Carthago, de sa part dans la compagnie aérienne Nouvelair ainsi de ce qui reste d’entreprises, notamment la GTN (Global Telecom Networking) qui périclite financièrement faute de décision ou encore de Jet Multimédia, n’est pas encore connu.

Le palais d’El Materi évalué à 48 MDT.

 

Jusqu’ici, deux des entreprises de Sakher El Materi, semblent  sur la bonne voie pour trouver preneurs. Si les 60 % du capital d’Ennakl ont été vendus, City Cars (Kia) ne devrait pas tarder à l’être, alors que les 25 % de l’opérateur téléphonique Tunisiana posent toujours problème. La banque Zitouna semble  promise au saoudien Salah Kamel, alors qu’aucune déclaration ne fait jusqu’ici état de vente pour la société Shipping Cruise ou encore de  Radio Zitouna. Le plus urgent semble désormais être le palais de Sakher El Materi à Sidi Bousaïd. Un palais, semble-t-il, selon ceux qui l’ont visité pour estimation, de mille et une nuits. Un palais estimé, selon nos sources, à … 48 MDT. Le chef du Gouvernement Hammadi Jbali qui l’avait visité, en mai dernier,  a certainement une idée plus exacte du luxe qui corrobore cette évaluation qui en a étonné plus d’un !

Jusqu’à présent, peu de biens immobiliers de l’ancien président tunisien Z.A. Ben Ali, ont pu être vendus. Seule une vingtaine de voitures, ont jusqu’ici pu être écoulées, pour la valeur de quelque 800 mille DT. Les plus chères et les moins vendables, sont  de l’ordre de plus d’une trentaine. Pour tout le parc automobile de l’ancien président tunisien, la nouvelle autorité dans le pays, espère récupérer plus d’un million de dinars. Il sera cependant, selon les professionnels, beaucoup plus difficile d’écouler le reste des voitures, celles-ci nécessitant des moyens financiers beaucoup plus importants, alors que les acheteurs tunisiens restent toujours bloqués par la peur d’être, sitôt l’achat fait, poursuivis par les services du fisc. Le même raisonnement serait à appliquer aux demeures de l’ancien président, selon les mêmes professionnels du secteur financier.

Des tableaux de maîtres à conserver : Boucherle, Levy et Rubtzoff !

 

Ben Ali posséderait plus d’un domaine. On connaît tout du  palais de Sidi Dhrif qui a été le premier visité par la commission de lutte contre la corruption de Feu Abdelfattah Amor. On connaît aussi le palais de Hammamet, dévasté par les hordes de la Révolution du 14 janvier 1011. On connaît moins le palais d’Ain Draham. Tous ces palais seront manifestement proposés à la vente. Deux problèmes pourraient cependant  se poser et peut-être s’opposer à ces ventes.

D’abord, le problème du prix, la plupart du temps exorbitant et qui pourrait être un sérieux frein à une vente pour des repreneurs locaux. Restera alors la possibilité de les céder à de richissimes étrangers, arabes ou européens notamment. Pour les uns comme pour les autres, il s’agira de ce que les Africains, appellent un «second bureau» ou palais à harem, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays arabes et ce qui a toujours révulsé les Tunisiens. Ne serait-il pas du devoir de préservation de la mémoire nationale, d’intégrer ces palais dans un projet d’un musée national de l’histoire tunisienne qui regrouperait tous les tableaux et les objets d’arts trouvés ou acquis par ces familles ?

Ensuite, le problème du contenu de certains de ces palais qui relèverait, semble-t-il, d’après nos informations, du domaine du patrimoine national. Selon ces informations, en effet, les fouilles dans quelques uns des palais de certains membres la famille de l’ancien président tunisien, auraient révélé l’existence de tableaux de maîtres d’une très grande valeur pour le patrimoine national. Des toiles d’illustres peintres tunisiens, tels que Moses Levy (né en Tunisie en 1885 et mort en 1968), Pierre Boucherle (né en Tunisie en 1894 et mort en 1988), Rubtzoff, d’origine russe, ou encore d’autres peintres tunisien bien connus. Ces tableaux ne devraient-ils pas revenir au patrimoine tunisien ? Ne sont-ils pas aussi la mémoire nationale confisquée par des individus qui y ont placé simplement de l’argent ? Le ministère des Affaires culturelles et les associations de sauvegarde  du patrimoine national tunisien, ne devraient-elle pas s’activer à les reprendre et à les exposer dans des endroits qui mettraient en exergue la riche mémoire culturelle et artistique tunisienne ?

Même à court d’argent, l’Etat a le devoir de la préservation de la mémoire, fut-elle amère, car un pays sans mémoire est un pays sans avenir. A moins que l’avenir, désormais conçu salafiste, ne veuille effacer la mémoire de tout un peuple!

Khaled Boumiza.

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