Rien ne semble pouvoir stopper la furie revancharde du président turc, Recep Tayyip Erdogan, contre les «traîtres», comprenez les partisans du prédicateur en exil aux USA Fethullah Gülen, l’ex-bras droit d’Erdogan déclaré ennemi public numéro 1, notamment depuis le coup d’Etat avorté du 15 juillet 2016. Le chef de l’Etat vient de jeter son dévolu sur les écoles privées en ordonnant la fermeture de 1 043 d’entre elles. Même tarif pour 1 229 organismes de bienfaisance et fondations, 19 syndicats, 15 universités et 35 établissements médicaux, a fait savoir ce samedi 23 juillet l’agence Anadolu.
Même la garde présidentielle n’a pas été épargnée. 300 éléments de ce corps ont été placés derrière les barreaux, soit 10% de l’effectif. Des milliers de passeports de services, remis à d’anciens députés, des fonctionnaires ou des maires, ont été supprimés. A ajouter à l’allongement de la durée de la garde à vue jusqu’à 30 jours, contre 4 auparavant, et l’exclusion à vie de la fonction publique des agents accusés, d’une façon ou d’une autre, d’avoir des accointances avec Fethullah Gülen…
Bref, Erdogan fait feu de tout bois, au mépris de la Convention européenne des droits de l’Homme, qu’il a pourtant ratifiée mais qu’il a suspendue pour cause d’état d’urgence. Et il l’assume ! Hier vendredi au soir, il a dit par téléphone à ses fidèles, regroupés à Sakarya (nord-ouest), que 11 000 personnes, militaires, professeurs, fonctionnaires avaient été placés en détention depuis le coup de force raté…
